Publié le 16 Oct 2024 - 18:13
ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

Le Saes bat le rappel des troupes

 

Le Syndicat autonome de l'enseignement supérieur (Saes) tire la sonnette d'alarme, concernant la situation des universités publiques au Sénégal et exige le respect du protocole d'accord signé avec le gouvernement.

 

Réunis les 11 et 12 octobre 2024, le Bureau national et le Secrétariat national du Saes ont exprimé leur inquiétude face à la lenteur de l'exécution des engagements pris par le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation (Mesri). Malgré les efforts des enseignants pour rétablir un calendrier académique normal, le secteur de l'enseignement supérieur est en proie à plusieurs difficultés majeures. Le bureau est revenu sur les éléments qui confirment cette inquiétude.

D’après le Saes, les universités publiques sénégalaises peinent à boucler le premier semestre de l'année académique 2023-2024, alors que la nouvelle cohorte de bacheliers de 2024 est déjà en attente pour l'année 2024-2025. ‘’Le Saes constate avec regret l’inquiétante situation des universités marquée par des chantiers jamais achevés depuis une décennie, des effectifs pléthoriques liés au faible taux d’encadrement, des moyens très limités et l’ouverture tardive des campus sociaux qui compromet la reprise des enseignements-apprentissages.’’ Le syndicat dénonce les multiples retards dans la réhabilitation des infrastructures universitaires, certains chantiers étant abandonnés depuis plus de dix ans.

Par ailleurs, il souligne que le (Mesri) peine à respecter les promesses faites librement lors de ses tournées dans les universités publiques. En outre, les campus sociaux, dont l'ouverture a été retardée, compromettent sérieusement la reprise des enseignements.

Le syndicat critique également les budgets ‘’fictifs’’ des universités qui ne couvrent même pas le paiement des salaires toute l’année, en violation du décret 2012-1269 portant régime financier des universités. ‘’… Les budgets des universités apparaissent comme des fictions budgétaires largement déficitaires et ne couvrant que neuf mois de salaire au plus, en violation totale du décret 2012-1269 du 8 novembre 2012 portant régime financier des universités’’, peut-on lire dans le communiqué. Pour les syndicalistes, cette crise financière met en péril la continuité de l'enseignement supérieur. 

En outre, le syndicat fustige les conditions de travail précaires provoquées par des moyens financiers insuffisants, des effectifs des étudiants pléthoriques et un taux d'encadrement inadéquat.

A cela, il faut ajouter les problèmes de recrutement et violation des franchises universitaires qui représentent une autre source de tension. Une tension qui provient de l'ingérence du Mesri à travers une circulaire datée du 4 juin 2024. Le Saes rappelle que, conformément à la loi 94-79 du 24 novembre 1994, les instances académiques sont seules compétentes pour le recrutement et la sélection des enseignants et étudiants dans les universités publiques. Il exige un strict respect de ces prérogatives afin de préserver l'autonomie des universités.

Le non-respect du protocole d'accord Saes-gouvernement évoqué

D’après le syndicat, le non-respect de plusieurs points du protocole d'accord signé entre le gouvernement et le Saes le 6 janvier 2023 continue d'alimenter la frustration. Parmi les sujets sensibles, la revalorisation de la retraite des enseignants-chercheurs et chercheurs titulaires reste en suspens. ¨Le Saes demande depuis plus de six mois, au nom de la continuité de l’État, la mise à disposition de la version signée du décret modifiant le décret n°2020-1788 du 23 septembre 2020 portant création d’une allocation spéciale de retraite au profit des enseignants et chercheurs titulaires des universités’’. Tout en rappelant que ce décret, porté par le ministère des Finances et du Budget, a été examiné et adopté lors du Conseil des ministres du 28 février 2024, en même temps que la loi d’amnistie. 

Par conséquent, le syndicat dénonce les retards injustifiés dans la publication de ce décret et exhorte les autorités à le rendre disponible immédiatement.

L’organisation rappelle que ‘’la revalorisation de la retraite des enseignants-chercheurs et chercheurs des universités a été faite sur la base de l’élargissement de l’assiette de calcul des droits de la retraite, de l’introduction d’un régime complémentaire et de l’augmentation de la charge de travail de chaque enseignant de 20 %, sans rémunération supplémentaire’’.

‘’Donc, en dépit d'une augmentation de 20 % de leur charge de travail sans rémunération supplémentaire, les enseignants-chercheurs décédés laissent aujourd'hui des familles sans soutien financier adéquat’’, indique le communiqué du Saes qui avertit que ‘’le manque de réaction du gouvernement pourrait annihiler les efforts faits pour normaliser le calendrier académique’’. Ils mettent en garde contre d'éventuels retards dans le paiement des salaires et appellent les enseignants à se mobiliser, en vue d'une lutte syndicale imminente, si les revendications ne sont pas satisfaites.

THECIA P. NYOMBA EKOMIE

Section: 
PASSATION DE SERVICE AU CNRA : MON ne veut ‘’pas être le gendarme de l'audiovisuel’’
Opération de sécurisation par la compagnie de Keur Massar
FACE AUX CRUES DU FLEUVE SÉNÉGAL : Le ministre de l’Intérieur promet des solutions d’urgence
Académie Ndatté Yala
Lutte contre la cybercriminalité
CNRA - campagne électorale
SYSTÈME ÉDUCATIF EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE, D’ICI 2030 : Un besoin de neuf millions de salles de classe et 11 millions d’enseignants exprimé
ESCROQUERIE PORTANT SUR 11 MILLIONS DE FRANCS CFA : Une divorcée et mère de trois enfants traduite en justice
LE PROJET - SÉNÉGAL 2050 : L'opposition et la société civile entre critiques et doutes
EN CONFERENCE DE PRESSE HIER : Bougane ‘’fusille’’ le Projet de Sonko
DÉFICIT EN INFRASTRUCTURES : Les habitants de Fouloume interpellent le président de la République
SND : Les hommes du Projet
Un sénégalais tué en argentine
RECONNAISSANCE NATIONALE : Les mesures fortes pour 6 500 militaires invalides et mutilés
SITUATION DAKAR DEM DIKK : L’Intersyndicale porte la réplique au DG et au ministre El Malick Ndiaye
MISE EN ŒUVRE DU PROJET AGRI-JEUNES ‘’TEKKI NDAWNI’’ : Du matériel agricole pour 111 jeunes du département de Ziguinchor
KOLDA / PLUSIEURS ÉCOLES SOUS LES EAUX : Plus de 1 600 élèves sont encore en vacances
Fleuve Sénégal
Classes passerelles
TRAFIC INTERNE DE CHANVRE INDIEN ET DÉTENTION D'ARMES ‘’Ibou le Fou’’, frangin de Doff Ndèye, interpellé