Les syndicats d'enseignants réclament des excuses à Macky Sall
Saes, Cusems, Saems-Cusems, Sypros, Sels/A. C'est par un tir groupé que les syndicats d'enseignants ont réagi aux propos tenus par le chef de l'Etat au Gabon. En conclave samedi, ils lui reprochent d'être sous informé et lui réclament des excuses publiques.
Absent de Dakar depuis jeudi, le président de la République s'est rappelé au souvenir des enseignants par sa dernière sortie, faite depuis Libreville où il participait au Forum New York Africa pour le développement. Face aux militants de son parti, l'Apr, Macky Sall a déclaré que l'Etat a déjà beaucoup augmenté les salaires des fonctionnaires dont les enseignants. Et ces derniers, a-t-il indiqué, ne sont pas les seuls à en avoir besoin face aux autres catégories.
Pour répondre à ces «attaques», les syndicats d'enseignants (Saes, Cusems, Saems-Cusems, Sypros, Sels/A)) se sont dare-dare réunis ce samedi pour «regretter» les propos du chef de l'Etat. Selon Marième Dansokho, du Syndicat des professeurs du Sénégal, cette sortie de Macky Sall est la deuxième après celle où il disait ne pas être au courant des problèmes des enseignants. Cela «ne fait que conforter le mépris qu'il a envers nous tous enseignants», souligne-t-elle. Pourtant, souligne Oumar Waly Zoumarou, coordonnateur du Grand Cadre, les syndicats ont dit depuis longtemps que les ministres en charge des questions de l’éducation ont atteint leurs limites et que le chef de l’Etat doit prendre ce dossier en main.» Mais, regrette-t-il, «le Président Macky Sall ne s’est jamais prononcé sur cette question».
Aujourd'hui, «il attend d’être au Gabon pour dire devant des ‘’Sénégalais lambda’’ que nos revendications sont d'ordre pécuniaire. Nous considérons que c’est un manque de considération pour les enseignants et pour la presse nationale... Il est en train de mettre de l’huile sur le feu’’, affirme Zoumarou. Du reste, «nous n’avons pas demandé une augmentation de salaires, mais juste que nos salaires soient payés à temps et qu’on nous paie les indemnités dues aux enseignants. Le Président veut simplement nous mettre en mal avec le peuple sénégalais», ajoute-t-il.
Pour Mamadou Lamine Dianté, secrétaire général du Saems-Cusems, «si le gouvernement est incapable de régler le problème des enseignants, il doit l’avouer publiquement. »
« Le Président doit faire son mea-culpa »
Pour sa part, le Saes soutient que si le président en arrive à faire une telle bourde, c’est parce qu’il est «mal informé au point de considérer que seule la revendication salariale préoccupe les enseignants ». « Plus que les enseignants, il s’agit de l’école et de l’université sénégalaises qui vont très mal. Les classes du primaire au secondaire et les amphithéâtres sont dangereusement surchargés.
Le gouvernement n’arrive pas à répondre à la demande d’accès à l’éducation et à la formation. Le corps enseignant est dominé par les vacataires, volontaires et contractuels très mal payés », liste le secrétaire général Seydi Ababacar Ndiaye. Qui appelle Macky Sall à demander pardon. « Le Président s’est trompé. Et il doit reconnaître son erreur et demander des excuses publiques au peuple sénégalais et à tous les enseignants, comme le faisait son prédécesseur, Abdoulaye Wade », affirme le leader du Saes.
ALIOU NGAMBY NDIAYE