Les quatre objectifs stratégiques dévoilés
Hier, le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Économie numérique, Moussa Bocar Thiam, a présidé la cérémonie de restitution des ateliers de travail pour l’élaboration de la stratégie nationale des données du Sénégal. Quatre plans ont été définis.
La méthodologie d’élaboration de la stratégie nationale des données s’appuie sur des principes d’inclusion, d’amélioration continue avec un engagement national et international de plus 150 acteurs directs de l’écosystème, de plus de 80 organismes publics, privés, académiques de la coopération internationale, de la société civile, des startups, de 400 experts de l’écosystème des données.
En effet, des ateliers de travail ont été lancés au mois de mars pour y arriver. Lors de la restitution, hier, le ministre Moussa Bocar Thiam était en compagnie des partenaires, notamment la représentante de l’Union européenne Harmonie Koutsitivis, du représentant du GIZ Bjorn Soren Gigler et de Lassana Koné, directeur de Smart Africa.
Quatre objectifs stratégiques ont été retenus. ‘’D’abord, un premier objectif stratégique important qui est le cadre réglementaire. Il faut qu’on ait une législation, l’impératif d’innovation, de valorisation et une réglementation souple qui s’adapte à l’innovation. On sait que l’innovation va plus vite que la réglementation. Il ne faut pas qu’elle soit un frein’’, indique le ministre.
Le deuxième objectif stratégique concerne les infrastructures, car on ne peut parler de valorisation des données sans parler d’infrastructures de collecte et de conservation de ces données, notamment les data center et autres. Donc, il y a la nécessité d’avoir des infrastructures de qualité, de très hauts débits.
Le troisième objectif stratégique concerne l’exploitation du potentiel de la donnée au service des usages. Ici, les données doivent servir à tous les secteurs : agriculture, éducation, santé, économie… ‘’Nous devons avoir une réglementation, une valorisation et une bonne conservation des données’’, souligne le ministre.
Comme quatrième et dernier objectif stratégique, il y a le capital humain. ‘’Aujourd’hui, nous devons faire un renforcement des compétences à la gestion des données, renforcer les compétences techniques, les compétences intellectuelles, le capital humain sénégalais. C’est un objectif imminent important’’, indique Me Thiam.
Selon qui les données sont des éléments essentiels aujourd’hui dans l’économie numérique et qu’il est important que le Sénégal, qui est un des pionniers dans la matière, puisse d’ores et déjà mettre en place une stratégie de gouvernance des données, de valorisation des données et voir comment ces données peuvent être traitées dans le pays dont l’usage devrait être réglementé. ‘’Il faut avoir un usage clair pour le pays à l’horizon 2028’’, dit-il.
La tutelle s’est aussi appesantie sur l’impact que les données peuvent avoir. Maitre Moussa Bocar Thiam : ‘’Si nous avons la capacité de collecter l’ensemble de ces données, de les mutualiser, les stocker de manière sure et sécurisée, elles peuvent avoir de la valeur. Beaucoup d’entreprises du secteur privé peuvent utiliser ces données pour en faire un moteur de croissance. Le secteur privé doit être à la pointe de la technologie et de l’innovation. C’est ainsi que le numérique pourra représenter presque 10 % du PIB qui est l’objectif de la stratégie nationale SN 2025’’.
Concernant le stockage, le ministre informe que le parc technologique au Sénégal va bientôt ouvrir ses portes. Un data center de dernière génération où l’on pourra stocker toutes les données du pays. Le ministre chargé de l’Économie numérique d’ajouter que la stratégie nationale pour les données sera intégrée dans le Pap3 et sera présentée en Conseil des ministres au chef de l’État qui va pouvoir la valider.
NDEYE KHOUDIA DIENG (STAGIAIRE)