Les solutions de l’Etat
Le ministre de l’Education nationale Serigne Mbaye Thiam a organisé, hier, une série de rencontres avec les différentes entités (enseignants, personnel administratif, parents) des établissements Yavuz Selim, au siège de son ministère. Il en ressort la réouverture prochaine de ces écoles, la mise à l’écart de Maarif et l’entrée en vigueur de la mise sous administration provisoire.
Les grises mines affichées la veille ont fait, hier, place à quelques sourires au sortir des réunions de consultation entre des acteurs du groupe Yavuz Selim et le ministre de l’Education nationale. En effet, Serigne Mbaye Thiam a rencontré, tour à tour, plusieurs entités du groupe Yavuz Selim. Les enseignants ont été les premiers reçus. A l’issue de cette réunion, le ministre a déclaré que les cours pourront démarrer après la rentrée des classes. ‘’La mise sous administration provisoire de l’Etat a permis la réouverture rapide des écoles. Nous croyons bien que cette proposition facilite le travail, afin que les cours débutent deux à trois jours après l’ouverture des classes prévue le 09 octobre prochain. Après, il sera question de voir si les papiers sont au complet’’, a déclaré Serigne Mbaye Thiam, qui a précisé que cette volonté de reprendre les cours est une initiative de l’Etat. Il s’en explique : ‘’Nous sommes restés à leur disposition, en écoutant leurs préoccupations. Pour les enseignants, l’essentiel tourne autour des conditions de travail et nous leur avons indiqué que ces questions ne peuvent être examinées dans un premier temps, que lorsque les établissements vont commencer à fonctionner. Ces questions ne s’adressaient pas à l’Etat. C’étaient plutôt des observations relatives à la façon dont ils travaillaient avec l’administration actuelle de Yavuz Selim’’.
Il faut dire que cette parade trouvée par l’Etat agrée les enseignants qui ont affirmé leur engagement à l’accompagner dans cette nouvelle formule retenue, afin les enseignements reprennent le plus rapidement possible et que le modèle pédagogique de l’école soit conservé. Leur porte-parole Mamadou Niang a déclaré qu’ils sont sortis rassurés de la rencontre et comptent retourner dans les classes. ‘’Nous avons discuté avec le ministre qui nous a rassurés. Nous en profitons pour rassurer les parents, en leur disant que nous sommes prêts à travailler et que ces enfants sont les nôtres. Nous ferons le maximum pour que le rayonnement de Yavuz Selim soit pérennisé’’, s’est engagé l’enseignant des écoles Yavuz Selim de Thiès, qui en a profité pour mettre en garde les politiciens, en leur demandant de ne pas politiser le débat. ‘’Depuis décembre, nous n’avons vu aucun parti politique au sein des différentes entités de Yavuz Selim. Qu’ils n’attendent pas aujourd’hui pour s’immiscer ! Cela ne nous intéresse pas ! De grâce, qu’ils n’en profitent pas pour en faire un problème politique !‘’, a lancé l’enseignant.
‘’Pas de reprise des établissements par Maarif’’
Après ce corps, le ministre s’est entretenu avec le personnel administratif. D’abord les proviseurs et censeurs. Faisant l’économie de cette entrevue à huis clos, Serigne Mbaye Thiam a souligné que ses interlocuteurs espèrent le ‘’redémarrage très rapide des cours, dans les meilleurs délais’’. ‘’Nous leur avons expliqué que ce qui va rassurer les parents et élèves, c’est que la décision soit accompagnée par tous les acteurs et partenaires. Que les parents continuent à faire confiance à l’école ; eux-mêmes, qu’ils s’engagent à officier dans l’école avec un enseignement de qualité’’, a ajouté le ministre, avant que le censeur des études du collège Bosphore, Mamadou Ndoye, n’annonce qu'un processus sera entrepris avec le conseil d'Administration pour que le démarrage des cours soit effectif dans les meilleurs délais.
Les secrétaires et comptables n’ont pas été en reste. Le ministre leur a assuré que tous les emplois seront préservés. En plus, Serigne Mbaye Thiam a tenu à faire ces précisions : ‘’tous les emplois seront préservés ; le modèle éducatif de l’école est maintenu, sinon renforcé. C’est l’objectif que nous devons avoir et nous leur avons indiqué ce qui a été précisé, hier, aux parents d’élèves. Mais la solution envisagée ne permet pas de maintenir Beskent Egitim ou ceux qui sont membres de Beskent Egitim ou ceux qui ont été installés dans l’administration de l’école’’. Egalement, ‘’la solution retenue n’envisage pas une reprise des établissements par la fondation Maarif. Que ce soit pendant la phase d’administration provisoire et après’’.
Ce que l’Etat recherche, souligne-t-il, ‘’est que l’administration provisoire permette d’accompagner un processus de mise aux normes des établissements, sur le plan juridique et sur le plan de ses obligations vis-à-vis de l’Etat du Sénégal’’. Cette phase, dit-il, permettra à ‘’l’Etat de procéder à tous les contrôles, à toutes les vérifications nécessaires pour nous assurer du respect de l’ensemble des obligations règlementaires pour le fonctionnement de l’établissement et après, l’Administrateur provisoire se retirera et laissera aux organes compétents de l’établissement le soin de continuer la gestion de l’établissement’’.
Mamadou Kébé, (Pdt parents d’élèves) : ‘’Nous avons eu des assurances’’
D’après le ministre, pendant cette période d’administration provisoire, l’Etat souhaite que tout se fasse dans la transparence vis-à-vis des ayants droit, de l’école, des parents d’élèves et de l’administration de l’école. Il estime que ces rencontres se sont bien passées. ‘’Il y a une adhésion à cette décision qui permet de démarrer les cours le plus rapidement possible, et à la limite, ils ont même indiqué que leur souhait, c’est que la dynamique permette même à des parents qui ont déjà inscrit leurs enfants ailleurs de revenir à Yavuz Selim. Par un souci de transparence, nous avions invité le président de l’Association des parents d’élèves à toutes les rencontres’’. Celui-ci s’est dit rassuré, à l’instar des autres. ‘’Dans le fond des discussions, nous avons eu des assurances’’, a déclaré Mamadou Kébé.
Le président de l’Association des parents d’élèves renseigne qu’une esquisse de solutions a été proposée. Ils entendent, lors de leur assemblée générale, rendre compte et revenir vers le ministre pour lui permettre de prendre la bonne décision. Mamadou Kébé trouve que les actionnaires et les propriétaires n’ont pas à s’inquiéter. Il demande au ministre d’être leur porte-parole auprès du ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, pour que les forces de l’ordre postées devant les établissements partent, afin de permettre l’installation d’un climat de confiance. Il apprécie la démarche du ministre Serigne Mbaye Thiam qui consiste à les consulter.
AIDA DIENE