La Maison jaune installée à Mbour
Au Sénégal, la prise en charge de certaines couches de la population reste encore dans un état de manque criant. Pour parer à cette situation en faveur des enfants atteints de trisomie 21 et d'autisme, l'association Enfants Soleil a installé une école inclusive à Mbour. Elle a été inaugurée hier.
Les enfants atteints de certaines maladies constituent une couche oubliée de la population sénégalaise. Maintes fois, leur droit à l'éducation n'est pas respecté en raison d'un manque d'infrastructures pouvant les accueillir et leur assurer des enseignements adaptés à leur situation. C'est pour cette raison que l'association Enfants Soleil a voulu voler au secours de cette couche vulnérable de la population.
Dans ce sens, Aïcha Ndiaye Dieng et son équipe ont porté sur les fonts baptismaux une école inclusive à Mbour au bénéfice des enfants atteints de ces maladies. "La Maison jaune, c'est une structure créée par Enfants Soleil qui prend en charge la scolarité des enfants à besoins spécifiques, notamment la trisomie 21 et l'autisme", a informé la présidente de l'antenne de Mbour de l'association Enfants Soleil.
Sur cette lancée, la vice-présidente nationale explique : "L'idée d'Enfants Soleil est née d'un sentiment de détresse, d'un constat alarmant fait par nous, les parents, à savoir que le handicap est mal pris en charge au Sénégal. C'est à partir de ce sentiment que nous, les parents, nous sommes dit que nous allions créer une association pour prendre en charge aussi bien les enfants que les parents qui subissent la stigmatisation et l'exclusion."
Dès lors, "nous comptons donner la chance à ces jeunes dans le cadre de l'éducation inclusive. Nous agissons sur la scolarisation, sur l'insertion et aussi sur l'accompagnement, car les enfants doivent être suivis par des spécialistes : psychomotriciens, orthophonistes, psychologues, entre autres, et la prise en charge coûte très cher", a précisé Mme Dieng.
Dans cette perspective, l'initiatrice de la Maison jaune de Mbour rappelle que cette entreprise, qu'elle partage avec d'autres parents d'élèves membres de l'association, est coûteuse, alors qu’elles ne disposent que de faibles moyens. "Nous comptons agir sur tous ces volets, surtout sur l'insertion professionnelle. Pour l'installation de ce projet, nous avons rencontré énormément de difficultés, surtout concernant la prise en charge du personnel. Les salaires coûtent très cher ; nous devons payer les psychomotriciens, les psychologues, les pédiatres, mais également des enseignants spécialisés qui doivent prendre en charge ces enfants", a indiqué Aïcha Ndiaye.
À l'en croire, "sur le plan financier, cela pose vraiment problème. De plus, il y a le problème de local ; cette maison a été louée. Certes, nous avons des promesses de la part de nos autorités, mais ce n'est pas encore effectif. Nous aurions vraiment besoin de soutien pour la prise en charge de ces enfants". Ainsi, l'obtention de ces moyens leur permettra de mieux développer les actions prévues dans la Maison jaune. "Les actions que nous allons mener consistent à scolariser les enfants et, pour leur autonomisation, ils pourront faire des activités de graphisme et autres. Ils apprendront en jouant, avec des activités de psychomotricité et des séances d'orthophonie. Ils seront également suivis par des psychologues et d'autres spécialistes", a-t-elle assuré.
IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)