Le Sudes désapprouve la démarche
Le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes) a contesté hier la tenue des assises du ministère de l'Enseignement supérieur en fin mars.
A l'instar des enseignants du supérieur (Saes), le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes) a exigé du gouvernement un recadrage méthodologique dans la préparation des assises. Le syndicat prône une vision et approche holistiques, systémiques et inclusives.
Selon le secrétaire général du Sudes, Amadou Diaouné, cette démarche n'est pas la bonne voie pour une réforme réussie. ''Le système éducatif est malade. On ne doit pas faire des assisses sectorielles. Nous sommes dans un système, donc il faut une approche globale'', précise-t-il. De son avis, ''on ne peut comprendre ni admettre que l'enseignement supérieur fasse ses assises au moment où le ministère de l'Éducation nationale élabore les TDR (Termes de référence) d'une concertation de même genre''. Car une telle démarche risque ''d’accoucher d'une réforme au rabais'', a souligné Amadou Diaouné.
Pour lui, l'école est à un tournant décisif pour son avenir et celui de la nation, donc, ''on n'a ni le temps, ni le droit à l'erreur encore moins à l'échec. Il faudra se donner le temps nécessaire d'une préparation sérieuse, rigoureuse et méthodique avec l'implication de tous les acteurs pour une concertation nationale'', a-t-il souhaité.
Son camarade, Cheikh Oumar Sylla du Sudes enseignement supérieur, estime que c'est l'ensemble du système éducatif qui doit être réglé et non un ministère. ''Le Sénégal est encore loin de l'atteinte de la scolarisation primaire universelle. La qualité de ses enseignements continue de s'effriter avec des rendements internes et externes trop faibles. On ne doit pas rater les assises sur l'éducation. C'est dans ces concertations qu'on peut bâtir un système éducatif performant'', a indiqué M. Sylla. Et d'ajouter : ''Les réalités de l'enseignement secondaire doivent être prises en compte par l'enseignement supérieur. Donc ces concertations ne peuvent pas se faire sans l'implication du reste du système''. Pire, le syndicaliste soutient que le pays est très en retard et ''parmi les 15 derniers au monde ; donc ces concertations doivent être organisées au mieux''. En somme, M. Sylla et compagnie exhortent le gouvernement à revoir en profondeur sa démarche pour une organisation rigoureuse des assises nationales en vue d'un système éducatif fiable.
Viviane DIATTA
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