Publié le 24 Aug 2023 - 21:12
ATTAQUE À L’ARME BLANCHE À LA CITÉ KEUR GORGUI

Le suspect jugé hier en flagrant délit

 

Après avoir grièvement blessé son père âgé de 70 ans, Abdoulaye Coumba Ndoffène Ndiaye s’acharne sur son voisin Bamar Sylla. Né en 1987, le prévenu, sujet à des troubles psychiatriques, a installé la peur dans leur immeuble sis à la cité Keur Gorgui.

 

Très tôt le matin, Abdoulaye Coumba Ndoffène Ndiaye  retrouve son père dans le salon et, sans crier gare, il lui assène plusieurs coups avec une arme blanche, lui occasionnant des blessures avec une incapacité temporaire de travail indéterminée. Avant même que les autres membres de la famille ne réalisent l’horreur qui venait de se produire, Abdoulaye, agité, s’en prend violemment à son voisin Bamar Sylla.

 Ce dernier explique que vers 8 h, il a été réveillé par sa bonne. D’après lui, celle-ci, sous le choc, lui a appris qu’un individu muni d’une machette était entré dans leur appartement. ‘’Aussitôt, je me suis levé et j’ai mis un jean. Torse nu, j’ai couru vers la chambre de mes enfants âgés de 5 et 10 ans,  pour les mettre en sécurité. Il criait et disait qu’il allait tuer toutes les personnes qui se trouvaient dans la maison. Avec sa machette qui mesure presque la taille de ma main, il m’a blessé au thorax’’, a relaté Bamar Sylla qui ne souhaite que vivre dans la quiétude avec ses enfants qui sont traumatisés.

Mais le prévenu, dans une agitation inouïe à la barre, a nié ‘’les mensonges de son voisin’’. ‘’Tu mens. Je t’ai blessé avec un couteau. De plus, c’était dans notre espace familial’’, lui lance-t-il, les yeux grand ouverts. Il précise qu’il n’a fait que suivre ce que les voix lui demandaient de faire. Et quand sa mère a pris la parole, le jeune homme ne lui a pas laissé le temps de s’exprimer. La dame n’a jamais fini ses phrases, car étant toujours coupée par son fils. ‘’Tu n’es plus ma mère’’, lui a-t-il asséné. Toutefois, la dame a pu contester  les propos de la partie civile Bamar Sylla. À l’en croire, son fils ne l’a pas poignardé dans son appartement. Elle précise qu’elle s’est même agenouillée devant celui-ci quand elle a vu les blessures que son fils lui a administrées. Ce qui a davantage irrité le plaignant qui renseigne avoir appelé la police. ‘’C’est moi qui ai appelé l’inspecteur Kayounga. Si je n’avais pas pris mes responsabilités,  la police n’allait jamais être appelée’’, a renseigné Bamar Sylla.

Par ailleurs, Me Taha Cissé, avocat de Salif Ndiaye, père du prévenu, déclare : ‘’Les débats d’audience montrent que le prévenu est malade. Son père a compris la gravité de la santé mentale de son fils. Sur son lit d’hôpital, ce vieux âgé de 70 ans se désiste de son action.’’

À la suite du parquet qui s’en est rapporté à la sagesse du tribunal, l’avocat de la défense, Me Gning,  demande que son client soit jugé en vertu des dispositions de l’article 50 du Code pénal.

Selon lui, la santé mentale de son client ne souffre d’aucune contestation. Reprenant les conclusions de son médecin traitant, il renseigne que celui-ci souffre d’une affection médicale neuropsychiatrique aiguë. ‘’Il s’est dirigé à l’aéroport avec une valise vide sans titre de voyage. Il a été hospitalisé en mai 2022 à la clinique Raby. Depuis 2022, il est sujet à des crises psychiatriques’’, a affirmé la robe noire. Il a sollicité une décision d’injonction thérapeutique et qu’on ordonne son hospitalisation pour une durée bien déterminée.

Le tribunal rendra sa décision le 30 août.  

MAGUETTE NDAO

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