Publié le 27 Aug 2012 - 08:05
REPORTAGE - ARAFAT GRAND-YOFF

La famille Diouf se retrouve sans toit

 

Des habits étendus sur des murs en attendant que le soleil brille pour les faire sécher. A côté d'eux, des matelas ou des moquettes. Hommes, femmes et enfants essaient d’évacuer l’eau ayant envahi leurs maisons, au moment où d’autres se livrent au remblaiement de leurs cours encore humides. Le tout dans ce méli-mélo indescriptible. Ce tableau forme le décor de la plupart des rues de Arafat.

 

 

Dans cette partie du populeux quartier de Grand-Yoff, la nuit a été courte et la journée longue. La forte pluie enregistrée dans la nuit du samedi au dimanche en est la cause. Les maisons, comme d’habitude, ont été prises d’assaut par les eaux. Mais cette fois-ci, cela s’est fait d’une manière assez particulière. Une maison entière a même été détruite par les eaux. C’est celle de Yady Diouf. Le septuagénaire est bien connu dans le quartier pour y avoir résidé pendant plus de 35 ans. Aussi, c’est lui qui gère le robinet public et se charge de vendre de l’eau aux ménages qui n’ont pas de branchements de la SDE.

 

«Je suis là depuis plus de 30 ans, ma fille que vous voyez là avait 5 ans quand je m’installais à Guédiawaye. Elle en est à ses quarante ans aujourd’hui. Je n’ai jamais vu pareille chose dans ma maison», s’est exclamé ce vieux sérère ressortissant de Ngoundiane. Sa demeure, jadis en baraques, n’est que ruines maintenant. De la terre rouge partout mélangée à des habits dont les couleurs ne se distinguent plus ; des débris de bois ou de briques jonchent le sol partout. Les restes de bâtiment sont surplombés par des zincs défoncés. C’est de là que les enfants de la maison ont été évacués et sauvés.

 

«Nous nous sommes levés à 5h du matin pour évacuer l’eau qui avait envahi les chambres, comme on le faisait d’habitude. C’est aux environs de 9h que le mur de la devanture de notre maison s’est effondré sur nous», s’est rappelée Astou Diouf, fille aînée de la famille. «Ce sont les voisins qui sont venus nous extirper des décombres», a-t-elle ajouté. Les mêmes voisins ont défoncé les toits en zinc pour extirper les petits des chambres. Heureusement pour ces derniers. Il dormait avec un garçon de 15 ans dans la chambre et il les a mis sur l’armoire. Il y a ainsi eu plus de peur que de mal. Rien que des blessés. Certains, bandages aux pieds ou aux bras, continuent malgré tout d’essayer de tirer quelque chose des ruines.

 

«On a perdu tous nos bagages : habits, télévisions et argent», selon Moustapha Seck, l’un des habitants de la maison et neveux du propriétaire. Le feu n’a pas couvé aujourd’hui pour le repas de midi. On n’en a ni le temps, ni la tête. Une chaîne de solidarité s’est créée. «Nous sommes tous touchés ici. Nos voisins sont obligés d'évacuer les eaux qui ont envahi leurs maisons. Mais on a reçu tellement de plats qu’on ne sait même pas quoi en faire», s’est émue Fama Seck.

 

Les enfants sont pour l’instant chez les voisins. Ils sont traumatisés et fatigués par les événements. Le souci de cette famille en entier, c’est de trouver un toit pour la nuit. Rien n’a été épargné. «On ne sait pas où dormir aujourd’hui. Heureusement que ma mère n’est pas là. Elle est vieille et je ne pense pas qu’elle aurait pu supporter cela», a indiqué Astou Diouf. Sa génitrice est allée au village la veille et ne compte revenir qu’aujourd’hui. Nul ne l’a mis au parfum de ce qui se passe pour ne pas lui faire peur. Elle constatera à son retour les dégâts. La famille Diouf lance un appel à l’État afin qu’il l’assiste.

 

BIGUÉ BOB

 

 

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