A travers son projet de santé urbaine ISSU, Intrahealth Sénégal a organisé un atelier de mise à niveau de la population sur l’accès et l'utilisation des services de planification familiale (PF). Une occasion saisie par Oustaz Moussa Fall du réseau islamique et population (RIP) pour battre en brèche toute thèse soutenant que l'islam a interdit la planification familiale.

Selon lui, la préservation de l'espèce humaine est le premier objectif de l'islam. Et que même si la religion encourage la procréation, la planification familiale est envisagée dans le mariage. ‘’L'espacement des naissances est autorisé par l'islam, mais il interdit la limitation des naissances. La planification n'est pas une limitation des naissances qui fixe le nombre d'enfants par couple. L'espacement des naissances constitue un moyen de protéger la santé maternelle’’, a dit Oustaz Fall. Pour lui, ‘’ici, au Sénégal, la culture passe avant la religion. C'est ce qui cause l'incompréhension et la confusion. La planification familiale n'est pas interdite par la religion’’.

Imam Ousmane Samb, Coordonnateur du RIP, va plus loin. ‘’Dans les pays arabes, le taux de prévalence de la PF est supérieur à 50%. Au Sénégal, d'aucuns disent que c'est interdit (mais) il n'est écrit nulle part que la planification est interdite par l'Islam. Les Oustaz qui le disent n'ont qu'à apporter des preuves. Je défie quiconque’’, clame-t-il. Avant d’ajouter : ‘’Certains islamologues ont dit que c'est une pratique occidentale. Mais c'est faux. La planification familiale a existé bien avant l'arrivée des Occidentaux. Parce qu'au début, la femme, dès qu'elle accouchait, allait chez ses parents pour allaiter son enfant durant 30 mois. Pour garder sa beauté, la femme peut faire le planning. Seules les non mariées ne sont pas autorisées à le faire. Et elles ont même une sanction ; c'est pourquoi on interdit les relations sexuelles sans lien de mariage’’, a-t-il précisé.

Viviane DIATTA

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