‘’Essayer d’améliorer le système défensif’’
En conférence de presse de veille de match, le sélectionneur des Lions du Sénégal a déclaré qu’il faudra répondre au défi physique que les ‘’Barea’’ leur imposeront, pour maîtriser le jeu. Aliou Cissé va ‘’tenter d’améliorer son système défensif’’. Après le nul (2-2), le Sénégal reçoit ce soir (19h) Madagascar en match retour du 2e tour des éliminatoires de la Coupe du monde 2018.
Vous allez livrer demain (ce soir) un match important contre Madagascar. Comment préparez-vous cette rencontre ?
‘’C’est un match important. Je dirais même un match décisif. C’est une qualification à une Coupe du monde. Comme j’ai eu à le dire il y a une semaine, lors du match à Madagascar, cela fait partie des objectifs qui m’ont été assignés par la Fédération sénégalaise de football. Les Sénégalais sont nostalgiques de cette compétition. Je l’ai expliqué tout à l’heure aux garçons. J’ai eu la chance de jouer une Coupe du monde et c’est très important pour un joueur. Pour avoir cette opportunité, il faudra gagner notre ticket demain (ce soir, 19h). Ce fut un match difficile à l’aller. Au match retour, les garçons sont assez costauds, assez forts, l’expérience et la qualité sont là. Ça ne sera pas un match facile mais on a espoir. Nous avons une grande confiance.
Après l’avoir échappé bel à Antananarivo, êtes-vous animé par un sentiment de panique ? Comment appréhendez-vous le match de demain ? Pensez-vous que le scénario au match aller puisse se reproduire ?
Non, je ne suis pas du tout paniqué. Ce fut un match difficile à Antananarivo (mais) je crois que le dernier quart d’heure a été assez positif. Nous avons terminé très fort. Les garçons ont eu le mental nécessaire. Ils sont allés puiser au plus profond d’eux-mêmes pour revenir dans ce match. A 2 à 0, ça aurait été plus compliqué pour le match retour. On est à 2 buts partout. Même si on avait perdu là-bas, cela ne voudrait pas dire que nous serions éliminés. Ça se joue sur deux matches. C’est important ! Si on avait gagné, cela ne nous aurait pas garanti non plus la qualification. Nous avons fait match nul. (Maintenant), la balle est au centre, nous avons à cœur de gagner ce match, de bien le jouer et de bien terminer l’année 2015.
‘’Je reste persuadé que, pour pouvoir gagner en Afrique, il faut rester costaud défensivement. Ce qui est en train de se faire défensivement ces derniers temps ne me suffit pas’’
En 7 matches, vous avez encaissé autant de buts. A quel niveau situez-vous le problème ?
C’est vrai que depuis quelque temps, nous avons encaissé pas mal de buts. Je disais il y a quelque temps qu’on devrait être capable de bien défendre pour bien attaquer. Je reste persuadé que, pour pouvoir gagner en Afrique, il faut rester costaud défensivement. Ce qui est en train de se faire défensivement ces derniers temps ne me suffit pas. Les garçons le savent. Je n’ai pas envie d’indexer personnellement un défenseur. C’est plutôt une affaire collective. C’est tout le système défensif qu’il faut essayer d’améliorer pour qu’il soit plus costaud et être capable de défendre et de bouger en bloc. Pour faire une bonne compétition en Afrique, il est impératif d’arrêter de prendre des buts, je dirais, gags. Car certains de ces buts, on pouvait les éviter.
A quel genre de match vous vous attendez demain (ce soir) ?
Pour le match de demain (ce soir), ce sera la continuité de ce que nous avons vécu à Antananarivo. Malgré les petites tailles de ces joueurs, c’est une équipe qui a de l’impact, qui est très athlétique et qui joue comme il faut le faire en Afrique. Ils croient en leurs qualités. Ils vont jouer sur leur identité. C’est à mon avis le jeu long. Il va falloir être costaud sur le premier ballon et récupérer le deuxième. Si nous arrivons à répondre à ce défi physique qu’ils vont nous imposer, nous arriverons à contrôler le jeu. Ce qui n’a pas été le cas au match aller où nous avons été secoués. Demain (ce soir), j’attends une autre réaction de la part de mes joueurs.
‘’Au-delà des 3 défenseurs, le problème de cette équipe se trouve au niveau des couloirs’’
Dans le passé, votre prédécesseur (Alain Giresse) avait mis en place un système avec une défense à trois qui avait porté ses fruits. Est-ce que vous envisagez cette alternative, surtout avec le retour de Lamine Sané ?
C’est une possibilité. Comme je l’ai dit, c’est une équipe nationale, rien n’est figé. Mon prédécesseur avait l’habitude de jouer avec une défense à 3. Il n’est pas dit que dans le futur je n’y penserai pas. Pour l’instant, j’ai envie de jouer à 4. Il nous reste un match en 2015. Cela nous permettra d’ici à mars 2016 de réfléchir pour voir s’il y a possibilité de changer le système. Au-delà des 3 défenseurs, le problème de cette équipe se trouve au niveau des couloirs. Il nous faudra plus d’excentrés. Je l’ai dit et mon prédécesseur aussi, il nous manque des ailiers capables de déborder, de centrer et de mette du volume dans ce système à 4. C’est la raison pour laquelle mon prédécesseur est passé à 3 défenseurs. Il s’est adapté. Nous aussi, nous ne sommes pas fermés à ce système. L’objectif pour moi, c’est de continuer à constituer une grande équipe compétitive.
C’est la première fois que vous constituez une liste sans de nouveaux joueurs. Est-ce à dire que vous avez trouvé ce que vous cherchiez ?
Nous sommes à deux ans d’une Coupe du monde et un an d’une Coupe d’Afrique (Can). Je disais à mon arrivée que nous avions répertorié plus de 900 joueurs sénégalais sur le marché. L’équipe nationale, c’est une porte d’entrée et de sortie. Est-ce que je dois fermer la porte à cet instant ? Je ne le crois pas. Les autres joueurs sénégalais doivent avoir l’opportunité de venir en sélection nationale. J’ai eu la possibilité d’essayer d’autres joueurs. Si dans ces moments-là on ne peut pas faire des essais, je me demande quand est-ce qu’on le fera. Ça serait prématuré de parler de groupe de performance à deux ans d’un Mondial et un an d’une CAN. Le football, ça va très vite. Il peut y avoir des baisses de régime, des blessés. Le noyau est là. Depuis que j’ai pris l’équipe en mars, il y a pratiquement une quinzaine de joueurs qui sont réguliers en équipe nationale. C’est un faux débat. Il doit y avoir de la concurrence dans une équipe nationale. C’est ça aussi une équipe compétitive.’’
LOUIS GEORGES DIATTA