Publié le 5 Aug 2019 - 23:41
AG DE L’UMS

Entre bilan, préoccupations et promesses

 

Au cours de la cérémonie d’ouverture de son Assemblée générale, le Bureau exécutif national de l’Union des magistrats sénégalais (Ums) a dressé un bilan élogieux de son mandat passé. Une alerte sur les conditions de travail des magistrats a été aussi lancée au ministre de la Justice qui promet l’achèvement des chantiers entamés.

 

Si le Bureau exécutif de l’Union des magistrats sénégalais (Ums) a été reconduit, c’est grâce à son mandat, d’après certains de ses membres. D’ailleurs, dans son discours, Souleymane Téliko, Président réélu pour deux ans, a dressé un bilan ‘’élogieux’’ du mandat passé. ‘’Durant ces deux années, le bureau s’est fait un point d’honneur d’insuffler à notre union une dynamique conforme à notre statut de corps d’élite, de magistrats conscients et actifs, décidés à jouer leur partition dans l’édification d’une justice crédible, pleinement indépendante et performante’’, a déclaré le président de l’Ums.

A ce titre, il a cité la tenue d’une dizaine d’activités scientifiques, la livraison, au profit de 49 juridictions du pays, de matériel informatique d’une valeur de plus de 40 millions, la signature d’une police d’assurance-santé. Des réalisations qui, à ses yeux, ont permis de donner corps à leur vision de l’Ums.

Toutes ces actions, dira M. Téliko, ‘’renvoient aux deux principales missions de l’Ums qui sont : défendre, avec ardeur et clairvoyance, la crédibilité de l’institution judiciaire et contribuer, autant que faire se peut, à l’amélioration des conditions de vie et de travail des magistrats et du personnel judiciaire’’.

Justement, par rapport à l’amélioration des conditions de travail, le président de l’Ums a attiré l’attention du ministre de la Justice, qui présidait la cérémonie d’ouverture de l’Ag, sur certaines de leurs préoccupations qui relèvent de la responsabilité des pouvoirs publics. Surtout que, souligne M. Téliko, ‘’une justice crédible et respectable, c’est d’abord une justice qui se rend dans des locaux adaptés, conçus à la mesure de la majesté et de l’autorité d’un pouvoir véritable’’. En fait, d’après le magistrat, des énormes efforts sont certes accomplis par les autorités étatiques du Sénégal dans le domaine des infrastructures, avec les palais de Justice de Dakar et de Louga. Mais, se désole-t-il, ‘’ces deux édifices qui rendent suffisamment compte de l’importance des moyens déployés, ne doivent pas constituer l’arbre qui cache la forêt’’.

En effet, le président de l’Ums déplore l’inexistence, pour la Cour suprême, ‘’d’un siège digne de son rang’’. Il signale également que, dans de nombreuses juridictions, le personnel judiciaire en général et les magistrats en particulier travaillent dans des conditions qui ne cadrent pas avec les exigences d’un service public moderne et performant.

‘’Il en est ainsi du tribunal de grande instance de Pikine, installé provisoirement dans des locaux exigus et peu adaptés’’, se désole le magistrat qui renseigne que ‘’la situation n’est guère meilleure dans la plupart des juridictions de l’intérieur du pays où les conditions de précarité et de promiscuité dans lesquelles travaillent les magistrats et le personnel portent atteinte à l’image et à la respectabilité de l’institution judiciaire’’.

Promesses du garde des Sceaux

Face à ces difficultés, l’Ums espère que le gouvernement prendra les mesures qui s’imposent pour que ‘’les bâtiments qui abritent les juridictions correspondent à la place privilégiée que la justice est censée occuper au sein des institutions de la République’’.

Répondant aux interpellations du président de l’Ums, le garde des Sceaux a déclaré : ‘’L'Etat se doit de vous accorder une écoute soutenue, pour vous garantir les conditions optimales d'exercice de vos fonctions.’’ Par rapport aux infrastructures, Me Malick Sall a laissé entendre que l’achèvement des chantiers entamés et la construction d’infrastructures dignes de la justice sont également sur son tableau de bord.

A cet effet, il dit avoir érigé, ‘’en priorité’’, la finalisation des travaux du palais de Justice de Saint-Louis et du Centre de formation judiciaire, ainsi que la construction du Tgi de Pikine-Guédiawaye, du tribunal de commerce et de l’école de la magistrature. Il a également fait savoir que le renouvellement du matériel roulant est aussi en perspective, et même si le gap ne peut être résorbé d’un seul coup, des efforts importants seront entrepris, dès cette année.

Au demeurant, le garde des Sceaux laisse entendre que ‘’la gestion axée sur les résultats devra être de rigueur dans tous les actes de gestion et d'administration’’. Dans cette perspective, le ministère de la Justice va passer en 2020 au budget programme, d’après Me Malick Sall. Selon qui son département visera progressivement à accroitre son autonomie financière et budgétaire par une programmation mieux encadrée et plus soutenue par l’Etat.

C’est dans ce sens que tous les directeurs et chefs de service du ministère tiendront, les 6 et 7 août prochains, un séminaire de formation et d’appropriation des projets et programmes.

FATOU SY

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