Publié le 8 Aug 2023 - 14:00
ADMISSION DE SONKO ET PAN AUX URGENCES, ATTAQUE DE BUS À YARAKH

Les explications d’Ismaila Madior Fall

 

Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Ismaïla Madior Fall, a fait face à la presse, hier, pour s'exprimer sur l'actualité judiciaire nationale.

 

Face à la manipulation, à la désinformation de l'opinion, le ministre de la Justice a  tenu, hier, une conférence de presse pour apporter des éclairages sur certains sujets de l'actualité judiciaire nationale. La presse a relayé dans ses précédentes éditions qu'Ousmane Sonko avait été évacué à l’hôpital Principal de Dakar, suite à son refus de s'alimenter. Une information qu’Ismaïla Madior Fall a bien confirmée.

"Il y a aujourd’hui le sieur Ousmane Sonko qui est à l’hôpital Principal. C’est une bonne information. Ce n’est pas une fake news. Il est admis à l’hôpital Principal. Et quand il y est arrivé, il a suivi des soins et après administration des soins, il se porte mieux. Il est bien suivi", a fait savoir le ministre de la Justice.

Avant d'ajouter : "Il est toujours en prison, mais dans un centre où il y a le plateau technique pour assurer correctement la prise en charge. Il y a d’autres qui sont au pavillon spécial de Le Dantec. Pour l’essentiel, ils ont arrêté la grève de la faim."

Le ministre de la Justice a également informé que le leader de Pastef/Les patriotes a opté pour une grève de la faim partielle, c'est-à-dire qu’il ne s'alimente pas, mais il boit de l'eau. Beaucoup de détenus observent une grève de la faim partielle en buvant une importante  quantité d'eau pour ne pas se déshydrater.

À en croire le garde des Sceaux, "il résulte des comptes rendus de l’Administration pénitentiaire que le samedi matin, monsieur Ousmane Sonko a pris son petit-déjeuner. Il aurait donc interrompu sa grève de la faim. Dans la plupart des prisons aussi, ceux qui sont en grève de la faim partielle ont arrêté leur grève de la faim".

Par ailleurs, Ismaïla Madior Fall a conseillé aux militants de Sonko de montrer qu'il est résilient au lieu de dire qu'il est tombé. "Je vois sur les réseaux sociaux des militants de son parti (Ousmane Sonko) qui disent qu'il est tombé. Je profite pour leur donner un bon conseil : quand vous avez un leader qui est en prison, il faut montrer qu'il est courageux, résilient  et robuste. Mais si vous dites qu'il se sent mal, il est tombé, il va mourir… Un leader, on le souhaite une bonne santé, une longue vie. Même les fake news, parfois, il faut faire de bonnes fakes", a-t-il lancé à l'endroit des militants de Sonko. Selon le ministre de la Justice, Ousmane Sonko a une chambre individuelle avec salle de bain, une table de travail et chaque mercredi, il a toute la journée pour recevoir les visites qu'il souhaite.

Pour rappel, Sonko est placé sous mandat de dépôt à la prison de Sébikotane depuis le 31 juillet, pour divers délits et crimes présumés.

"Pape Alé Niang n’accepte pas les soins. Il observe la grève de la faim"

Le journaliste Pape Alé Niang, admis aux urgences de l'hôpital Principal de Dakar depuis vendredi, continue toujours sa grève de la faim. C’est ce qu’a confirmé le ministre de la Justice. Ismaïla Madior Fall a assuré qu’il y a un suivi et un contrôle régulier sur son état de santé. "Il y a le sieur Pape Alé Niang qui continue sa grève de la faim. Tous les pensionnaires de l’hôpital acceptent les soins et s’en portent bien ou mieux, mais lui n’accepte pas les soins. Il observe la grève de la faim et refuse de prendre des soins’’, a annoncé le garde des Sceaux.

Ainsi, prédit-il, il peut y avoir des conséquences dommageables, mais l’hôpital assure un "suivi et un contrôle régulier sur son état de santé".

Dans la même veine, Ismaïla Madior Fall a qualifié le directeur de publication de Dakarmatin de "multirécidiviste". Pour lui,  l'arrestation de Pape Alé rentre dans le "cadre de la révocation de son contrôle judiciaire. Il est arrêté comme un influenceur subversif". Arrêté suite à un live tenu sur ses réseaux sociaux, le journaliste Pape Alé Niang avait été placé sous mandat de dépôt le lundi 31 juillet.

 Par la même  occasion, Ismaïla Madior Fall s'est aussi exprimé sur l'attaque aux cocktails Molotov contre le bus Tata de la ligne 65 qui a fait deux morts et plusieurs blessés. À l'instar du ministre de l'Intérieur, le garde des Sceaux a également qualifié l’acte de terrorisme qui, selon lui, relève de faits criminels qui appellent à un traitement sévère.

"L’attaque aux cocktails Molotov qui a été commis à Yarakh sur des individus qui étaient dans un bus, ce n'est ni plus ni moins qu'un attentat, c'est un acte terroriste. Les actes terroristes sont prévus par notre législation", a déclaré le ministre. Il a annoncé de lourdes sanctions à l’endroit des auteurs, conformément aux textes réglementaires condamnant les actes terroristes. "Les actes terroristes, c'est des faits criminels qui font l'objet de condamnation pénale, qui va de la réclusion criminelle. Aux jeunes membres d'organisations qui envisagent ou qui projettent de commettre de tels actes. De tels actes appellent à des traitements sévères", prévient-il.

FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)

 

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