Publié le 6 Apr 2021 - 21:27
COMMUNE DE SADIO

Les populations réclament un centre de santé

 

L’enclavement de la commune de Sadio et son éloignement de Mbacké et de Touba ne sont pas de nature à favoriser l’acheminement aisé des malades vers les structures de santé de la capitale du mouridisme. Suffisant pour que les acteurs de la santé plaident pour l’érection d’un poste de santé. 

 

Evacuer un malade de Sadio est un véritable problème. La route, longue de 48 km, est en très mauvais état. Ce qui rend périlleux le transport des malades. Une situation qui exige l’érection d’un poste de santé en centre de santé. C’est la conviction du maire de Sadio, mais aussi des prestataires de santé. Ndèye Awa Ndao, sage-femme, explique que ‘’l’urgence, pour Sadio, est que le poste soit érigé en centre de santé. Il faut aussi affecter ici un gynécologue, parce que nous sommes très sollicités et nous ne pouvons prendre en charge certaines pathologies. Par mois, nous comptabilisons plus de 1 000 consultations. L’état de la route qui mène à Touba est parfois fatal pour les femmes en travail. C’est pourquoi l’affectation d’un gynécologue serait un plus, surtout qu’il y a des pathologies que seul un médecin peut régler’’.

En écho à la sage-femme d’Etat, le maire Pape Sidy Ndiaye plaide pour sa collectivité territoriale : ‘’Nous lançons un appel au chef de l’Etat pour que cette doléance se concrétise. Nous avons déjà, à travers l’association And défar Sadio, construit et équipé une maternité qui fait la fierté de toute la localité. La commune de Sadio, c’est 25 000 âmes, 25 villages et 12 hameaux. C’est à juste titre que les populations réclament un centre de santé’’.

Le maire et la sage-femme s’exprimaient lors de la journée de reconnaissance et de remerciements du réseau Siggil Jigeen à l’endroit du maire et du Conseil municipal de Sadio, pour avoir enrôlé 120 personnes au niveau de la mutuelle de santé. Ce qui a permis à ces derniers de bénéficier des services de l’Agence nationale de la couverture maladie universelle. Cette journée de reconnaissance, qui signe la fin du programme, a été l’occasion, pour Mbissane Diagne, la sage-femme du poste de santé de Guerlé, situé dans la commune éponyme, de dire qu’il leur a permis, avec l’enrôlement de ces familles démunies, d’offrir des soins à des personnes qui, faute de moyens financiers, se détournaient du poste de santé.  C’est un projet révolutionnaire et ses initiateurs ne peuvent pas mesurer le degré d’impact qu’il a eu au niveau des prestataires de santé et des populations, bref de toute la communauté. Nous voulons aussi disposer de médicaments en quantité et en qualité’’. Et sa collègue Ndèye Awa Ndao sage-femme d’Etat de Sadio, de renchérir : ‘’Ce projet était à nous personnel de santé. La session de dialogue communautaire qui a été organisée ici a été un fort moment de plaidoyer, mais aussi une opportunité qui nous a été offerte pour aplanir les divergences qui existaient entre nous et la population.’’

Les patients ne vont plus à Taif se soigner. Ce qui a boosté le taux de fréquentation du poste. Cela a permis le recrutement d’un infirmier et d’une sage-femme. Il est demandé aussi le recrutement graduel du personnel communautaire, eu égard au travail important qui les incombe. Les accouchements à domicile ont diminué, mais existent toujours. ‘’Nous faisons tout pour ne plus en avoir, mais avec l’enclavement des routes, le manque de moyens des populations, force est de constater que seul l’érection du poste de santé en centre de santé pourra régler définitivement le problème. Beaucoup de pathologies existent ici, mais on a les mains liées. Il faut changer la donne’’, selon le personnel de santé.

 Réagissant à la distinction qui lui a été faite, le maire s’est engagé à pérenniser l’appui à la santé maternelle, néonatale, infantile et la planification familiale, avec la mise en place d’une ligne budgétaire dédiée. Papa Sidy Ndiaye de dire : ‘’Le réseau Siggil Jigeen nous a apporté un soutien inestimable, en faisant en sorte que les malentendus entre prestataires et communauté soient réglés. Certes, il nous est impossible de suppléer le réseau, mais nous ferons tout notre possible pour pérenniser cet acquis. J’ai fait un choix que j’assume pleinement. J’ai choisi de soutenir et d’accompagner les femmes et c’est la motivation principale qui m’a poussé a enrôlé 120 familles pour la Couverture maladie universelle (CMU). Nous comptons accroitre notre démarche dans ce sens. D’ailleurs, nous avons budgétisé uniquement pour poursuivre, voire pérenniser cet appui aux démunis, en enrôlant, cette année, 240 personnes des milieux défavorisés’’.

Ce qui ravit le coordonnateur régional du réseau Siggil Jigeen. ‘’Aujourd’hui, il nous plait de voir le maire prendre l’engagement de pérenniser le projet, car c’était l’objectif visé’’.

S’exprimant sur l’insertion et l’emploi des jeunes, l’édile a annoncé ‘’un projet de 54 milliards financé par la coopération italienne. Le début des travaux de ce projet agricole est fixé au courant du mois de mai. Il va permettre non seulement de lutter contre l’exode rural, mais aussi d’offrir du travail aux jeunes et aux femmes de la commune’’.

Boucar Aliou Diallo

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