Publié le 8 Mar 2021 - 13:20
AFFAIRE SONKO-ADJI SARR

Wade appelle au calme et au respect de la présomption d’innocence 

 

En tant que patriarche, l’ancien président du Sénégal, Abdoulaye Wade, lance un appel au calme et compte apporter son aide pour que l’affaire opposant le leader du Pastef, Ousmane Sonko, à Adji Sarr, soit résolue.

 

Dans l’affaire opposant le leader du Pastef, Ousmane Sonko, à la masseuse Adji Sarr qui l’accuse de ‘’viols’’ et de ‘’menaces de mort’’, le Parti démocratique sénégalais (PDS) s’est déjà prononcé et pris la défense de Sonko, en proclamant sa solidarité agissante et en s’opposant à la levée de son immunité parlementaire.

 Dans une déclaration transmise hier à la presse, le secrétaire général national du PDS rappelle que Sonko a été appelé par le doyen des juges d’instruction dont il peut sortir du cabinet avec un non-lieu, un mandat de dépôt ou une mise en liberté provisoire, ou encore une mise en liberté surveillée.

‘’Étant donné la tension qui règne dans le pays et la volonté des deux parties d’en découdre, mon devoir de patriarche est de lancer un appel au calme et d’aider à ce que cette question soit résolue de manière démocratique, dans le respect de la présomption d’innocence.  C’est pourquoi je demande au président Macky Sall de faire respecter la loi qui prescrit que tout citoyen est présumé innocent jusqu’à ce qu’il soit déclaré coupable par un tribunal équitable, à travers un procès public, contradictoire, dans le respect absolu des droits du prévenu et ceux de la défense’’, déclare Abdoulaye Wade.

Ainsi, l’ancien président de la République du Sénégal relève que plusieurs fois dans sa vie d’opposant, son adversaire, le président Abdou Diouf, a eu la possibilité de le ‘’détruire’’. ‘’Parce que les jusqu’au-boutistes qui l’entouraient ne connaissent que la force et le poussaient à me détruire pour m’empêcher à jamais de lui ravir le pouvoir dans des élections démocratiques. S’il est vrai qu’Abdou Diouf m’a plusieurs fois arrêté et mis en prison, il n’a jamais voulu me détruire ; il a toujours refusé de suivre ses jusqu’au-boutistes qui, avec l’ivresse du pouvoir, sont en général incapables de gagner honnêtement leur vie par le travail et ont choisi de profiter du pouvoir pour s’enrichir’’, souligne Abdoulaye Wade.

En guise d’illustration, le numéro un du PDS a cité feu Mody Coumba Bâ qui a refusé d’exécuter la volonté du pouvoir de le condamner. ‘’Président du tribunal, il m’a purement et simplement acquitté. A l’époque, les marches devaient être autorisées et c’est moi qui, arrivé au pouvoir, ai fait adopter une loi déclarant que la marche pacifique participait du droit de la liberté d’expression et qu’elle n’avait pas besoin d’autorisation. J’ai supprimé l’autorisation de marche pour la remplacer par la liberté de marche qui avait tout juste besoin de la déclaration auprès du préfet, afin de permettre à l’Exécutif de prendre les dispositions pour l’encadrer, non seulement prévenir les débordements, mais aussi empêcher que des adversaires intolérants n’attaquent les marcheurs qui exerçaient un droit reconnu par la Constitution’’, note-t-il.

Cependant, Abdoulaye Wade affirme que Macky Sall a aussi autour de lui des ‘’jusqu’au-boutistes’’, comme il en existe toujours autour de tous les présidents. ‘’Vous avez le devoir de les écouter, mais ne les suivez pas, car eux, ils n’ont rien à perdre ; dès que ça va chauffer, ils vous trahiront et se rendront à l’adversaire pour sauvegarder des intérêts. N’écoutez pas des magistrats couchés comme Antoine Felix Diome dans l’affaire de Karim Wade. Certains magistrats tentent de deviner ce qui peut faire plaisir au président et le font avec zèle, mais ils manquent de sincérité. Abdou Diouf avait refusé de suivre ses conseillers qui voulaient me détruire. Moi-même, j’ai refusé d’arrêter Abdou Diouf, comme certains me l’ont conseillé’’, recommande-t-il à son successeur.

