Publié le 28 May 2019 - 21:51
APPEL A L’EXTERMINATION DES FEMMES

Ousmane Mbengue risque 6 mois de prison

 

Ousmane Mbengue, l’homme qui appelait à exterminer les femmes, à travers un commentaire sur Facebook, encourt 2 ans dont 6 mois ferme. Son jugement sera rendu demain.

 

‘’Du comique à la tragédie’’. C’est ainsi que Me Aboubacry Barro a résumé, hier, l’affaire Ousmane Mbengue, cet internaute qui a appelé à exterminer les femmes qu’il considère comme étant à l’origine des problèmes du Sénégal. Car son client soutient que son commentaire était juste une plaisanterie. Mais elle est de mauvais goût pour le parquet qui l’a poursuivi pour les chefs de menace de mort, d’assassinat et de provocation d’un délit ou d’un crime non suivi d’effet. Pire, le délégué médical né en 1986 risque de passer 6 mois en prison, si le tribunal des flagrants délits de Dakar suit le réquisitoire du parquet. Sa représentante estime que la publication d’Ousmane Mbengue a vivement troublé l’ordre public. Et lors de son interrogatoire, le prévenu a reconnu les faits.

‘’Je reconnais les faits et je sollicite votre clémence‘’, a-t-il déclaré dès la notification de la prévention. Par la suite, la présidente a lu le commentaire incriminé et lui a demandé quelles étaient ses motivations. ‘’Je suis poète, un comédien. Là, j'essaie de me contenir pour que vous ne pensiez pas que je ne prends pas le procès au sérieux’’, a-t-il soutenu avant de revenir longuement sur ses relations avec la plaignante Aïssatou Sène dite ‘’Satou’’. ‘’Aïssatou est une camarade de promo. Nous avons été très proches. Souvent, elle écrit des textes comiques. Je pensais que nous gardions les mêmes relations…’’, dit-il avant d’être interrompu par la présidente qui l’a invité à revenir sur les faits. ‘’J'ai commenté et, automatiquement, je me suis rendu compte de mon erreur. Onze secondes après, je l'ai effacé. Je voulais rendre l'atmosphère plus détendue, car tout le monde sait que je suis taquin, un artiste, un poète qui aime beaucoup écrire. J'ai eu tellement honte que je me suis rendu à la gendarmerie, le lendemain‘’, s’est défendu Ousmane Mbengue qui a regretté la tournure de l’affaire.

‘’Aïssatou Sène a capturé mon commentaire, en me disant qu'elle allait le diffuser. Je croyais qu'elle blaguait, compte tenu de nos relations‘’, a-t-il soutenu. ‘’Est-ce que c'était approprié, vu qu'elle s'indignait d'un malheur (Ndlr : mort de Bineta Camara) ?’’. A cette interpellation de la juge, Ousmane a rétorqué qu’en écrivant, il n'avait pas pris en compte le contexte. Quid des raisons de ses démêlés judiciaires avec son ex-épouse et qui lui avaient valu une condamnation de 6 mois avec sursis ? Le prévenu n’a pas voulu y revenir, se contentant de dire : ‘’Tout ce que j’ai retenu, c’est qu’on n’humilie pas une femme. C'était sous le coup de la colère que je l'avais menacée. Depuis cette affaire, ma vie a changé positivement.’’

Ousmane Mbengue : ‘’Je ne pensais pas à ce que j'écrivais’’

Prenant la parole, la représentante du parquet a fait savoir au prévenu qu’il a mûri son texte. ‘’Je sais que si le texte a été sciemment mûri, je ne serais pas là’’, a répondu Ousmane Mbengue, confiant qu’il faisait de la parodie en écrivant ‘’des femmes qui sont défendues par des juges’’. Aussi, le prévenu a-t-il réfuté les allégations selon lesquelles il aurait des problèmes avec la gente féminine. ‘’Aucune femme ne me dégoûte. Je ne pensais pas à ce que j'écrivais. Je n'ai aucun problème avec les femmes’’, a-t-il déclaré en faisant savoir à la parquetière qu’il ne peut répondre à la question de savoir s’il est chanceux en amour.

Mais ce dont il est sûr, il regrette son commentaire et a réitéré ses excuses, sur invite de ses conseils. ‘’J'ai demandé mille excuses. J'adore les femmes, je les vénère. Je ne peux décrire la femme, car je vous surnomme même ‘Belle’. Je demande pardon à toutes les femmes du monde’’, a-t-il lancé à la présidente.

Ses avocats ont abondé dans le même sens, en implorant la clémence des juges. Surtout que Mes Yaré Fall et Cheikh Koureyssi Bâ estiment que l’infraction n’est pas établie, puisque c’est Satou qui a rendu public le commentaire, en le diffusant sur les autres pages. ‘’Ce qu'il dit, c'est impossible. Est-ce qu'il va tuer sa mère et sa fille ? (…) Pardonnez à Ousmane. Il a écrit des choses monstrueuses, mais ce n'est pas un délit’’, a plaidé Me Bâ, tout en s’étonnant que Satou soit extirpée de la procédure, alors qu’elle était poursuivie.

Le tribunal rend sa décision demain mercredi.

FATOU SY

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