Moustapha Diakhaté et Bachir S. C. Sarr Fofana fixés

Le tribunal des flagrants délits de Dakar a rendu, hier, deux décisions très attendues dans des affaires largement commentées dans les médias. L’une concernait l’ancien député Moustapha Diakhaté, poursuivi pour offense au chef de l’État et à une personne exerçant une part des prérogatives présidentielles. L’autre visait le journaliste et chroniqueur Bachir Serigne Cheikh Sarr Fofana, poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles.
L’ancien député Moustapha Diakhaté a été fixé sur son sort, à l’issue d’un procès très suivi. Le tribunal l’a relaxé du chef d’offense à une personne exerçant une part des prérogatives du président de la République. Cependant, il a été reconnu coupable d’offense au chef de l’État. En conséquence, le tribunal a prononcé une peine de deux mois de prison, dont 15 jours ferme. Le reste de la peine a été assorti du sursis.
Cette décision fait suite à des propos tenus publiquement par Moustapha Diakhaté, jugés attentatoires à l’honneur et à la considération dus au président de la République.
L’ancien parlementaire, connu pour son franc-parler, avait plaidé la liberté d’expression au cours des débats, tandis que le parquet avait requis une sanction exemplaire.
Le même jour, le tribunal a rendu son verdict dans le dossier du journaliste Bachir Serigne Cheikh Sarr Fofana, poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles. Lors d’une émission de télévision, le chroniqueur avait affirmé que Cheikh Guèye était l’attributaire du marché d’achat de véhicules de l’Assemblée nationale.
Or, cette déclaration a été jugée mensongère par le tribunal, d’autant plus qu’elle survient dans un contexte sensible. Cheikh Guèye est mis en cause dans une affaire de corruption impliquant l’ancien ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall. Le tribunal a estimé que le journaliste n’avait pas vérifié l’exactitude de l’information avant de la diffuser. Il l’a ainsi reconnu coupable et condamné à une peine de deux mois de prison avec sursis.
Ces deux procès, suivis de près par la presse et l’opinion publique, illustrent l’importance que revêtent désormais les questions liées à la liberté d’expression et à la véracité de l’information dans le débat public au Sénégal.
Si l’affaire Moustapha Diakhaté soulève une fois encore la délicate question des limites de la critique politique, celle de Bachir Serigne Cheikh Sarr Fofana met en lumière les risques encourus par les journalistes en cas de diffusion d’informations non vérifiées.
MAGUETTE NDAO