Publié le 9 Oct 2014 - 17:09
ABSENCE DES ELEVES AU 1ER JOUR DE CLASSE

‘’Uubi tey jang tey’’ reste à l’état de slogan 

 

Très apprécié par les parents et la société civile, le concept ‘’Ubi tey jang tey’’ n’a pas répondu aux attentes des populations. L’absence des élèves dans les établissements, les conditions de travail non encore réunies ont plombé le démarrage des cours le jour même de la rentrée.

 

La rentrée des classes n’a pas été effective, hier, dans beaucoup d’écoles de Dakar et des régions. Les élèves sont les plus grands absents du jour. Selon le secrétaire général du Syndicat autonome  de l’enseignement moyen secondaire (Saems), Mamadou Lamine Dianté, il y a eu l’appel à la rentrée, mais il n’a pas été entendu. Selon lui, les enseignants ont répondu présent, mais sans les élèves. ‘’Les élèves sont les principaux acteurs de l’échec de la rentrée. Les autorités n’ont pas non plus rempli leur devoir. Il y a des établissements qui ne sont toujours pas fonctionnels, parce que ce sont des abris provisoires. Il y en a d’autres qui sont fermés à cause de l’hivernage. Donc ce concept ’Ubi tey jang tey’ ne pouvait pas marcher’’, a expliqué M. Dianté.

A cela, s’ajoute le problème des CRD préparatifs de la rentrée. A en croire le patron du Saems, dans 14 régions, seulement trois ont effectué des CRD. ‘’Cela est très grave parce que les CRD, c’est pour la préparation de la rentrée. On n’a pas aussi les listes d’admission des élèves. Mêmes si on avait commencé les cours aujourd’hui, on devait le faire sans les élèves de la 6e et de la 2nd parce que les listes ne sont pas encore disponibles. Tout ce travail devait être fait par les autorités deux mois avant l’ouverture. C’est du pilotage à vue’’, dénonce M. Dianté.

‘’Les conditions ne sont pas réunies pour appliquer ce concept’’

Même son de cloche chez le secrétaire général du Cadre unitaire syndical de l’enseignement moyen secondaire  (Cusems). Pour Abdoulaye Ndoye, le concept ‘’Ubi tey jang tey’’, est une initiative de la société civile, notamment le M23 et la Cosydep. ‘’Ils sont allés voir le ministre qui a donné son accord et qui s’est engagé à prendre toutes ses dispositions pour que ce concept soit une réalité. Et quand ils sont venus nous voir, nous leur avons donné notre accord de principe tout en émettant des réserves parce que nous avons dit que pour que ce concept ait un sens, il faut nécessairement que les conditions soient réunies’’.

Des budgets pas en place

 Le tableau que M. Ndoye dresse de la situation est peu reluisant. A ses yeux,  pour l’effectivité des cours, il faut que les locaux soient fonctionnels, des tables bancs en nombre, en quantité et en qualité. Il faut que l’école soit désherbée, désinfectée, les classes nettoyées, que les toilettes soient utilisables. Ce qui n’est pas encore  le cas selon lui dans bon nombre d’écoles.  Il s’y ajoute que ‘’les gens commencent les inscriptions à partir de la rentrée des classes.

Et parfois les budgets ne  sont pas en place. Si ces conditions ne sont pas réunies, on ne peut pas ouvrir et démarrer les enseignements’’, précise M. Ndoye. Pour lui, l’école est une affaire très sérieuse, on ne peut pas le gérer en faisant ‘’une compétition, ou bien en voulant se mettre en valeur, cela ne marche pas. L’école doit être gérée de manière républicaine, et en partenariat avec les différents acteurs du système’’, a-t-il préconisé. 

VIVIANE DIATTA

 
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