Le gouvernement compte sur le secteur privé
Pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en santé à l'horizon 2015, le gouvernement compte sur un le partenariat public-privé (PPP). Lequel permettrait un accès équitable à des services de santé de qualité.
Miser sur le partenariat public-privé pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en santé à l'horizon 2015. Notamment en lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile. C'est ce qu'entreprend le gouvernement sénégalais en initiant un Cadre national de concertation sur le partenariat public-privé (PPP) dans le secteur de la santé. Lequel vise à permettre à la population un accès équitable à des services de santé de qualité.
Selon le ministre de la Santé et de l'Action sociale, Eva Marie Coll Seck, qui présidait hier la journée sur le renforcement du partenariat, au regard actuel du niveau préoccupant des indicateurs liés à la santé de la mère et de l'enfant, et au vu des importants gaps à combler tant au niveau des ressources humaines, matérielles que financières, l'apport du privé devient incontournable. Elle a ainsi lancé un appel pour qu’ensemble le public et le privé s'engagent dans la construction d'un partenariat et d'un dialogue permanent. Car, a soutenu Mme Seck, ''le partenariat public privé présente des avantages certains tant pour les pouvoirs publics que pour les acteurs privés. Il favorise l'introduction de nouveaux concepts comme la performance, la compétitivité et l'efficience et la rationalisation des interventions dans le domaine de la santé''.
De son côté, la directrice adjointe du Bureau Santé de l'USAID, Izetta Minko-Moreau, a estimé que l'option du privé de soutenir les efforts du gouvernement pour sauver des vies de mères, d'enfants et d'hommes est plus qu'un acte citoyen. ''C'est un des piliers fondamentaux pour le développement durable d'un pays. Chaque année, des dizaines voire des centaines de personnes meurent au Sénégal car l’accès à des services de santé de qualité reste encore très faible. Le secteur privé doit jouer un rôle important dans la résolution durable des problèmes sanitaires des populations. Et cela serait fait dans le cadre d'un partenariat fort qui sera bâti sur la base de principes garantissant autant d'avantages au secteur privé qu'au secteur public'', a souligné Mme Minko-Moreau.
Confiance
Pour le représentant du patronat, et directeur exécutif de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), Mor Talla Kane, la réussite de ce partenariat repose d'abord sur la confiance. ''Le gouvernement doit mettre en place des bases de réglementations claires et de confiance. Le secteur privé doit prendre des risques, donc on doit être rassuré. Les autorités publiques sanitaires font souvent face à une insuffisance de leurs ressources budgétaires pour financer les infrastructures et services de base. Ainsi le recours aux PPP leur facilite le développement des investissements'', a dit M. Kane.
De son avis, ce partenariat permet un meilleur contrôle des dépenses publiques et une réaffectation budgétaire vers des dépenses de santé non susceptibles d'être financées sous une forme partenariale. ''Le recours à un PPP permet de bénéficier de l'expertise et des méthodes de fonctionnement du secteur privé dans le cadre d'un service public. La créativité, la nécessité de concurrence et de transparence et l'innovation technologique du secteur privé permettent au citoyen-usager de bénéficier des services de meilleure qualité'', a indiqué Mor Talla Kane. Mais à quel prix ?
Viviane DIATTA