Le Parti de Ousmane Sonko a retrouvé la légalité depuis le 27 mars
Le président Macky Sall a signé le 27 mars 2024 le décret 2024-830 du abrogeant la dissolution du parti des « Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la Fraternité » (Pastef/Les Patriotes). Par cet acte motivé par un « souci d'apaisement du climat politique et social et de renforcement de la cohésion nationale », la formation politique dirigé par Ousmane Sonko vient de récupérer son récépissé et retrouve ainsi la légalité et peut mener en toute liberté ses activités dans l’espace parti conformément aux dispositions légales et réglementaires en vigueur régissant les activités des partis politiques.
Avant de quitter le pouvoir, l'ancien Président de la république, Macky Sall, avait signé le décret d’abrogation de la dissolution du parti des « Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la Fraternité » (Pastef/Les Patriotes), le 27 mars 2024. Une décision motivée par un « souci d'apaisement du climat politique et social et de renforcement de la cohésion nationale », souligne le rapport de présentation du décret. Ainsi, après avoir recouvré ses droits civiques et sa réintégration sur les listes électorales (électeur et éligible) suite à l’anéantissement définitif du jugement par contumace ayant entrainé sa condamnation à deux ans de prison pour corruption de la jeunesse, suivi de son élargissement jeudi dernier à la faveur de la loi portant amnistie, Ousmane Sonko, vient de récupérer le récépissé de son parti dont la dissolution avait été prononcée par décret présidentiel N° 2023-1407 en date du 31 juillet 2023. En conséquence de quoi, le parti est réintégré dans l’espace partisan et partant, retrouve la légalité, son siège et peut mener librement ses activités politiques sur toute l’étendue du territoire national et dans la diaspora conformément aux dispositions légales et réglementaires régissant les partis politiques. La dissolution par décret N° 2023-1407 du 31 juillet 2023 de « Pastef/Les Patriotes » créé en janvier 2014 pour « sérieux et permanent manquement aux obligations des partis politiques » fut prononcée par le ministre de l’Intérieur d’alors, Antoine Félix Abdoulaye Diome.
Selon lui, le parti « à travers ses dirigeants et ses instances, a fréquemment appelé ses partisans à des mouvements insurrectionnels, ce qui a entraîné de lourdes conséquences, incluant de nombreuses pertes en vies humaines, de nombreux blessés, ainsi que des actes de saccage et de pillage de biens publics et privés ». Un peu plus tôt dans la journée, Oumane Sonko, qui a subi un blocus de 55 jours, est arrêté le vendredi 28 juillet 2023. Il a été inculpé par le doyen des juges d’instruction, Oumar Maham Diallo, le lundi 31 juillet 2023, sur la demande du Procureur de la République du TGIHC de Dakar, Abdou Karim Diop, d’une kyrielle d’infractions ; douze au total. Il rejoint en prison Bassirou Diomaye Faye, le Secrétaire général et numéro 2 du parti par ailleurs candidat à l’élection présidentielle du 24 mars 2024 sous la bannière de la coalition « Diomaye Président », qui était en détention préventive, depuis la mi-avril 2023 après avoir publié un post jugé offensant contre les magistrats. A la faveur de la loi d’amnistie, ils ont été libérés de prison ce jeudi 14 mars 2024 tard dans la soirée.
Malamine CISSE