Publié le 17 Oct 2012 - 11:13
POUR VICE DE PROCÉDURE

Cheikh Yérim Seck gagne la première manche devant Thioro Baalbaki

 

Photo Google

 

A cause d’une mauvaise rédaction de la citation servie contre lui, Cheikh Yérim Seck a gagné le procès en diffamation que le mannequin Thioro Baalbaki a initié contre lui. Une victoire qui n’est que provisoire, car le conseil de la partie civile entend initier une autre procédure.

 

 

Condamné le 26 septembre dernier à une peine de trois ans ferme pour viol sur l’étudiante Ndèye Aïssata Tall, le journaliste Cheikh Yérim Seck a été une nouvelle fois extrait hier de sa cellule du Camp pénal de Liberté VI. L’administrateur du site d’informations ‘’ Dakaractu’’ devait être jugé pour diffamation, en même temps que son collaborateur Serigne Diagne. Ils sont traînés en justice par le mannequin Thioro Baalbaki.

 

Escorté par deux gardes pénitentiaires, le journaliste, vêtu d’un pantalon de lin de couleur marron avec un boubou à rayures, est arrivé à 10h 15mn, égrenant un long chapelet tout en marmonnant. Appelés à la barre à 12h tapantes, Cheikh Yérim Seck et son co-prévenu n’ont pas été entendus sur le fond. Tout ce que Cheikh Yérim Seck a pu dire, après avoir décliné son identité, est qu’il est innocent. Il ne s’est pas également privé de clamer son innocence dans l’affaire de viol pour laquelle il est condamné à trois ans de prison ferme. En effet, lorsque le président de la première chambre correctionnelle lui a demandé s’il a été déjà condamné, l’administrateur de ‘’ Dakaractu’’ a répondu par l’affirmative avant d’ajouter : ‘’Mais pour un viol présumé’’. Après l’identification des prévenus, le juge leur a notifié les préventions qui pèsent sur eux. Mais Cheikh Yérim Seck et Serigne Diagne ont réfuté avoir diffamé Thioro Baalbaki.

 

Juste après la notification des préventions, Me Abdou Dialy Kane, un des conseils des prévenus, a soulevé une exception. Mais, avant qu'il ne la formule, son confrère de la partie civile, Me Mbaye Jacques Ndiaye, a tenté de s’y opposer. L’avocat de Thioro Baalbaki a jugé illégale que son confrère soulève l’exception après la notification de la prévention. Mais le président de la séance a demandé à Me Kane d’exprimer sa requête. Celui-ci a invité le tribunal à déclarer la citation servie contre ses clients ‘’nulle et non avenue’’. Arguant qu'en ''matière de diffamation, le directeur de publication est cité comme l’auteur principal, tandis que l’auteur de l’article incriminé est désigné comme complice’’. Or relève-t-il, dans le cas d’espèce, la citation ne distingue entre Cheikh Yérim Seck et Serigne Diagne qui est l’auteur principal et le complice. ‘’Il y a bien une qualification’’, a rétorqué Me Mbaye Jacques Ndiaye, à la suite du représentant du Parquet qui s’en est rapporté à la sagesse du tribunal, face à cette exception soulevée.

 

''Il s’agit juste d’une erreur''

 

Après délibéré, le tribunal a suivi la défense, en jugeant l’exception recevable et la citation nulle. Du coup, le procès a pris fin. Sourire en coin, Cheikh Yérim Seck a rejoint le box des prévenus. Quant au mannequin moulé dans un jean bleu assorti d’un haut noir avec un greffage de couleur châtain, la déception se lisait sur son visage et sur celui de sa mère. Comme si elles venaient de recevoir une douche froide, elles sont sorties en hâte de la salle 3 où se tenait l’audience de grande correctionnelle. Il a fallu que Me Mbaye Jacques Ndiaye leur explique qu’il s’agit juste d’un vice de procédure et que rien n’est perdu, pour que les deux dames retrouvent la confiance. ‘’Il s’agit juste d’une erreur que je vais rectifier. Je vais mettre Cheikh Yérim auteur principal et Serigne Diagne complice et initier une nouvelle procédure’’, leur a expliqué l’avocat. Et de lancer aux journalistes : ‘’ Je vais initier une nouvelle procédure, dès aujourd’hui même. C’est possible même que l’affaire soit enrôlée le 18 prochain’’.

Rassurées, Thioro Baalbaki et sa mère ont demandé à leur conseil d’aller jusqu’au bout de cette affaire. Une affaire relative à un article intitulé «Que faisait Thioro Baalbaki au Maroc ?», publiée par ‘’Dakaractu’’, l’article présentait Thioro Baalbaki comme une ‘’femme aux mœurs légères’’. C’est la raison pour laquelle, le mannequin a traîné en justice les deux journalistes à qui elle réclame 150 millions de francs de dommages et intérêts civils.

 

 

Fatou SY

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