Publié le 10 Sep 2024 - 11:37

Alphabétisation

 

En marge de la célébration de la Journée internationale de l'alphabétisation, l'Association nationale pour l'alphabétisation et la formation des adultes (Anafa) a plaidé, hier, pour que le budget alloué à l’alphabétisation puisse arriver à 3 % de celui du ministère de l’Éducation nationale. D’après le Pr. Babacar Diop dit ‘’Bouba’’, premier président de l’Anafa en 1990, qui faisait une communication sur le thème de cette année  ‘’Promouvoir l’éducation multilingue : alphabétisation pour la compréhension mutuelle et la paix’’, l'éducation est un problème de sécurité. C’est pourquoi il urge de revoir la hausse de ce budget pour mieux réussir sa mission.

‘’Les analphabètes sont dangereux pour eux-mêmes et pour la société. Vous vous rappelez ce qui s’est passé, dans les années 80, avec cette exposition d’ammoniac, car quelqu’un qui ne savait pas lire à mis le camion en plein soleil. Combien de gens meurent, car ils ne savent pas lire ? Il y a beaucoup de morts.  Une étude a montré au Sénégal que les alphabétisés sont plus reproductifs et rapides que les non-alphabétisés du côté des ouvriers. L’alphabétisation est un problème d’épanouissement individuel. Espérons qu’avec les nouvelles autorités, il sera possible de voir à la hausse le budget alloué à l’alphabétisation pour mieux réussir cette mission’’, a plaidé le Pr. Diop.

L’ancien enseignant à l’université Cheikh Anta Diop a aussi souhaité que chaque Sénégalais puisse être éduqué dans sa langue maternelle, mais aussi qu’il puisse avoir une deuxième langue du terroir. Ensuite, des langues comme l’anglais, le portugais, l’espagnol pourraient être introduites dans le système éducatif.  ‘’Il faut se décomplexer et faire de telle sorte que ce thème soit bien maîtrisé. Cheikh Anta Diop, en 1956, avait attiré l’attention sur comment il faut faire pour tenir compte de la langue dominante, celles dites minoritaires, sinon, il n’y aura pas la paix. Et si vous forcez, vous allez avoir l’effet contraire. Essayons de faire de l’aventurisme, en matière de politique culturelle, d’y aller mollo en faisant des expérimentations et surtout des recherches’’, a confié le Pr. Diop.

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