Publié le 12 Jan 2017 - 17:39
6 MOIS POUR AVOIR ENVOÛTE ET ESCROQUE UN CANDIDAT AU BAC

L’étudiant en Licence condamné, malgré les doutes du Parquet

 

Le tribunal des flagrants délits de Dakar a condamné hier l’étudiant en Licence, Papa Birahim Ndir, à 6 mois de prison pour charlatanisme et escroquerie, et à payer 2 millions de F Cfa en guise de dommages et intérêts à Khalifa Ababacar Guèye à qui il a fait croire qu’il pouvait le faire réussir au Bac.

 

Tête baissée, la mine triste, Papa Birahim Ndir écoute religieusement la lecture de la décision sur l’affaire qui l’a opposé à Khalifa Ababacar Guèye. ‘’Le tribunal, après en avoir délibéré, déclare le prévenu Papa Birahim Ndir coupable du délit d’escroquerie et de charlatanisme et le condamne à une peine d’emprisonnement de 6 mois. Il devra allouer la somme de 2 millions de F Cfa à titre de dommages et intérêts à la partie civile’’,  a prononcé le juge Samba Sy, hier. Tel un couperet, la sentence lui tombe sur sa tête et le sol semble se dérober sous ses pieds. L’étudiant en Licence refuse d’accepter le sort que Dame justice lui a réservé. Il prend du temps avant de rejoindre le box des prévenus. Placé sous mandat de dépôt, depuis le 2 janvier, il a du mal à croire à ‘’son destin’’.

En fait, d’après le procès-verbal d’enquête préliminaire, Papa Birahim Ndir a fait des aveux circonstanciés à la suite d’une plainte formulée par la mère de la victime. Les deux parties partagent le même quartier à Hann Maristes. Sous le prétexte qu’il est un marabout, au même titre que sa grand-mère, l’étudiant en Licence a fait croire à son ami, avec qui il avait l’habitude de jouer souvent au football, qu’il pouvait l’aider à réussir au Baccalauréat. Sur ces entrefaites, il lui a remis des bains mystiques. A cet effet, le prévenu, non seulement a reçu d’importantes sommes d’argent, mais le candidat au Bac lui a également donné des bijoux en or d’une valeur de 2 millions appartenant à sa génitrice, un téléphone portable Iphone 6 ainsi que des ordinateurs portables. Selon l’étudiant, c’est avec cet argent qu’il parvenait à payer ses études et à venir en aide à son père dans la dépense quotidienne.

Le Parquet avait requis la relaxe au bénéfice du doute

A la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, le sieur Ndir a servi des dénégations systématiques. ‘’Je ne reconnais pas les faits qui me sont reprochés. J’ai été violenté par les enquêteurs qui m’ont également fait croire que si j’avouais, ils allaient me laisser partir en paix’’, s’est-il défendu. Sa maman, appelée à la barre car ayant assisté à l’audition au Commissariat, a confirmé les propos de son fils, en soutenant que ce dernier a même été giflé pour signer le procès-verbal. Mais pour l’avocat de la partie civile, le prévenu n’a nourri aucun regret face à cette situation, alors que son client a été obnubilé par ses pratiques. Sur ce, il a réclamé 5 millions de F Cfa pour toute cause et préjudice confondus.

Ses confrères de la défense, Mes Aboubacry Barro et Cie ont plaidé le renvoi des fins de la poursuite de leur client. D’après eux, il n’y a aucune certitude dans ce dossier. ‘’Aucun élément de preuve n’a été établi. Le procès-verbal d’enquête n’est pas fiable. On est tenté de se demander si cette affaire n’est pas montée de toutes pièces’’, a ajouté Me Barro. L’avocat de dire qu’un doute plane sur l’existence des faits. Pis, un défenseur a déclaré que le plaignant a subtilisé les biens de sa mère pour soutenir qu’il était sous le coup de l’envoûtement. ‘’Madame Guèye a téléguidé son fils pour le sauver et pour sauver son ménage, car son mari est dans tous ses états’’, a-t-il renseigné.

‘’Qui croire entre les deux parties au procès ? Est-ce qu’il y a eu une remise ? Y a-t-il des témoins ?‘’ C’est là que résident les faiblesses de ce dossier, selon le Parquet. D’autant plus, note-t-il, que le prévenu a dit qu’il a été brutalisé à l’enquête. Appréciant cette procédure, il a soutenu qu’il y a un doute certain. Il a ainsi requis la relaxe au bénéfice du doute. Mais le tribunal en a décidé autrement.  

AWA FAYE

Section: 
49e PROMOTION DES ÉLÈVES AGENTS DE POLICE : Deux élèves emportés par la grande faucheuse
SAINT-LOUIS : POUR DÉFAUT DE CARNET SANITAIRE : La bande de Darou condamnée à un mois ferme
AFFAIRE DES POMMADES CLANDESTINES : Alima Fall et Cie risquent des peines de prison fermes
MIGRATION CIRCULAIRE SÉNÉGAL-ESPAGNE : Une opportunité pour les jeunes ou une fuite des cerveaux ?
Déminage en Casamance
Utilisation des brouilleurs et répéteurs de signaux
Migrants Niger
SAINT-LOUIS : PROJET DE RELÈVEMENT D’URGENCE ET DE RÉSILIENCE (SERRP) : Les parties prenantes harmonisent leurs actions
MATAM : Le Sutsas lève son mot d’ordre
KOLDA - DÉFICIT DE PROFS, PLÉTHORE D'ABRIS PROVISOIRES… : Le nouvel inspecteur d’académie face aux défis à relever
CANCER AU SÉNÉGAL : 11 841 nouveaux cas de cancer en 2022, pour 8 134 décès associés
BLOQUÉS AU NIGER DEPUIS PLUSIEURS MOIS : Trente-trois Sénégalais rapatriés, 44 encore retenus dans des centres
Accident
Chanvre indien
MILIEU RURAL : L’État accélère l’accès à l’eau potable
FORUM DES TERRES SALÉES : Loule Sessène en quête de solutions durables
TENTATIVE D’ESCROQUERIE PORTANT SUR 10 MILLIONS DE FRANCS CFA : Issa Sow face à la justice, le procureur au cœur des débats
AFFAIRE DU FAUX ADJUDANT ARRÊTÉ PAR LA SU : Ce que les enquêteurs ont découvert chez lui
SEMAINE DE L'INNOVATION ET DE L'ENTREPRENEURIAT : Quand les étudiants allient études et business
LICENCIEMENTS ABUSIFS : Des travailleurs d’Excelec et de LCS s'insurgent contre leurs employeurs