Publié le 24 Oct 2012 - 09:35
PRÉPARATIFS DE LA TABASKI

Quand les femmes sont prêtes à tout...

Image, Google

 

 

 

À quelques encablures de la fête de Tabaski, le marché Hlm refuse du monde au moment où les femmes mettent le paquet pour gagner la bataille des apparences...

 

Un bruit assourdissant accueille les acheteurs en ce début de matinée au marché Hlm. Un désordre parfait forme le décor. Des tables étalées le long de la route qui traverse le marché, des groupes de vendeurs qui se déchaînent rien que pour attirer la clientèle, des femmes qui marchandent des chaussures ou autres accessoires féminins. Hlm vit au rythme des préparatifs de la Tabaski malgré une conjoncture jugée dure. Ici, les difficultés de la vie quotidienne ne se font pas sentir au regard de la circulation de l'argent. Ces femmes prêtes à se faire belles le jour de la Tabaski, quels que soient les moyens du bord, se disputent les plus jolis tissus avant de se présenter chez leurs tailleurs. Prêtes à casquer cher pour avoir les modèles les plus en vogue pour être rayonnantes le jour-j qu'elles attendent impatiemment.

Trouvée en train de marchander des boucles d'oreilles, Ndèye Marème Ndiaye ne compte pas lésiner sur les moyens pour damer le pion à sa coépouse le jour de la Tabaski. ''Je suis prête à tout pour la fête car je ne souhaite surtout pas que ma coépouse soit plus radieuse que moi'', déclare cette femme trentenaire. «J'ai dû vendre un de mes colliers en or pour pouvoir faire tous mes achats car mon mari ne peut pas tout résoudre'', ajoute-t-elle.

Pour cette célibataire accompagnée d'une de ses copines, les choses semblent plus faciles : elle est prise en charge par ses petits amis. ''Ce sont mes copains qui ont tout assuré jusqu'au plus petit détail'', confesse Rama Fall, le sourire aux lèvres. ''Même si l'un de mes copains est un homme marié, j'ai déjà acheté une très belle tenue qui m'a coûté presque 100 000 francs'', ajoute-t-elle avec fierté, non sans préciser : ''Il me reste ma coiffure et mes petits astuces que l'autre va assurer''. Rougui, sa copine, est également aux mains de ses copains. ''Ils ont déboursé beaucoup d'argent pour nous faire plaisir. J'ai déjà cousu mes 2 robes en broderie et j'ai déjà acheté deux paquets de cheveux naturels qui m'ont coûté une fortune'', soutient-elle, sans avancer de chiffre.

 

«C'est comme un règlement de comptes entre elles»

La fête de la Tabaski coïncide avec une conjoncture qui secoue le monde entier. Mais au Sénégal, les difficultés quotidiennes de survie dans les ménages ne semblent pas être un frein pour les préparatifs. ''La vie est chère mais ça vaut le coup pour la fête'', renchérit Rougui dans un éclat de rire.

Chez les tailleurs, c'est le temps des bonnes affaires. A la galerie de la rue de Thiong, les plus belles tenues attendent acheteuses. C'est un lieu de rendez-vous pour femmes branchées. Il est 11h 45 et il fait très chaud. Mais pas suffisant pour les ralentir dans leur travail, hyper concentrés, même si certains se prélassent sur des nattes après avoir passé la nuit dernière leur machines. Plus connu sous le pseudonyme de «Fou malade», Abdoul Gangué est prompt à présenter les modèles en vogue : robe en broderie, soie perlée, taille basse, entre autres. Ses prix varient entre 20 000 et 50 000 francs Cfa, dit-il., mais cela ne décourage pas les femmes. «Elles sont prêtes à tout donner pour la fête, explique le commerçant. C'est comme si c'était un règlement de comptes entre elles car elles ne laissent rien en rade pour leur apparence.» Tout près, Babacar, également tailleur, en rajoute une couche : «Certaines sont même prêtes à vendre leur honneur rien que pour se faire débourser de l'argent.»

Contraste. Par exemple chez une vendeuse de légumes. «Cela m'importe peu de trouver une belle tenue, dit-elle. Je n'ai même pas d'argent pour en acheter car je viens juste d’inscrire mes trois enfants dans des écoles privées.» Pour elle, l'impératif est ailleurs. «Mon apparence m'importe peu. C'est d'avoir un mouton qui m'intéresse et ensuite passer une belle fête avec ma famille», confie-t-elle tout en sueur. Ayant plus ou moins suivi notre conversation, une mère de famille accompagné de sa fille de 19 ans environ tire dans un autre sens : «Mon mari m'a juste remis une somme de 100 000 francs pour ma fille et moi. Mais si je parviens à la faire toute belle, c'est tant mieux car elle est tout pour moi...»

 

HABIBATOU WAGNE (STAGIAIRE)

 

 

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