Publié le 26 Jul 2013 - 12:46
A 48 HEURES DE L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE

 Bamako sous la hantise d’une nouvelle crise

 

En plein dans les préparatifs de l’élection présidentielle prévue dans 48 heures, le Mali tente tant bien que mal d’ouvrir une nouvelle page de son histoire. La crainte de nouveaux affrontements hante le sommeil des populations qui iront aux urnes, dimanche prochain, 28 juillet, pour élire un nouveau président. Déjà toute la vie de la nation malienne est suspendue au résultat de ces joutes électorales.

Vu d’en haut, Bamako, la capitale malienne, s’étire sur toute sa longueur, comme un serpent. Le calme plat qui règne sur ses collines semble augurer un climat social favorable à l’organisation d’élection présidentielle libre, transparente et démocratique. Pour y parvenir, Bamako veut se donner tous les moyens. Ici, l’heure est aux derniers réglages pour une élection calme et transparente. Le Mali est visiblement décidé à ouvrir une nouvelle page de son histoire après la crise qu’il vit depuis un an et qui perdure malgré la présence sur le terrain de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) et les forces américaines. Même si les troupes islamistes qui contrôlaient  la plupart  des zones ont été délogées, la crise couve toujours et le Mali semble reposer sur une poudrière. A 48h de l’élection présidentielle, la peur d’une nouvelle crise hante toujours les esprits. ‘’Vraiment, je crains que le pays sombre de nouveau dans le chaos. Nous prions Allah le Tout Puissant pour qu’Il nous épargne d’une nouvelle crise’’, formule un jeune taximan, la trentaine. A entendre ce dernier, l’on sent aisément que la hantise du coup d’Etat qui a renversé le régime d’Amadou Toumani Touré avec son lot de dégâts collatéraux, empêche les Maliens de dormir. Les esprits sont bien marqués. Mais les plus optimistes espèrent que le Mali va se retrouver uni à l'issue de ces joutes électorales. ‘’Nous allons nous en sortir’’, lance une dame, la soixantaine sonnée, l'air optimiste.

Au centre-ville de Bamako, la vie suit son cours normal. L’effervescence de la présidentielle est visible. Dans les coins et recoins, une véritable guerre de campagne de communication s'y mène. Impossible de faire cent mètres sans apercevoir une affiche d’un candidat à la présidentielle. Elle sont présentes dans les grandes artères de la ville et même jusque dans les ruelles et coins les plus reculés. Les candidats rivalisent de slogans à travers lesquels chacun démontre son degré de patriotisme afin de capter le maximum de voix. «Tous au travail pour un Mali émergent», «Le Mali, notre fierté», «Pour l’honneur du Mali», peut-on lire dans les affiches entre autres slogans.

 

IBK, le principal favori, Soumaïla Cissé et Modibo Keïta «n'inspirent pas  confiance»

Au total, 27 candidats vont se disputer la présidentielle malienne. Parmi eux, l’ancien Premier ministre, Cheikh Modibo Diarra, l'ancien président de l’Union économique monétaire ouest africaine (UEMOA), Soumaïla Cissé, l'ancien ministre des Affaires étrangères, Ibrahim Boubacar Keïta dit IBK. Mais déjà, ce dernier se distingue du lot et se positionne comme le principal favori. ‘’Il va gagner parce que lui au moins, c’est un homme de parole et un homme d’honneur. Aujourd’hui, tout le monde sait qu’il est le principal favori et qu’il est l’homme sur qui le Mali peut compter pour sortir de l’ornière’’, soutient Mahamadi Biaye, un jeune conducteur de moto Jakarta. ‘’Soumaïla Cissé est un traître qui ne tient pas ses promesses’’, charge-t-il. ‘’Ce que tu fais est mauvais, le droit de supporter ton candidat ne te donne pas pour autant le droit d’insulter le candidat des autres. Pour moi, il a le meilleur profil pour diriger ce pays’’, rétorque son vis-à-vis. Non convaincu par ces arguments, Biaye revient à la charge :‘’Je ne dis que la vérité car avant la crise, Soumaïla Cissé et Cheikh Modibo Diarra étaient bien appréciés par les Maliens. Mais malheureusement, ils ont commis beaucoup d’erreurs entre-temps au point qu’ils n’inspirent plus confiance aux gens. Ils n’auront rien’’. Toutefois, les deux protagonistes s’accordent sur le fait que le Mali a aujourd’hui plus que jamais besoin d’hommes intègres et probes pour unifier et sortir le pays de sa situation actuelle. Ce qui fait que les enjeux de ce scrutin sont énormes. D’ailleurs, c'est la raison pour laquelle le président intérimaire a entamé une campagne de sensibilisation pour appeler l’ensemble des citoyens maliens à s’engager activement dans ces joutes électorales. A cet effet, Dioncounda Traoré a décrété la journée d’aujourd’hui journée chômée et payée pour permettre aux populations d’aller retirer leurs cartes NINEA afin de pouvoir s’acquitter de leurs devoirs citoyens. Déjà, 6 829 696 électeurs sont dénombrés dans le fichier électoral malien sur une population estimée à près de 14 millions d’habitants.

 

 

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