47 prestataires réclament 300 millions aux ICS et sollicitent l’arbitrage de la tutelle
300 millions. C’est le montant réclamé par 47 prestataires à la direction des Industries chimiques du Sénégal (ISC). Il représente plus de 6 mois d’arriérés de salaires. Dans un communiqué parvenu à EnQuête, les prestataires révèlent avoir signé avec la tutelle un protocole d’accords en avril dernier, stipulant le règlement de la dette d’un montant de 668 542 774 frs Cfa, en six mensualités, en sus des factures échues à compter du mois de mai 2014.
Cependant, ce protocole engageant les ICS et les prestataires n’a jamais été respecté. « Les factures échues au 31 août 2014 collectées par les prestataires se montent à plus de 300 000 000 F CFA. 3 prestataires membres du regroupement ont bénéficié de traites bancaires sur 60 jours d’un montant global de 256 000 000 F. Au bout de ces 60 jours, aucune de ces traites n’a été honorée par les ICS, et ces 3 prestataires sont actuellement poursuivis par les Banques et leurs fournisseurs, sans aucune intervention des ICS qui les ont mis délibérément dans cette situation précaire », lit-on dans la note signée par Sémou Diouf.
Le secrétaire général du regroupement des prestataires de services du Sénégal souligne qu’entre le 8 juillet et le 1 août 2014, plusieurs rencontres, certaines ‘’houleuses’’ et des interventions ‘’parfois musclées’’ des prestataires ont eu lieu, allant jusqu’au blocage des accès de l’usine de Mbao à plusieurs reprises. La dernière intervention, poursuit-il, aurait pu dégénérer, n’eussent été les bons offices de certaines bonnes volontés. A la suite de ces médiations, révèle Sémou Diouf, les autorités des ICS leur avaient demandé de patienter et de continuer à les accompagner. ’’Si tout se passe bien, en fin août 2014, les ICS règleront intégralement la dette et toutes ces péripéties ne seront plus qu’un mauvais souvenir’’, leur avait-on dit.
Las de patienter et considérant la fête de la Tabaski et la rentrée des classes qui se profilent, ils sollicitent l’intervention de leur ministre de tutelle, d’autant que nombre d’entre eux ont des soucis avec des banques. ‘’Les prestataires sollicitent l’intervention des autorités étatiques en l’occurrence celle du ministre de tutelle pour arbitrer et mettre fin à ces pratiques peu orthodoxes et dépassées qui ne serviront qu’à enfoncer davantage les ICS dans son état de crise profonde dans laquelle elles se trouvent depuis six ans…. Une rupture doit être opérée dans cette entreprise afin d’éradiquer les pratiques et habitudes laxistes qui s’y sont installées’’, conclut le communiqué.
CHEIKH THIAM