Augustin Senghor n’est plus candidat à la présidence de la Confédération africaine de football. Le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF) a décidé, conformément à la volonté de la Fifa, de retirer sa candidature au profit du Sud-Africain Patrice Motsepe.

Désillusion ! Ceux qui nourrissaient le rêve de voir un Sénégalais tenir enfin les rênes du football africain, devront déchanter. Ceux qui en doutaient devront se mettre à l’évidence. Car l’information qui circulait à propos d’un supposé ‘’protocole de Rabat’’ est bel et bien réelle. Le protocole existe. Et le principal concerné, du moins l’un des protagonistes du deal de Rabat, Augustin Senghor, l’a confirmé. Le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF) a officialisé, ce vendredi, dans un communiqué, le retrait de sa candidature à la présidence de la Confédération africaine de football (Caf).

‘’Après concertations avec les autorités sénégalaises au cours des discussions de Rabat et aval du Comité d’urgence de la FSF lors de sa réunion qui s’est tenue ce mardi 2 mars 2021, tenant compte du contexte particulier de cette campagne, nous avons décidé d’accepter la proposition consensuelle qui nous a été soumise par la Fifa, le Maroc et l’Égypte, cela au nom de l’intérêt supérieur de l’unité du football africain’’, a fait comprendre Me Senghor.

Dans sa correspondance, le patron du foot sénégalais a soutenu que cette décision est la ‘’meilleure’’ qu’il pouvait prendre, ‘’après une analyse lucide de la situation actuelle de la Caf et de l’impérieuse nécessité de privilégier une synergie d’actions de toutes les compétences pour la redresser’’.

Le protocole en question, dit-il, a été discuté à Rabat par les quatre candidats, à savoir Patrice Motsepe, Ahmed Yahya, Jacques Anouma et lui-même, lors de ‘’trois séances successives le samedi 27 février 2021 à 10 h 30 et le dimanche 28 mars à 11 h puis à 15 h’’. Les différentes parties se sont accordées sur deux points, dit-il.

Il s’agit, d’abord, de la mise en place d’un ‘’programme commun de management issu de la synthèse des manifestes des quatre candidats’’. Celui-ci devrait ‘’être largement partagé ultérieurement avec l’ensemble des associations membres et acteurs du football africain, dans une démarche participative et inclusive d’appropriation collective.

L’autre axe consiste en une ‘’gouvernance collégiale et concertée basée sur une répartition consensuelle des fonctions au sein du bureau du comité exécutif entre les candidats en lice’’.

La voie est ouverte à Motsepe

En attendant de finaliser leur accord, Augustin Senghor a tenu à remercier tous ceux qui lui ont apporté leur ‘’soutien agissant et indéfectible’’, au premier rang desquels le président Macky Sall.

Les fuites sur le ‘’protocole de Rabat’’ faisait état d’un partage des postes au sein du Comité exécutif de la Caf, avec Patrice Motsepe comme président, Augustin Senghor premier vice-président, Ahmed Yahya comme deuxième vice-président et Jacques Anouma comme conseiller spécial du président. Ce dernier, qui a feint d’être contre la proposition, a finalement annoncé son désistement, ce vendredi, sur la RTI.

La voie est donc ouverte au Sud-Africain pour devenir, au soir du 12 mars, le 8e président de la Caf. ‘’Les parties ont également convenu que l’accord définitif devrait être conclu à Nouakchott, en marge de la finale de la Can U20 du samedi 6 mars 2021’’, a informé le communiqué de Me Senghor.

Une fois de plus, la Fédération international de football (Fifa) a imposé sa volonté aux dirigeants du ballon africain. Après avoir mis de l’ordre dans leur gestion, par l’entremise de sa secrétaire générale Fatma Samoura, nommée Déléguée générale de la Fifa auprès de la Caf en août 2019, le président de l’instance mondiale du football, Gianni Infantino, a encore décidé du sort de Caf, en plaçant à sa tête le candidat de son choix.

Cela profitera-t-il au football africain ? Le temps nous édifiera !

LOUIS GEORGES DIATTA