A travers sa note, Wade espère être suivi par les deux parties qui, au-delà des prises de position passionnelles, auront à cœur de privilégier le droit. Et d’éviter la confrontation avec son cortège de morts, de destructions de biens de l’Etat et de patrimoines de paisibles citoyens.  ‘’Vous aurez permis à notre pays de réussir une passe difficile et de montrer une fois de plus qu’il sait surmonter les épreuves les plus difficiles, notamment celles qui résultent de la passion de l’adversité politique’’, conclut-il.

Karim Wade s’indigne depuis le Qatar

C’est depuis le Qatar que l’ancien ministre Karim Wade participe à l’actualité politique du Sénégal et se prononce sur les émeutes qui ont engendré plusieurs morts. ‘’Depuis le lieu de mon exil forcé qui m’est imposé arbitrairement par Macky Sall, j’exprime ma consternation et mon indignation face à la situation tragique dans laquelle notre pays est plongé par la folie meurtrière d’un régime aux abois’’. Karim Wade apporte son soutien au député Ousmane Sonko et demande la relaxe de tous les prisonniers politiques pour le retour au calme. 

‘’Je condamne avec force cette escalade de la violence d’État que rien, vraiment rien ne saurait justifier et qui va bien au-delà du cas d’Ousmane Sonko, que je salue et à qui je témoigne toute ma solidarité. J’exige la libération immédiate de tous les détenus politiques’’, argue-t-il à travers un communiqué.

Par ailleurs, il rejette la faute sur l’actuel régime qu’il accuse de tout faire pour rester aux commandes du Sénégal. ‘’Depuis l'élection présidentielle truquée de 2019, Macky Sall n’a qu’une seule idée, une idée fixe : se maintenir au pouvoir par tous les moyens. De l'intimidation de ses alliés à la répression de ses adversaires politiques, il met tout en œuvre pour servir cette forfaiture que notre Constitution exclut. Les événements en cours sont l’expression de souffrances accumulées depuis neuf ans’’, indique-t-il.

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ÉMEUTES AU SENEGAL

Une déclaration de Macky Sall annoncée

Les émissaires des khalifes généraux soutiennent que le président Macky Sall leur a promis de faire une déclaration pour l’apaisement de la situation du pays. C’est au cours d’une conférence de presse tenue hier.

VIVIANE DIATTA

Beaucoup d’autorités ont fait face, hier, à la presse, pour solliciter un apaisement, face à la situation que traverse le pays. Parmi elles, les émissaires des khalifes généraux. Ces déclarations font suite à l’appel lancé par la population pour le retour de la paix dans le pays.

En conférence de presse, le porte-parole des religieux, Serigne Mouhamadou Mansour Sy Dabakh, annonce que le président de la République va faire une déclaration. Du moins, il leur a promis d’en faire une.   Cette annonce est faite après une rencontre tenue avec le chef de l’Etat qui, selon eux, a promis de répondre favorablement à cet appel à la paix.  C’est pourquoi ils demandent, à leur tour, aux citoyens sénégalais de garder leur calme, afin d’éviter des situations de catastrophe au pays. Les émissaires des khalifes généraux précisent que Macky Sall s’engage à discuter avec les personnalités de la République impliquées dans cette affaire, à voir les conditionnalités de l’apaisement.

Pour eux, les crises subsistent un peu partout dans le monde. En atteste la crise sanitaire de la Covid-19. ‘’C’est des séquences de crises multiformes qui sévissent au Mali et ailleurs en Afrique. Il n’est pas possible de semer dans des flammes‘’, conseillent-ils.

En outre, les religieux ont prié pour le repos de l’âme des disparus. Evoquant des écrits du Prophète, ils précisent que personne ne doit sous-estimer son prochain. Puisque personne n’échappera à l’interrogatoire de Dieu qui contrôle tout. Avant de relever que chacun a une responsabilité sur ce qui se passe dans le pays. ‘’Personne ne doit dire que la situation actuelle du pays ne la concerne pas. Dieu est majestueux, ses recommandations sont plus solides que n’importe quelle autre solution de philosophes’’, soutient l’imam Mansour.

Aussi, appelle-t-il, ‘’les gens doivent arrêtées les actes prémédités, pour éviter une punition divine. Un malheur n’épargne personne, dans ce genre de situation ‘’.

MARIAMA DIEME

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