Création d'une autorité de régulation pour l’évaluation
L’Autorité nationale d’assurance qualité de l’enseignement supérieur (ANAQ-SUP) est désormais l’organe de régulation du sous-secteur. Elle est chargée, entre autres, de faire l’évaluation des filières et des programmes dans l'enseignement supérieur.
Le système d’enseignement supérieur sénégalais est dans une phase de réforme vers plus de qualité. Après les contrats de performance (CDP) signés avec différentes universités, la Concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur et la création de la direction de l’enseignement supérieur, le ministère de tutelle a lancé hier les activités de l’Autorité nationale d’assurance qualité (ANAQ-SUP). Ce nouvel organe, créé le 7 août 2012, sera désormais chargé d’assurer la qualité des programmes, des filières et des établissements publics et privés. En outre, l’ANAQ-SUP, chargée de la régulation du sous-secteur de l’enseignement supérieur, aura pour principal mission de ''renforcer la qualité et la pertinence du système'', et ''d’assurer que les programmes et les institutions soient orientés vers des normes internationales dans l’enseignement et la recherche''.
''Les missions sont essentiellement la définition des standards de qualité à faire respecter par les établissements qui s’engageront. Elles consistent aussi à élaborer un mécanisme d’évaluation des performances des établissements'', a indiqué le secrétaire exécutif de l’ANAQ-SUP, Papa Guèye. Il a rappelé que la création de l’ANAQ-SUP résulte d’un contexte marqué par l’adoption de la réforme LMD (Licence-Master-Doctorat), l’explosion de l’offre de formation privée et les nouvelles modalités de financement axées sur les résultats. ''L’assurance qualité moderne exige la reconnaissance des diplômes, l’accréditation des établissements. Ce sont des exigences fondamentales qui constituent la nouveauté. L’ANAQ-SUP est aussi chargée d’évaluer périodiquement le système d’enseignement dans les établissements pour voir s’ils sont en conformité avec les programmes de développement du pays’’, a expliqué M. Guèye.
Déficit de régulation
D'après le président du conseil scientifique de l’ANAQ, le professeur Mamadou Moustapha Sall, l’espace universitaire africain est marqué par un déficit d’organe de régulation. En Afrique francophone, ''moins de 5 pays disposaient d’un système d’assurance qualité'', a-t-il informé. Et de l'avis de son président de conseil d’administration, Abdoulaye Sène, l’ANAQ-SUP va donc ''parachever la gouvernance de l’enseignement supérieur pour en assurer l’assurance qualité''.
Selon le ministre Mary Teuw Niane, l’enseignement supérieur sénégalais fait face, depuis quelques années, à de ''nombreux défis’’ : forte demande d’accès, détérioration des conditions de travail et d’enseignement, explosion de l’offre de formations supérieures privées. Laquelle est passe de 15 établissements en 1995 à une centaine aujourd’hui. ‘’Le contexte national que voilà appelle bien la mise en place d’un système d’assurance qualité qui établit des standards de qualité conformes aux exigences de l’enseignement supérieur et à faire respecter par tous les établissements, publics comme privés (...)'', a soutenu le professeur Niane, en présence de son homologue gambien, Mamadou Tangara.
ALIOU NGAMBY NDIAYE