Publié le 2 Oct 2024 - 12:32
ÉMIGRATION CLANDESTINE

Le HCDS cherche des solutions

 

La problématique de l’émigration irrégulière est une question épineuse qui hante le sommeil des autorités politiques et administratives du Sénégal. Chaque responsable cherche la solution miracle dans son domaine pour stopper l’hémorragie. Pour le Haut conseil du dialogue social, l’accent doit être mis sur l’autonomisation des couches vulnérables.

 

Le Haut conseil du dialogue social a inscrit sa 34e Assemblée plénière sous le sceau de ‘’l’autonomisation économique des jeunes et des femmes migrants et de leurs familles’’. Une manière pour Innocence Ntap Ndiaye et son équipe d’apporter la contribution de l’institution à l’effort de guerre contre le phénomène qui a pris beaucoup d’ampleur ces dernières semaines. Selon la présidente du HCDS, ‘’au regard de ces drames répétitifs, force est de reconnaitre que le phénomène des migrations irrégulières dans le monde a atteint des proportions inquiétantes. Au-delà des responsabilités familiales, politiques, socioéconomiques et environnementales des gouvernements, ces drames interpellent toute conscience soucieuse du respect de la vie humaine et de la préservation de l’environnement’’. C’est pour cette raison qu’’’en tant qu’instance nationale tripartite d’aide à la prise de décision des autorités publiques, le HCDS se fait le devoir de jouer sa partition pour éradiquer ce phénomène des migrations irrégulières’’.

Sur cette lancée, Innocence Ntap Ndiaye explique que ‘’la migration est inhérente à la vie des hommes et des femmes qui aspirent souvent à découvrir de nouveaux horizons, à la recherche d’un meilleur avenir. À ce titre, la société sénégalaise a une population fortement migrante, principalement pour des raisons financières et à la quête de moyens de subsistance et d’autonomisation économique de leurs familles’’. Cette perception du phénomène est à l’origine de la tenue de cette rencontre sous le thème évoqué.

En effet, poursuit la présidente, ‘’la pauvreté est l’une des causes profondes, voire la principale motivation du phénomène migratoire des jeunes, notamment vers l’Occident. Les jeunesses africaine et asiatique, en majorité, qui aspirent à une vie meilleure, à la quête de l’eldorado occidental ou fuyant tout simplement des crises politiques dans leurs pays, n’hésitent pas à braver la mer au péril de leur vie pour rejoindre les pays occidentaux, à la recherche d’un meilleur avenir’’.

Par ailleurs, elle explique que selon la note d’information sur les migrations et le développement publiée par la Banque mondiale (BM) en juin 2024, ‘’en 2023, la diaspora sénégalaise a, par exemple, envoyé 2,9 milliards de dollars, soit plus de 1 700 milliards F CFA, une somme supérieure aux 2,6 milliards de dollars d'investissements directs étrangers reçus la même année par le Sénégal’’.

Pour elle, ces chiffres confirment les tendances migratoires des Sénégalais et une vieille perception des populations à l’égard de l’Occident considéré comme un eldorado, car cette réalité bien ancrée dans la conscience collective subsiste encore chez beaucoup de jeunes. ‘’Certains prennent même le risque d’abandonner leur famille, leur emploi ou activités professionnelles rentables pour se lancer dans l’incertitude, à cette aventure périlleuse. Malheureusement, beaucoup y ont laissé la vie, à la recherche d’un meilleur avenir, pour sortir de la pauvreté’’, a-t-elle précisé. Dès lors, ajoute-t-elle, ‘’une meilleure sensibilisation de nos jeunes et femmes sur les risques, dangers et défis migratoires nous incombe à tous et, en tant que mandants tripartites, nous sommes également interpelés. Chacun a un rôle majeur à jouer en termes de conscientisation des populations touchées, de mesures préventives à mettre en œuvre pour limiter les conséquences malheureuses du phénomène migratoire, notamment dans sa forme irrégulière’’.

Pour sa part, le préfet de Mbour, venu présider la cérémonie d’ouverture du conclave, a estimé que la question de la migration devrait occuper une place de choix dans nos politiques de développement économique et social. ‘’Estimée en 2020 à environ 700 000 personnes, soit environ 4 % de la population totale, la diaspora assurait des envois de fonds de l’ordre de 10,5 % de notre produit intérieur brut. Bien mise à profit et au-delà de contribuer à la lutte contre la pauvreté et à la résorption des inégalités sociales, cette importante manne financière peut servir de levier important de développement économique, à travers la promotion d’activités génératrices de revenus au profit des femmes et des enfants des migrants’’, a démontré Amadou Diop.

D’ailleurs, continue l’autorité, ‘’la Stratégie nationale de développement 2025–2029 pour optimiser l’apport de notre diaspora prévoit de mettre en œuvre un ensemble d’effets attendus qui devront permettre de mobiliser la diaspora autour de l’agenda national de transformation. Ces effets devront, entre autres, porter sur l’amplification de la promotion de l’engagement de la diaspora, la réduction des inégalités sociales grâce à la solidarité et aux actions de la diaspora  et le renforcement de l’entrepreneuriat grâce à l’investissement de la diaspora’’.    

IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)

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