Birame Soulèye Diop libéré
Le président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi a été libéré hier par le doyen des juges, alors que l’Assemblée nationale se réunit aujourd’hui en plénière pour statuer sur le projet de révision constitutionnelle sur le parrainage.
L’arrestation de Birame Soulèye Diop, Président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi, a beaucoup fait parler, lundi dernier, lors de l’ouverture de la session extraordinaire demandée par le président de la République Macky Sall. En détention lors de cette réunion des députés à l’Assemblée nationale, le député de Pastef va pouvoir rejoindre ses camarades pour la plénière prévue aujourd’hui, sur le projet de loi portant révision de la Constitution.
En effet, Birame Soulèye Diop a été libéré, hier. Une décision prise par le juge d'instruction du 1er cabinet chargé du dossier.
Selon ses collègues de Yewwi Askan Wi, la détention même du député-maire de Thiès-Nord viole la loi. Selon l’honorable Ayib Daffé, ‘’son inculpation viole le règlement intérieur de l’Assemblée et la Constitution. Sans procédure de flagrant délit, toute arrestation d’un député doit se faire après la levée de son immunité parlementaire’’.
C’est lors d’une conférence de presse de la principale coalition de l’opposition, mardi 4 juillet, que le n°2 de Pastef se montrait plus que méfiant sur les intentions du président Macky Sall. Après que ce dernier a annoncé qu’il ne briguera pas un troisième mandat, Birame Soulèye Diop a voulu mettre en garde ses potentiels dauphins au sein de la mouvance présidentielle en ces termes : ‘’J’avertis les prochains candidats de l’APR. Évitez de manger chez lui (Macky Sall, NDLR) et de boire son eau, car il est capable de vous empoisonner… et de dire que comme nous n’avons pas de candidat, je reviens.’’
Une pression des députés et des avocats
Bien qu’ayant présenté des excuses publiques au président de la République, ainsi qu’à tous les Sénégalais, l’opposant a été placé en garde à vue suite à une autosaisine du procureur de la République, avant d’être placé sous mandat de dépôt puis inculpé le mardi 11 juillet pour ‘’offense au chef de l'État’’ et ‘’actes de nature à compromettre la paix publique’’.
L’ouverture de la session extraordinaire a permis d’accentuer le combat des parlementaires pour le faire libérer. Un projet de résolution avait été déposé sur la table du président de l’Assemblée nationale par les députés de l’opposition, pour l’arrêt des poursuites contre l’administrateur général de Pastef/Les patriotes. Cette résolution avait déjà reçu le soutien du président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (majorité), Oumar Youm ainsi que celle de beaucoup d’autres parlementaires.
Au plan judiciaire, l’avocat de Soulèye Diop, Me Moussa Sarr, a déposé, mardi, devant la Chambre d'accusation de la Cour d'appel de Dakar, une requête aux fins d'annulation de l'information judiciaire et la mainlevée du mandat de dépôt contre Birame Soulèye Diop pour violation de son immunité parlementaire.
Se basant sur les articles 61, paragraphe 4, et 51, paragraphe 4, du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, il assure qu’aucun député ‘’ne peut être arrêté en dehors des sessions parlementaires sans autorisation du bureau de l'Assemblée nationale’’. Celui-ci n’avait commis aucun avis avant l’interpellation du député opposant.
El Hadj Malick Ndiaye également libéré
Le juge d’instruction n’a pas laissé le temps à la manœuvre parlementaire de lui tordre le bras, en plénière, pour la libération du président du groupe parlementaire YAW.
D’ailleurs, Maham Diallo a remis en liberté un autre cadre de Pastef. En effet, le doyen des juges a entendu, hier, El Hadj Malick Ndiaye, avant de procéder à son inculpation pour ‘’actes ou manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique’’ et ‘’diffusion de fausses nouvelles’’, selon son avocat Me Moussa Sarr. Toutefois, le secrétaire national à la communication du parti d’Ousmane Sonko a bénéficié d’une liberté provisoire.
El Hadj Malick Ndiaye est déjà condamné à porter un bracelet électronique ‘’pour diffusion de fausses nouvelles de nature à semer le discrédit sur les institutions’’, dans une autre affaire liée à la convocation musclée d’Ousmane Sonko dans le cadre de l’affaire l’opposant au ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang. Il avait fait un post dans lequel il accusait un individu habillé aux couleurs d’éléments des forces de l’ordre d’avoir aspergé d'un liquide Ousmane Sonko.
Malgré ce léger vent de dégel, d’autres membres et sympathisants de Pastef sont toujours en détention, comme le secrétaire général, président du Mouvement national des cadres patriotes, Bassirou Diomaye Faye.
La plateforme citoyenne F24, créée entre autres pour lutter contre une troisième candidature du président Macky Sall, a annoncé un rassemblement, demain vendredi, pour la libération des prisonniers politiques.
Lamine Diouf