Publié le 25 Mar 2013 - 21:25
AMINATA TOURÉ ET CHRISTIANE THAUBIRA À RUFISQUE

Vers une implantation des maisons de justice dans tous les départements du pays

 

 

Le ministre de la justice Aminata Touré et son homologue français, Christiane Thaubira, ont visité samedi la maison de justice de Rufisque. L'État du Sénégal, a annoncé Aminata Touré, compte implanter une maison de justice dans chaque département.

 

«Le Sénégal est un pays de culture apaisé que les maisons de justice ont participé à conforter», c'est la conviction du ministre de la Justice, Aminata Touré, en visite Samedi à la maison de justice de Rufisque, en compagnie de son homologue français, Christiane Thaubira. ''Notre ambition est que soit érigée dans chaque département une maison de justice», a indiqué Aminata Touré, après avoir remercié son homologue français de l'intérêt qu'elle porte aux ''maisons de justice qui ont pour mission de traiter par la médiation''. ''C’est avec plaisir et curiosité que je suis venue visiter la maison de justice de Rufisque. L’évolution des affaires réglées dans cette maison de justice démontre son importance», a répondu Christiane Thaubira qui milite pour que les citoyens trouvent confiance dans le fonctionnement de la justice.

 

À ce titre, elle souhaite également que les maisons de justice soient étendues sur l’ensemble territoire. «C’est un programme, dit-elle, qui peut aider à relever le triple défi de l’efficacité, de la justesse des décisions de justice et de sa proximité par rapport aux citoyens». Car, elle est convaincue que ''la justice a le devoir de protéger les citoyens'' et ''doit être rendue dans des délais raisonnables''. Pour Christiane Thaubira : ''les maisons de justice constituent, de ce point de vue, une réponse à ces défis de la justice''. Toutefois, elle a suggéré que «les maisons de justice, en conciliant les gens, le fassent dans le cadre du droit et non pas des sentiments''. Dans la mesure où, ajoute-t-elle : ''les violences conjugales sont souvent parmi les affaires qui occupent une bonne place dans celles réglées par la maison de justice''. Elle souhaite qu'elles restent ''des lieux de dialogue'' et permettent ''aux citoyens retrouver confiance dans la justice''.

 

12 034 personnes reçues, 6 611 cas traités

 

Les créances, les différends conjugaux, les relations de voisinage, les litiges fonciers, les tontines litigieuses, les héritages litigieux, les violences conjugales et autres formes de violence. Voilà une large palette des problèmes traités dans la maison de justice de Rufisque. Ses prérogatives ne s'arrêtent pas là, puisqu'elle participe à ''la prévention de la délinquance juvénile, par le biais de la microfinance'', a renseigné Dieynaba Ba, coordonnatrice de cette maison de justice. Notamment, grâce à la coopération française. Ainsi, au cours de l’année 2010, 74 jeunes leaders ont bénéficié des avantages de cette coopération et ont servi de relais dans leurs quartiers afin de sensibiliser la population sur les délinquances juvéniles. Le dispositif de justice de proximité de Rufisque a donc accueilli 12 034 personnes et traité 6 611 dossiers de médiations, depuis sa création en Mai 2004.

 

Ainsi, ces maisons de justice, au nombre de 11, éparpillées sur le territoire national, «ont depuis leur érection, pu régler 9 227 affaires dont 7 200 ont abouti à des conciliations. Elles sont aussi très efficaces en matière de recouvrement de créances, 188 millions au total : mieux que les tribunaux», a indiqué la garde des sceaux. Ce bilan, dit-elle, a été obtenu grâce à l’apport multiforme de la coopération française et des collectivités locales. C'est pourquoi elle déclare : ''Nous comptons formaliser les maisons de justice dans le système judiciaire. Nous comptons les rattacher aux tribunaux d’instance.''

 

PAPE MOUSSA GUÈYE et Aïda DIÈNE

 

 

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