Pourquoi les producteurs zappent les points de collecte
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Deux mois après le lancement de la campagne de commercialisation de l’arachide, le constat, à Kaffrine, est que les points de collecte mis en place par les nouvelles autorités sont désertés par les producteurs. Ces derniers ont déjà encaissé 1,8 milliard francs CFA, pour avoir réussi à collecter 5 763 t d’arachide.
Certes, les autorités s’étaient investies pour redonner à la campagne arachidière sa rentabilité d’autant, en annonçant une batterie de mesures visant, entre autres, à réussir la présente campagne de commercialisation de l’arachide. Hélas, le terrain montre une situation loin du compte.
Dans le département de Kaffrine, après deux mois de collectes, les services habilités crient leur désolation, après avoir constaté que, malgré l’engagement des nouvelles autorités, les choses sont restées en l’état. ‘’C’est le même système’’, confie le directeur du Service départemental de l’agriculture de Kaffrine.
Selon Miniane Diouf, ‘’le terrain ne ment pas’’. Bien que les autorités aient mis en place un système pour corriger les irrégularités notées dans les compagnes arachidières antérieures, les points de collecte d’arachide n’existent que de nom, car non fonctionnels.
À Kaffrine, dit-il, la collecte et l’achat de l’arachide se poursuivent et elle concerne l’arachide certifiée et l’huilerie. ‘’Cependant, dit-il, après descente sur le terrain, le constat est que ces points de collecte ne sont pas fonctionnels’’. Pourtant, la Sonacos a mis en place 38 points pour l’achat et la collecte d’arachide, le Copeol 19.
Selon ses investigations et les échanges qu’il a eus avec des opérateurs, Miniane Diouf constate que ‘’l’achat se fait dans les ‘louma’ (marchés hebdomadaires) et villages environnants. Résultats, les opérateurs se trouvent dans l’obligation de se plier au diktat des producteurs qui transfèrent ces points de collecte dédiés au niveau des marchés hebdomadaires’’.
Pour le directeur du Service départemental de l’agriculture de Kaffrine, ‘’si ces producteurs zappent les points de collecte, c’est parce que le système de tri et l’abattement de leurs productions leur portent un coup dur, en ce sens que ce système appelé ‘taarar’’ fait que le sable et tout autre corps étranger à la graine seront défalqués des sacs d’arachides. Ainsi le poids de leurs contenus baisse aussitôt, alors qu’au niveau des ‘louma’, c’est la pratique à l’ancienne qui domine où les sacs sont pesés sans subir ce traitement de rigueur’’.
1,8 milliard F CFA payés aux opérateurs pour 5 763 t d’arachide
Pour ce qui est de l’huilerie, M. Diouf, renseigne que 5 763,267 t d’arachide ont été collectées et achetées pour une valeur totale de 1 757 796 435 F CFA. Il ajoute que 93,8 t de semences d’arachide ont été stockées.
S’agissant des céréales, les quantités stockées se présentent comme suit : pour le maïs, 2 834 t ont été stockées ; le mil 60 t stockées sur 230 t récoltées ; le niébé, pour 1 448 t récoltées, 521 t ont été stockées. Pour le Sorgho, 1 618,5 t récoltées pour 569 t stockées ; le sésame 2 133,9 t pour 471 t stockées. Alors que pour le riz, sur 39 t récoltées, 27 t sont stockées.
ALIOUNE BADARA DIALLO KANE (CORRESPONDANT A KAFFRINE)