TAMBACOUNDA - MAMADOU SEYDOU MBALLO RISQUE LA PERPÉTUITÉ
Il a donné 11 coups de couteau à sa femme
Après un an de détention, Mamadou Seydou Mballo a fait face, hier, aux juges de la Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Tambacounda, pour répondre de l’assassinat de sa femme. Dans cette affaire, si le juge suit le réquisitoire du ministère public, le prévenu risque de ne plus humer l’air de la liberté du reste de son existence.
Devant la barre, l’accusé est revenu sur les circonstances de son acte odieux. Il a raconté qu’il est ren- tré, ce jour-là, nuitamment. Sa femme, Dieynaba Dème, lui a donné à boire et à manger. Puis, ils ont fait l’amour. Par la suite, il dit avoir interrogé sa femme sur les rumeurs à propos de sa relation adultérine avec Ali Diao. Des racontars selon lesquels ce dernier serait le père de leur dernier enfant. Mais sa femme Dieynaba, dit-il, est restée muette, puis elle est retournée se coucher.
Mais, à en croire l’accusé, aux environs de 4 h du matin, il a surpris sa femme avec un homme qui s’est dépêché de s’enfuir. Il a demandé à sa compagne qui était cet homme. Devant son mutisme, il est entré dans une colère noire. Il s’est saisi d’un couteau qu’il avait rapporté de son voyage et a asséné plusieurs coups à son épouse. D’ailleurs, le certificat de genre de mort établi par le docteur a constaté 11 coups, dont trois au dos. Il a poignardé sa femme devant ses six enfants et recouvert le corps d’un drap, avant de sortir de la chambre.
Les cris des enfants ont alerté les voisins. À la barre, il a évoqué l’œuvre de Satan, pour justifier son acte.
“J’ai vu mon père tuer ma mère”
Aissatou Mballo, la fille ainée âgée de 11 ans et témoin oculaire de la scène, a déclaré : “J’ai vu mon père tuer ma mère.” À la question du conseil de la défense : “Veux-tu que ton père rentre avec toi aujourd’hui à la maison ?”, la petite fille a répondu par la négative.
Ainsi, pour le procureur, la fille qui, à la barre, s’est agrippée à son grand-père maternel, comme pour se protéger de son père, vit un traumatisme, pour son jeune âge. Elle a été témoin d’une telle atrocité, qu’après un an, elle ne s’en remet toujours pas.
Le père de la victime, qui s’est constitué partie civile, a indiqué qu’il ne pourra jamais pardonner, encore moins oublier cette ignominie de son gendre qu’il dit avoir beaucoup sou- tenu. “J’ai tout fait pour lui. Je lui ai même donné mon âne et ma charrette, au détriment de mes propres enfants. Je n’oublierai jamais et je ne lui pardonnerai jamais ce crime”, a- t-il martelé.
Le conseil de la défense, dans sa plaidoirie, a, lui, évoqué un homicide volontaire. Selon lui, les éléments matériels et psychologiques sont établis, en l’espèce. Qu’il s’agit d’un crime passionnel. À ses yeux, c’est une dispute d’un couple qui a abouti à un drame. La jalousie du mari en est la cause. C’est pourquoi il a demandé la disqualification de l’assassinat en meurtre simple et ordinaire sans préméditation et de faire une application bienveillante de la loi, afin de permettre à son client de retrouver un jour ses enfants.
Mais selon le ministère public, les faits sont constants et le meurtre a été prémédité, car le mari a tué de sang-froid sa femme, la nuit même de son retour. Il est revenu armé d’un couteau avec l’intention de tuer cette dernière. C’est pourquoi il a requis la réclusion criminelle à perpétuité contre Mamadou Seydou Mballo.
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