Publié le 12 Jun 2015 - 13:33
ACCUSE D’AVOIR GRUGE 67 MILLIONS A UNE DE SES ASSOCIES

Le patron du restaurant ‘’Blue Note’’ risque 2 ans

 

Le parquet a requis hier une peine d’un an et de deux ans contre Jean Pierre Delaunay, patron du restaurant Blue note. Il est accusé d’abus de biens sociaux et escroquerie portant sur 67 millions de francs CFA.

 

Entre Jean Pierre Delaunay et son associée Mame Boussou Diaw, les comptes ont été soldés hier à la barre du tribunal correctionnel. La jeune dame accuse le patron du restaurant Le Blue Note de l’avoir grugée à hauteur de 67 millions de francs CFA. Dans sa narration des faits, Melle Diaw a expliqué, qu’après des années de labeur en Espagne, elle a décidé d’investir au Sénégal sur conseil de son défunt père. C’est sur ces entrefaites qu’un de ses amis l’a mise en rapport avec Jean-Pierre qui vendait des parts de sa société Le Midi, propriétaire du restaurant ‘’Le Blue note’’.

Toujours, selon la partie civile, elle voulait racheter toutes les parts, mais le prévenu a invoqué des raisons sentimentales en lui proposant 50% des parts à 42 millions de francs CFA. Une fois le contrat conclu, la dame dit avoir versé un acompte de 17 millions de francs CFA et 25 millions quelques jours plus tard ainsi que 10 autres millions destinés à la réfection du restaurant. ‘’Il avait promis de m’accompagner et si les choses marchaient, il allait me céder tout au bout d’un an’’, précise la partie civile.

Alors qu’elle s’attendait à des dividendes, elle a fini par déchanter. Parce que, selon ses explications, le chiffre d’affaires de 20 millions qui l’a déterminée à s’associer avec le prévenu n’était qu’un leurre. Il s’y ajoute qu’une ordonnance d’expulsion avait été prise contre la société antérieurement à la cession des parts. C’était en mars 2011, or la vente a eu lieu en août 2011. Toujours d’après la partie civile, son associé a fini par l’évincer pour s’associer avec un autre et a continué à utiliser le matériel de leur société.

Entendu, Jean-Pierre Delaunay a balayé d’un revers de main les accusations de Mme Diaw. Il a affirmé avoir reçu des sommes 17 millions, 4 millions et 3 000 euros uniquement. Il a ajouté que la dame devait verser l’intégralité de la somme pour qu’il y ait transfert des parts. Pour Mes Mbaye Jacques Ndiaye et Oumou Sow Loum, le prévenu a vendu en cachant à leur cliente la situation réelle de la société. Pour la réparation, ils ont réclamé la somme de 100 millions de francs CFA.

‘’Ce n’est pas parce qu’il conteste qu’il n’y a pas de remise’’, a renchéri le représentant du parquet. A son avis, le délit d’escroquerie est établi, car ‘’si la société n’avait pas été présentée sous ses beaux jours, la partie civile n’aurait pas acheté les parts’’. En guise de répression, il a requis 1 an ferme pour le délit d’escroquerie et 2 ans ferme assortis d’une amende ferme de 2 millions pour l’abus de biens sociaux. Toutefois, il a demandé la confusion des peines, mais aussi le mandat de dépôt, puisque le prévenu bénéficie d’une liberté provisoire.

Me Ibrahima Mbengue a écarté l’escroquerie, arguant que son client a vendu en sa qualité d’actionnaire et non pas grâce à de fausses manœuvres. Il a expliqué que la partie civile reste toujours actionnaire, car c’est le restaurant qui ne fonctionne plus, mais pas la société Le Midi. Par rapport à l’expulsion, il a soutenu qu’elle concerne le restaurant géré à l’époque par la partie civile. Contrairement aux allégations de Mme Diaw, Me Mbengue a laissé entendre que son client n’est pas le gérant de Cottons club qui a été créé, après l’expulsion de Blue note. Délibéré 9 juillet. 

FATOU SY

 

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