Publié le 5 Feb 2016 - 14:11
30 ANS APRES SA DISPARITION

Les Egyptologues revisitent l’œuvre de Cheikh Anta Diop

 

Cheikh Anta Diop a été célébré hier par les étudiants de l’Université de Dakar dont il est  le parrain. La commémoration des 30 ans de sa disparition a été organisée par la Fondation et l’université qui portent son nom à la salle de conférence de l’Ucad 2. 

 

Son œuvre est infinie. Sa pensée idem. 30 ans déjà, et Cheikh Anta Diop ‘’renaît’’ dans l’université dont il est parrain grâce à la révision de ses œuvres. Hier, les étudiants de l’université de Dakar qui porte le nom de cet illustre savant ont commémoré avec faste l’anthropologue sénégalais. Février 86, Février 2016, l’on continue de fureter sur les écrits de ce savant pour réorienter la jeunesse africaine. Vêtu d’un caftan gris, la voix émotive, le professeur Babacar Sall a séduit l’amphithéâtre de l’Ucad 2 par sa leçon magistrale.

Parlant du thème ‘’Connaître et développer la pensée de Cheikh Anta Diop’’, l’égyptologue et conférencier du jour s’est adressé aux plus jeunes en expliquant d’abord ce qui a suscité la célébrité du savant. ‘’Cheikh Anta Diop a été si célèbre parce qu’il a montré que l’essentiel de ce que l’Europe a écrit est faux’’, clame-t-il. Les applaudissements fusant de partout, il poursuit : ‘’L’Europe a écrit que les noirs n’ont créé aucune civilisation, aucun outil, aucun instrument de transformation de la nature. Ils se comportent comme des animaux, profitent de la nature mais n’ont pas transformé la nature. L’Europe a écrit que c’est par la colonisation que les noirs ont commencé à se civiliser’’, a rappelé le professeur Sall. Selon qui, Cheikh Anta Diop a démontré sur des bases scientifiques que les noirs ont créé la plus ancienne civilisation historiquement attestée de l’humanité. ‘’Il a montré que la civilisation grecque qui est au début de la civilisation occidentale a emprunté l’essentiel des éléments de sa culture aux noirs’’, explique-t-il. En s’adressant aux élèves, il renchérit : ‘’Cheikh Anta Diop est célèbre parce qu’il ne s’est pas contenté de dire des choses, il a pratiqué ces choses.’’

Dans une salle qui s’est révélée trop exiguë pour contenir la marée d’élèves et étudiants qui ont fait le déplacement, Cheikh Mbacké Diop,  fils du parrain du temple du savoir, a présenté au public le livret illustré de vulgarisation et de synthèse sur la vie et l’œuvre de Cheikh Anta Diop. Puis, c’était au tour d’un autre Egyptologue et  disciple de Cheikh Anta Diop, en l’occurrence Théophile Obenga,  de revenir sur le sens des concepts qui, selon lui, était l’une des spécialités du fils de Caytu. D’après l’égyptologue et historien congolais, il faut être vigilant sur les concepts vu que l’Occident les a fabriqués pour paralyser l’Afrique. ‘’L’Occident ne se développe pas avec les concepts fabriqués en Chine, il se développe avec ses propres concepts’’, tonne t-il. Parmi ces concepts, il énumère le tiers-monde, les pays en voix de développement entre autres. Ces derniers concernent plus, selon lui, la jeunesse africaine puisque le chômage persiste toujours dans les pays sous développés et devient une anomalie.

Influence sur la pensée ‘’nègre’’ du 20e siècle

Pour l’Egyptologue Obenga, c’est pour paralyser les Africains que l’Occident a créé de jeunes chômeurs en leur laissant adopter un système éducatif qui n’est pas les leurs. ‘’On copie une école qui ne marche pas, on a des chômeurs bacheliers, licenciés, diplômés parce qu’on copie le modèle sans trop comprendre. L’on a jamais entendu des étudiants aux États-Unis faire des grèves, c’est parce qu’ils ont un autre système. Et nous copions les yeux fermés’’, se désole-t-il.

Pour rappel, Cheikh Anta Diop, né le 29 décembre 1923 à Caytu, dans la région de Diourbel, et décédé le 7 février 1986 à Dakar, est un historien, anthropologue, égyptologue et homme politique sénégalais. Il a mis l’accent sur l’apport de l’Afrique et en particulier de l’Afrique noire à la culture et à la civilisation mondiale. Il a été précurseur de l’importance et de l’ancienneté de la place des Africains dans l’histoire. Sa vision représente donc une anticipation des découvertes archéologiques majeures des années 2000 sur le continent africain. 30 ans après sa disparition, il reste l’intellectuel qui a exercé la plus profonde influence sur la pensée ‘’nègre’’ du 20e siècle. 

AMINATA FAYE  

 

Section: 
SAINT-LOUIS : FACE À LA VAGUE DE FROID : Les populations bouleversent leur look vestimentaire
ÉTUDE SUR LES ACCIDENTS DE CIRCULATION AVEC ENGINS À DEUX ROUES MOTORISÉS : Les élèves et les étudiants sont les plus grandes victimes à Dakar
SITUATION FONCIÈRE : Ouakam pourrait bientôt étrenner son stade municipal 
AFFAIRE BARTHÉLEMY DIAS : Les jeunes de Taxawu Sénégal réitèrent leur soutien à leur maire
NOTE D’INFORMATION : Sida, un nouveau cas de rémission suscite l'espoir 
LUTTE CONTRE L’INSÉCURITÉ ET LE TERRORISME (SÉNÉGAL, TOGO, CÔTE D’IVOIRE ET NIGER) : Les limites de la coopération sécuritaire classique
Gendarmerie nationale
ACCIDENT ENTRE KIDIRA ET GOUDIRY : Deux agents du ministère de l'Énergie en mission perdent la vie
Grève du Saes de L’Ussein
Passation de service au PNAMVR
ACCIDENTS DE LA CIRCULATION ROUTIÈRE : Diagnostic d’un phénomène polymorphe aux conséquences incalculables
KOLDA - USURPATION D’IDENTITÉ, ESCROQUERIE PORTANT SUR DES DENIERS PUBLICS… : Un faux enseignant condamné à 1 an de prison, après 5 ans de service
BLANCHIMENT DE CAPITAUX, DETOURNEMENT DE DENIERS PUBLICS… : Le Pool judiciaire financier ne traîne pas
LES EFFORTS DU NOUVEAU RÉGIME DANS LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION : Les organes de contrôle à l'épreuve de l'affaire Farba Ngom
Diomaye - conférence épiscopale
Hôpital Daalaal Jaam de Guédiawaye
Touba en deuil
ACCÈS À L’EAU POUR TOUS AU SÉNÉGAL : L’USAID lance les projets Gire et Wash-Services
ASSISTANCE JUDICIAIRE ET ORGANISATION DU CAPA : Le barreau réclame ses trois milliards, Diomaye exige la tenue de l'examen 
CRISE DU SECTEUR DE LA BOULANGERIE : Longue comme une journée sans pain