La coalition citoyenne Le Peuple sans détour avec Macky Sall
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La coalition citoyenne Le Peuple n’a été pas tendre, hier, avec le chef de l’Etat Macky Sall, lors de son face-à-face avec la presse. Ses leaders, qui exigent la démission du président de la République, dénoncent aussi ‘’l’agenda du gouvernement en faveur des LGTB’’ et invitent les Sénégalais à leur série de manifestations pacifiques qu’ils comptent organiser, à partir de ce samedi.
Les leaders du mouvement citoyen Le Peuple plaident pour l’arrêt immédiat des arrestations des jeunes, à la suite des manifestations qui se sont déroulées ces derniers jours à travers le pays et qui ont occasionné la mort de 11 jeunes et fait plus de 600 blessés. ‘’Nous demandons l’arrêt immédiat des maltraitances des personnes qui sont actuellement en prison. Il s’agit notamment de notre camarade Clédor Sène qui n’a rien fait que rester chez lui, et des policiers ont passé la nuit devant chez lui, en attendant son réveil pour l’arrêter. Son arrestation a été faite sur la base d’accusations infondées. Il y a aussi notre camarade Assane Diouf qui a lui-même filmé son arrestation. Donc, il est resté chez lui où ils l’ont arrêté de force. On peut citer notre camarade Guy Marius Sagna et les autres prisonniers politiques. C’est une forme de dictature’’, affirme l’enseignant Dame Mbodj, un des leaders de cette coalition.
S’exprimant hier, face à la presse, M. Mbodj a relevé que le Sénégal est un régime démocratique. D’après lui, ce qui se passe dans ce pays, ‘’c’est trop’’. ‘’Ils voulaient prendre l’affaire Ousmane Sonko pour imposer un rapport de force aux Sénégalais. Le président Macky Sall ne veut pas d’un opposant au Sénégal. Aujourd’hui, il essaie, par tous les moyens, d’éliminer ses adversaires politiques pour régner seul, en maître du jeu. Nous l’invitons à prôner la paix sociale. Parce qu’il a provoqué la jeunesse, avec l’arrestation d’Ousmane Sonko. Il est le responsable de tout ce qui s’est passé ; il l’a créé. Nous voulons que les morts soient élucidés. Nous voulons également que les arrestations des jeunes, en se basant sur des vidéos, cessent. Il faut aussi qu’on parle du policier qui a tiré à bout portant sur le jeune aux Parcelles-Assainies, devant tout le monde’’, insiste-t-il.
Le syndicaliste souligne aussi qu’ils ne laisseront pas la mort de ces 11 jeunes sénégalais ‘’impunie’’. ‘’Nous exigeons la démission du président Macky Sall. Nous n’avons pas élu un dictateur, en 2012, mais un président de la République qui, aujourd’hui, est en train d’utiliser toutes les forces que nous lui avons données pour nous mater. Et nous n’accepterons pas cela. Nous préparons un rassemblement qui réunira tous les Sénégalais, la société civile, les partis politiques, ce samedi. Nous appelons les Sénégalais à sortir massivement. Ce sera une marche pacifique et nous demandons au préfet de Dakar de l’autoriser. S’il nous l’accorde, nous allons marcher pacifiquement, personne ne va rien brûler et nous allons faire passer notre message qui concerne la libération de tous les détenus politiques. C’est juste ce que nous demandons’’, précise-t-il.
Ainsi, Dame Mbodj demande aux leaders d’opinion d’intervenir, afin que le préfet les laisser manifester pacifiquement. Parce que, note-t-il, c’est la Constitution qui leur donne ce droit. ‘’Ce que nous faisons, en déposant une demande, c’est juste pour l’informer. Vu que le deal a éclaté dans cette affaire, nous demandons la libération de tous les détenus et l’arrêt des arrestations. (…) Je pense que ce qu’Éric Zemmour a dit est vrai. C’est Macron qui a appelé le président Macky Sall pour lui dire de libérer Ousmane Sonko. Cela ne doit pas surprendre les Sénégalais. Macron a toujours donné des instructions au président Macky Sall. C’est la France qui dirige le pays. Sur les grandes questions, elle indique la voie à suivre. C’est sur les détails que nous ne sommes pas dirigés’’, poursuit-il.
Abdou Karim Guèye : ‘’Nous allons poursuivre le combat, en organisant des manifestations’’
De son côté, pour le leader du mouvement citoyen Niitu Degu, Abdou Karim Guèye, Macky Sall ‘’n’a jamais été leur président’’. Car il ‘’n’est pas légitime’’, à leurs yeux. ‘’’Il a volé l’élection de 2019, en privant des citoyens du droit de vote. Aujourd’hui, ce sont ces mêmes Sénégalais qui sont sortis dans la rue pour manifester leur colère. Donc, tout ce que nous demandons, c’est sa démission et rien d’autre. Les manifestations que nous allons organiser, ces prochains jours, seront pour le pousser à démissionner. Le combat continue et nous allons manifester pacifiquement, car c’est ce que nous prônons depuis le départ. Et les jeunes ont donné leur vie pour cela. Donc, nous allons poursuivre le combat, en organisant des manifestations pacifiques, samedi, lundi, mardi, mercredi, jusqu’au jour où Macky Sall quittera le pouvoir’’, affirme-t-il.
Concernant le président du Pastef, Ousmane Sonko, Abdou Karim Guèye lui a aussi signifié qu’ils ne sont membres ‘’d’aucun parti politique’’. ‘’Nous adhérons juste à ses principes et défendons son idéologie. Parce que nous y avions toujours cru et nous continuerons d’y croire. Nous tenons à lui préciser qu’on ne se bat pas pour lui. On ne le laissera pas porter ce combat. Nous attendons de lui qu’il fasse une déclaration publique à la place de l’Obélisque, samedi. Il est là pour le peuple et nous croyons en lui’’, fait-il savoir.
LGBT
Sur un registre plus social et culturel, le président du Rassemblement pour la vérité attire l’attention des guides religieux sur la ‘’politique en douce’’ du chef de l’Etat en faveur des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT). ‘’Il a un agenda en leur faveur. Si le Sénégal était dans une logique de combattre les homosexuels, le pays n’allait pas bénéficier récemment d’un financement de plus de 325 milliards de francs CFA par le biais de l’USAID. Cela devrait nous pousser à nous poser la question de savoir où le Sénégal en est avec cet agenda ? Il a inscrit le Sénégal dans un agenda satanique, avec les LGBT’’, dénonce Cheikh Omar Diagne.
Ce dernier révèle que le Sénégal est en train de ‘’mettre en œuvre’’ des stratégies pour préparer une ‘’société sans discrimination’’, où les LGBT auront le droit de se marier et de vaquer à leurs occupations, comme dans tous les pays du monde. ‘’Ceci constitue, aujourd’hui, l’un des problèmes majeurs qui constitue une haute trahison de Macky Sall par rapport à l’héritage que nous ont légué nos ancêtres, par rapport à notre culture, notre religion. Une chose que nous ne lui pardonnerons jamais. Notre plaidoyer, aujourd’hui, c’est d’arriver à une loi qui criminalise l’homosexualité au Sénégal. Car c’est la seule solution’’, conclut-il.
MARIAMA DIEME