SAINT-LOUIS - TENSIONS À L'UNIVERSITÉ GASTON BERGER
Les étudiants déclenchent une grève illimitée

La Coordination des étudiants de Saint-Louis (CESL) a mis à exécution sa menace de paralyser les enseignements à l’UGB pour une durée illimitée. Elle exige des autorités étatiques et universitaires de meilleures conditions d’études et de vie dans les campus sociaux et pédagogiques. La mesure a été prise ce week-end, à l’issue d’une assemblée générale des étudiants tenue à Sanar.
Après l’expiration des 96 heures de journées sans tickets (JST) renouvelables et l’ultimatum de 72 heures données aux autorités universitaires de Saint-Louis, les étudiants de l’université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis ont finalement passé à la vitesse supérieure dans leur lutte. A l’issue d’une assemblée générale tenue dans l’enceinte de l’université Gaston Berger, la Coordination des étudiants de Saint-Louis (CESL) a demandé à leurs collègues de rester chez eux jusqu’à la satisfaction de leurs principales revendications.
Une mesure qui va paralyser les enseignements à l’UGB, malgré les nombreux retards pour cause de grèves. Pour le président de séance de la CESL, les autorités universitaires ne les prennent pas au sérieux. ‘’L’UGB est submergée de problèmes, mais les autorités étatiques et universitaires ne font aucun effort pour apporter des solutions sérieuses. Au lieu de prendre en charge nos doléances pour les satisfaire définitivement, elles préfèrent jouer au dilatoire et à la ruse. A chaque rencontre, elles font des promesses sans jamais les respecter. Ce jeu de cache-cache est peine perdue, parce que nous avons pris nos responsabilités pour faire face’’, a déclaré Ousmane Guèye.
Pour lui, depuis plusieurs mois la CESL, en tant que structure responsable, a toujours prôné le dialogue et la concertation pour que des solutions durables soient trouvées aux revendications des étudiants de Sanar. Malheureusement, a-t-il ajouté, le camp d’en face ne comprend que la violence et l’affrontement pour s’exécuter. ‘’Puisque les autorités universitaires de l’UGB ont montré leurs incapacités à gérer nos doléances, la CESL interpelle directement le ministre de l’Enseignement supérieur et le président de la République. Car nous ne comptons pas céder tant que nos plaintes ne sont pas réglées. D’ailleurs, nous n’écartons pas d’exiger la démission du DG du Crous de Saint-Louis qui a lamentablement échoué dans sa mission de solutionner les problèmes des étudiants à l’UGB’’, a souligné M. Guèye.
Pour les leaders de la CESL, les principales doléances des étudiants à l’UGB tournent autour du retard des paiements des bourses, des lenteurs notées sur les chantiers d’assainissement et de la voirie interne de l’université, du manque d’infrastructures et d’équipements à l’UGB, de l’approvisionnement insuffisant en eau potable des campus sociaux et pédagogiques, entre autres difficultés auxquelles les étudiants sont quotidiennement confrontés. ‘’Mais depuis quelque temps, un autre problème très sérieux est venu s’y ajouter. Il s’agit de l’insécurité grandissante notée dans les campus sociaux universitaires et pédagogiques. Pour ce dossier, les autorités sont interpellées pour une intervention rapide. Parce que nos parents ne nous ont pas envoyés à Sanar pour vivre en permanence dans l’insécurité. Et les derniers événements avec la mort d’une de nos camarades en sont de parfaites illustrations’’, a rappelé Ousmane Guèye.
Ibrahima Bocar SENE (Saint-Louis)
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