Les députés du PDS rejettent la suppression du Sénat
Les députés membres du groupe "Libéraux et démocrates" ont refusé de voter mercredi la suppression du Sénat qui était inscrite à l’ordre du jour lors d’une séance de plénière, estimant qu'il s'agit d'"une décision politique de l’Exécutif".
‘’Je ne voterais pas ce texte (…) parce qu’on ne supprime pas une institution pour économiser de l’argent, alors qu’il y a d’autres moyens légaux de trouver de l’argent pour la lutte contre les inondations’’, a dit Modou Diagne Fada, président dudit groupe parlementaire. Selon lui, ‘’la démocratie n’a pas de coût parce que c’est elle qui porte l’Economie’’. Il expliquait la position de ses collègues députés et membres du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition).
‘’Quel prétexte ! S’il y avait quelques gouttes d’eau ou même un ciel nuageux, Macky Sall allait proposer la dissolution du Sénat’’, a estimé pour sa part Oumar Sarr, lançant qu’il ne va pas voter le projet du gouvernement. ‘’Il suffit que des gens toussent ou menacent que le président de la République recule. Notre démocratie est prise en otage par le M23 et le mouvement Y’en a marre (organisations qui ont soutenu M. Sall dans son élection)’’, a affirmé l’ancien ministre de l’Assainissement et de l’Habitat, élu nouvellement député.
Pour les "Libéraux et démocrates", la décision de supprimer le Sénat répond à des calculs politiques. ‘’Tout le monde sait que les élections sénatoriales du 16 septembre allaient sonner le renouveau du Sopi (slogan du PDS) parce que beaucoup de départements étaient perdus par la coalition au pouvoir’’, a ajouté M. Sarr, lors du débat général avant le vote. ‘’Des leaders de la majorité étaient intéressés par le poste du président du Sénat. C’était un dilemme qui était difficile à trancher pour Macky Sall. Pour se tirer d’affaire, il l’a supprimé temporairement et différer l’enjeu politique que constituait la présidence du Sénat’’, selon Modou Diagne Fada.
Cependant, cette législature est dominée par les élus proches du nouveau gouvernement, vainqueur des législatives du 1er juillet dernier. La coalition au pouvoir, Benno Bokk Yaakaar, contrôle 119 sièges de l'Assemblée nationale.
APS