Publié le 4 Aug 2017 - 14:12
AMY COLLE DIENG INCARCEREE POUR INJURES ENVERS LE CHEF DE L’ETAT

Récit d’une reddition

 

La chanteuse Amy Collé Dieng a été incarcérée, hier. Sur instruction du Procureur, elle a été traquée et contrainte à se rendre à la Division des investigations criminelles (Dic). Me Bamba Cissé pointe la responsabilité des sites diffuseurs.

 

La chanteuse Amy Collé Dieng s’est rendue, hier, après bien des péripéties. Il faut dire que les enquêteurs de la Dic ne lui ont laissé aucune possibilité de se soustraire à la rigueur de la loi. Dans un enregistrement audio diffusé sur des sites internet, elle injurie le Chef de l’Etat. Ainsi, dès que les policiers ont été saisis du soit-transmis du procureur pour recherche et arrestation de la chanteuse, ils se sont rendus à Yeumbeul dans son domicile familial.

Là, on leur a informé que la maison a été vendue. Ensuite, cap aux Hlm où, ils ont trouvé dans la maison de la chanteuse un Sénégalais vivant en Italie qui porte les initiales de M. D. Selon nos interlocuteurs, il s’est présenté comme le mari de l’artiste et déclaré qu’Amy est partie depuis mercredi. Il a été embarqué. Et pour ne rien arrangé, les résultats des réquisitions faites à la Sonatel ont montré qu’il était en contact avec son épouse. Que la ‘’fugitive’’ avait également communiqué avec son frère B. D qui a également été convoqué.

Il faut souligner, ici, que l’aide de la Sonatel a été précieuse, puisque le bornage du téléphone de l’artiste a montré qu’elle s’est d’abord rendue à Bargny puis à Mbour. Munis de ces informations, les enquêteurs ont acculé le mari et le frère. Qui ont révélé qu’Amy Collé s’est réfugiée à Mbour. Au moment où les enquêteurs s’apprêtaient à aller la cueillir, ils ont été informés par une autorité administrative que la chanteuse avait décidé de se rendre, car, ayant appris les arrestations de ses proches. Sous bonne escorte de l’autorité en question, la dame a rallié Dakar. Elle a été conduite dans les locaux de la police judiciaire. Selon nos sources, elle sera déférée, aujourd’hui, pour offense au Chef de l’Etat.

Quid des sites diffuseurs des propos injurieux ?

Dans la bande sonore incriminée, on entend la voix de la chanteuse qui se présente d’abord, au début. Les propos déplacés qu’elle y tient ont poussé les internautes à réclamer son arrestation. Ils sont d’avis que que la frangine de Birame Dieng Salla doit tomber sous le coup de l’article 80. En attendant que le procureur motive l’infraction, se pose la question del’origine de la bande sonore. Car, pour l’instant, il est dit que la chanteuse a tenu ces propos dans un groupe WhatsApp qu’elle partage avec ses amis karimistes. Ce qui reste à vérifier, car les sites qui ont diffusé les propos d’Amy Collé n’ont pas spécifié son origine.

Mais, ‘’enregistrement de communication, enregistrement de conversations en vue de nuire à autrui. Saviez-vous que la loi l’interdit et prévoit des peines sévères’’, prévient l’avocat Me Bamba Cissé. En effet, étaye l’avocat, l’article 431-27 du code pénal stipule : ‘’celui qui recueille à l’occasion de leur enregistrement… des données à caractère personnel dont la divulgation aurait pour effet de porter atteinte à la considération de l’intéressé ou à l’intimité de sa vie privée… à la connaissance d’un tiers qui n’a pas qualité à les recevoir est puni d’un emprisonnement d’un an à sept ans et d’une amende de 500 000 et 10 000 000 F CFA’’. En termes plus simple, c’est le diffuseur qui est responsable et l’auteur des propos rapportés la victime. ‘’Pour le cas d’Amy Collé Dieng, je ne saurais vous dire si elle est pénalement responsable ou pas, parce que je ne connais pas l’origine de la bande sonore’’, explicite Me Cissé, interpellé hier par EnQuête.

Cependant, si cette conversation était destinée à des personnes réunies dans un groupe fermé WhatsApp ou même Facebook, c’est le diffuseur qui est le coupable. ‘’Ce qu’on dit dans un groupe privé n’est pas destiné au public. Le caractère public d’un groupe est apprécié par rapport à son aspect restreint et tant que ce qu’on dit est destiné à ce groupe-là, la conversation reste privée’’, explique-t-il. Donc, Amy Collé Dieng ne peut être reconnue pénalement responsable que si ce qu’elle disait n’est pas destiné à un groupe privé, mais un nombre de personnes indéterminées.  

BIGUE BOB

 

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