Publié le 3 Feb 2018 - 15:09
AFFAIRE DE LA CAISSE D’AVANCE

Les partisans de Khalifa appellent Macron au secours

 

Les sympathisants et militants du député-maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, invitent le président français, Emmanuel Macron, à faire entendre raison à son homologue sénégalais.

 

L’image est assez parlante. Khalifa Sall derrière les barreaux souhaite la bienvenue au président français Emmanuel Macron qui séjourne à Dakar depuis jeudi, dans le cadre d’une visite d’Etat de 72 heures. A travers cette affiche qui orne le décor de la salle de délibérations du Conseil de la ville de Dakar qui a abrité hier la conférence de presse des soutiens de l’édile socialiste, les pro-Khalifa Sall expriment toute leur volonté de se plaindre, auprès de l’hôte du Sénégal, des ‘’injustices’’ que subit, depuis 10 mois, leur leader empêtré dans une affaire de détournement de deniers publics portant sur la rondelette somme de 1,8 milliard de francs Cfa, de blanchiment de capitaux et de faux et usage de faux, entre autres chefs d’inculpation.

Du président Emmanuel Macron, les camarades du maire de Dakar attendent  qu’il raisonne son homologue sénégalais. ‘’Nous interpelons le président de la République française sur les dangers qui menacent la stabilité de notre pays et l’invitons, par la même occasion, à tenir un langage de vérité au président Macky Sall’’, déclare le maire de Mermoz - Sacré-Cœur Barthélemy Dias qui a lu la déclaration liminaire faite à cet effet.

Cette rencontre présidée par le premier adjoint au maire de Dakar, Soham Wardini, a enregistré la présence des conseils de Khalifa Sall représentés au présidium par maitres Ousseynou Fall et El Hadj Diouf. Ce dernier est exclu du procès. D’ailleurs, revenant sur cet épisode, le tonitruant avocat d’expliquer que c’est parce qu’il gène qu’il a été mis en dehors de cette affaire. ‘’Je dérange tous les comploteurs de la République. Lorsque je suis allé voir Khalifa Sall à la Dic, ils m’ont chassé. Lorsque j’ai voulu me constituer pour lui, j’ai été écarté. L’Etat a peur de me voir dans ce dossier’’, persifle-t-il sous les acclamations du public. Avant de poursuivre : ‘’Le juge Malick Lamotte est incapable de me chasser d’un procès. Il n'en a pas les prérogatives. Il a montré ses états d’âme et je me demande pourquoi il n’a pas été récusé. En tout état de cause, seul l’Ordre des avocats peut m’empêcher de plaider. Et pour ne pas affaiblir ma corporation, je me retire du dossier en tant qu’avocat.’’

Pour autant, Me El Hadj Diouf ne compte pas abandonner le combat déjà engagé pour la libération de Khalifa Sall. ‘’Je vais continuer à intervenir dans ce procès en tant qu’homme politique. Parce que me taire serait synonyme d’un délit de non-assistance à personne en danger. Parce que l’édile de la capitale est aujourd’hui en danger. Le pouvoir tremble et c’est Khalifa qui le fait trembler’’, soutient-il.

Pour sa part, Me Ousseynou Fall est largement revenu sur les différentes péripéties de cette affaire et les différents revers essuyés jusque-là. En somme, il estime que ce dossier est entaché d’irrégularités.

 Quant à Soham Wardini, elle jure, la main sur le cœur, que le combat va continuer. ‘’Même si nous devons aller de défaite en défaite, nous allons continuer à mener la lutte jusqu’à ce que justice soit dite dans cette affaire’’, promet-elle. 

ASSANE MBAYE

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