Abdou Karim Sall alerte et menace
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Le littoral de la banlieue dakaroise fait l’objet de nombreuses agressions. Le ministre Abdou Karim Sall tire la sonnette d’alarme et annonce une batterie de mesures pour y faire face.
Vers les années 1950, la bande de filaos des départements de Pikine et Guédiawaye comptait une superficie de 2228 Ha. Actuellement, il n’en reste que 218,79 Ha. A Rufisque, la superficie côtière est de 1500 Ha. Ces statistiques ont été livrés, avant-hier, par le ministre de l’Environnement et du développement durable, Abdou Karim Sall, qui a visité les bandes de Filaos de Pikine, Guédiawaye et Rufisque. Il a fait le constat des agressions faites contre ces filaos qui jouent un rôle important dans la fixation des dunes qui protégent contre l’érosion côtière. Dans le département de Guédiawaye, il y avait 947 Ha, il ne reste que 111,79 Ha. A Pikine, de 681 ha, on est passé à 107 Ha de déclassement. A Rufisque, sur les 1500 Ha, annonce le ministre, il y a des occupations irrégulières.
Toutes choses qui lui font dire que, dans les 3 départements, il y a des agressions opérées par des personnes qui se sont installées dans la partie de la forêt classée. ‘’Je vais lancer un appel aux maires et autorités qui sont dans l’instruction des dossiers domaniaux, qu’on ne peut attribuer des parcelles dans des zones qui sont classées. S’il n’y a pas déclassement, on ne peut pas avoir la possibilité de venir s’installer, que ce soit à titre précaire ou sans autorisation. La population aussi doit comprendre qu’en détruisant cette bande de filaos, de part et d’autre de la VDN3 et bien au-delà, on fragilise l’écosystème. Qu’on ne soit pas surpris, dans les années à venir, que la mer se retrouve à Bountou Pikine’’, prévient le ministre. Qui souligne qu’il ne s’agit pas d’une projection pessimiste.
Il donne l’exemple des corniches Est et Ouest où la mer est en train d’avaler une grande partie de ces zones. Car, il n’y a plus ce rideau qui empêche l’érosion et stoppe la progression de la mer. ‘’Notre chance est que ces filaos étaient implantés, depuis 1950. Ils avaient joué un rôle important quant à la fixation des dunes qui jouaient, à leur tour, un rôle de barrière et empêchaient l’avancée de la mer vers le continent et les populations.
Aujourd’hui, il est dommage de constater qu’il y a deux phénomènes liés à des questions économique et sociale. Des actions ont été prises dans ce sens par des autorités compétentes. Mais, nous allons redoubler de vigilance, surtout au niveau des communes de Golf-Sud, Sam-Notaire, Niagues, Tivaoune-Peulh, Lac Rose où des empiètement et occupations irrégulières qui ont été constatés, avec des installations au niveau des forêts classées ou des endroits où il y a des filaos’’, annonce le ministre.
Dans les jours à venir, ses services vont ériger une brigade qui va renforcer la surveillance dans toute cette bande allant de Guédiawaye jusqu’à Rufisque. Il y va de l’intérêt du pays, dit-il, de ne pas jouer avec cette bande, au risque de subir les conséquences, les années à venir.
Mesures correctives et déguerpissement
En plus de la condamnation, le ministre annonce des mesures correctives. Notamment, en accentuant les reboisements pour fixer les dunes, car il y a des endroits où il n’y a plus d’arbre. Sans parler des arbres qui vieillissent et ont besoin d’être régénérés. Il s’y ajoute la lutte contre l’extraction du sable. ‘’Si c’est nécessaire, nous avons les possibilités de déloger les gens qui y font une occupation anarchique. Mais, il faudra qu’on ait le soutien des populations riveraines’’, déclare le ministre.
CHEIKH THIAM