Publié le 7 Feb 2024 - 10:25
REPORT DE LA PRÉSIDENTIELLE

La société civile monte au front

 

Les organisations de la société civile réunies au sein de différents collectifs sont en train de mener des consultations auprès des syndicats et autres associations de jeunesse pour créer des synergies de lutte contre le report de la présidentielle.

 

La décision du chef de l’État de surseoir à l’élection présidentielle et de la reporter au 15 décembre 2024, semble avoir déclenché un sursaut de la société civile. Beaucoup de ses organisations réunies au sein de plateformes, mouvements et organisations citoyennes pour le respect de la souveraineté du peuple ont organisé une conférence de presse pour demander au président de la République de revoir sa position relative au décret 2024 106 du 3 février abrogeant la convocation du corps électoral et de respecter le calendrier républicain.

Ainsi, les responsables de la société civile prévoient d’organiser des rassemblements pacifiques pour dénoncer ce report qui est sans fondement. Cette initiative qui réunit les plateformes, mouvements et organisations citoyennes appelle aussi tous les citoyens concernés par la préservation de la souveraineté populaire à se mobiliser massivement pour empêcher cette confiscation du pouvoir.  

Les plateformes, mouvements et organisations citoyennes invitent aussi ‘’les candidats à l’élection présidentielle à s’impliquer sur le plan judiciaire en déposant des recours à la chambre administrative de la Cour suprême qui invalident cet acte administratif’’, a fait savoir Elimane Kane, président de Legs Africa et membre des plateformes, mouvements et organisations citoyennes pour le respect de la souveraineté du peuple.

Il conclut en appelant ‘’tous les Sénégalais à une synergie d’actions autour d’une feuille de route proposée, à partir de maintenant’’.

Plan d’action

Pour mener à bien cette mission, le collectif a décliné son plan d’action : une campagne digitale ainsi qu’une pétition internationale, port de brassards rouges, concert de casseroles et de klaxons le mardi de 20 à 20 h 30. Dans la journée du jeudi 8 février, le collectif appelle à une grève générale. Une ville morte et l’arrêt des activités économiques font aussi partie du plan d’action. Le vendredi 9 février, une journée de prière est prévue dans l’après-midi et le dimanche 11 février, une messe nationale est aussi prévue.

Ce sursaut des organisations de la société civile est-il susceptible d’enclencher de nouvelles initiatives, afin de lutter contre le report de l’élection présidentielle ?

En effet, d’autres organisations de la société civile évoquent la possibilité d’ouvrir un front plus large de toutes les organisations citoyennes comme les syndicats de travailleurs, d’enseignants et d’autres corps professionnels. Ils envisagent aussi la possibilité d’expérimenter diverses autres formes de lutte comme les débrayages et les marches pacifiques, entre autres.

Convergence entre société civile et centrales syndicales

Dans cette optique, des membres de la société civile réunis au sein d’organisations non étatiques, parmi lesquelles on peut citer une délégation issue de Cosce, Legs Africa, Mesure et F24 ont rencontré les principales centrales syndicales comme l’Unsas, la CNTS/FC, la CNTS, l’UDTS et la CSA pour définir un plan d’action commun. ‘’Nous avons échangé avec les acteurs de la société civile qui avaient demandé à nous rencontrer. Ils nous ont exposé leur volonté de bâtir un plan d’action. Nous avons entendu leur requête, mais nous sommes tenus de consulter les organisations affiliées à ces différentes centrales syndicales. D’ici vendredi ou lundi, nous allons donner notre réponse par rapport à cette demande des organisations de la société civile’’, indique Elimane Diouf, secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes (CSA).

Cette volonté d’impliquer les syndicats peut s’avérer décisive dans le but d’accentuer la pression sur le gouvernement, afin de rester dans les clous du calendrier républicain et d’éviter le report source de futures crises institutionnelles au Sénégal.

La mise en place d’un front républicain opposé au report pourra-t-elle infléchir la position du chef de l’État, alors qu’on s'achemine vers la fin du mandat, le 2 avril, et l’ouverture d’une possible transition vers la nouvelle date de la Présidentielle fixée au 15 décembre prochain ?

  

MAMADOU MAKHFOUSE NGOM

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