Publié le 30 Aug 2023 - 18:25
ÉMIGRATION IRRÉGULIÈRE ET CRISE POLITIQUE

Une ONG espagnole s’inquiète pour les migrants rapatriés au Sénégal

 

En conférence de presse, ce mardi, au siège d'Amnesty International/Sénégal, le Mouvement pour la citoyenneté africaine (MCA) est revenu sur la question de l'émigration irrégulière et sur la crise nigérienne.

 

Deux thématiques qui font l'actualité en ce moment ont mobilisé le Mouvement pour la citoyenneté africaine (MCA), ce mardi. Il s'agit de l'émigration irrégulière et la crise au Niger. Face aux journalistes, dans les locaux d'Amnesty International/Sénégal, Bassirou Sy et ses amis ont surtout mis l'accent sur les pistes à explorer pour une sortie de crise.

"La problématique de l'émigration est liée directement à la question du chômage. Qui règle le problème de l'emploi des jeunes atténue cette ruée de la jeunesse vers l'Occident. Et pour absorber la très forte demande, nous devons miser grandement sur l'agriculture. L'État doit créer les conditions d'insertion des jeunes. Les terres sont fertiles et les ressources en eau sont abondantes. Pourquoi se priver de ce cadeau de la nature ? À moins que l'Afrique, d'une manière générale, refuse le développement", soutient le président du Mouvement pour la citoyenneté africaine (MCA), Bassirou Sy.

En dehors de la responsabilité de l'État, qui doit être le précurseur du maintien des jeunes chez eux, le président du MCA a aussi évoqué le rôle des parents dans ce phénomène. Il reproche à ces derniers d'encourager continuellement leur progéniture à emprunter le périple de l'océan. "Le mirage de l'Eldorado occidental est malheureusement têtu. Certains parents sont même prêts à casser leur tirelire afin que le fils puisse se rendre en Espagne, en France ou en Italie, dans une parfaite clandestinité. En d'autres termes, ils poussent leurs enfants vers l'inconnu, pour ne pas parler de suicide", se désole M. Sy

Pour la crise qui prévaut au Niger, le MCA s'est montré foncièrement contre le putsch et préconise des pourparlers afin de rétablir le calme et l'ordre constitutionnel. "Nous ne cautionnons pas ce nouveau coup d'État sur le sol africain. À quand la fin même de ces pratiques d'une autre époque ? Il est temps que l'Afrique grandisse sur ce point. La seule voie de la conquête du pouvoir doit être électorale, démocratique", a martelé Bassirou Sy.

"À l'instar des coups d'État militaires, poursuit le professeur d'histoire et de géographie, les coups de force constitutionnels doivent également disparaître de la scène politique africaine. Nous ne voulons plus de ces présidents qui s'éternisent au pouvoir. À deux mandats, on devrait pouvoir céder son fauteuil présidentiel pour permettre aux autres de proposer leur façon de faire, de gouvernance".

In fine, le MCA reste persuadé que cette situation au Niger pourrait être réglée sans que cette partie du Sahel soit transformée en zone de guerre. "À la CEDEAO, nous disons que cette solution militaire brandie est mauvaise. Nous ne pouvons accepter que les Africains s'entretuent au Niger. Que l'on s'inscrive dans le dialogue, car les conflits se terminent toujours autour d'une table. Avec des négociations sérieuses et inclusives, une issue heureuse pourrait être trouvée à cette crise. Encore une fois, l'autodestruction n'est pas une option".

Mamadou Diop

 

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