L’Église catholique dit non, même en cas de viol ou d'inceste
L’Église ne cautionne pas l'avortement médicalisé en cas d'abus sexuel. C'est la réponse servie par l'institution au Sénégal à la suite d'une pétition de féministes pour l'avortement médicalisé aux femmes victimes d'inceste ou de viol. ''J'ai décidé de réagir fortement et rapidement avant que les catholiques ne signent une telle pétition. Comment peut-on prétendre solutionner un viol ou inceste en y ajoutant un crime supplémentaire. On est dans la confusion totale'', a réagi le père Armeil Duteil dans un communiqué du Service diocésain de l'information et de la communication de l'archidiocèse de Dakar (Sedicom).
Selon le père Duteil, il faut marquer ''beaucoup de compassion et de soutien'' envers les victimes des abus sexuels, mais en ''agissant sur les vraies causes (le viol, le manque d'éducation sexuelle, le rejet des filles enceintes par leurs familles)''. Pour lui, l’Église catholique s'est ''toujours'' opposée à l'avortement proposé par le protocole de Maputo. ''Est-ce que l'Association nationale des sage-femmes d'État du Sénégal (ANSFES) qui soutient cette pétition est pour la vie ou pour la mort ? Et l'association des infirmiers ? Et celle des médecins ? Est-ce que vraiment la seule solution contre l'avortement clandestin, l'abandon des nouveau-nés et l'infanticide, c'est l'avortement médicalisé ? N'est-ce pas au contraire ajouter un crime supplémentaire ?'', a-t-il demandé aux initiateurs de la pétition. D’après toujours le texte, on veut défendre ces victimes d'abus sexuels en affirmant les droits de la personne. ''Mais les droits du fœtus alors ? Pourtant c'est bien une vie humaine qui est commencée. Et comment parler de santé de la reproduction en demandant le droit à l'avortement, qui justement va supprimer cet enfant'', a souligné le communiqué.
Un collectif d'associations et d'organismes constitué en task-force a lancé une pétition sur le Net en vue de donner aux femmes victimes d'inceste ou de viol la possibilité de faire un avortement médicalisé. Il compte la déposer à l'Assemblée nationale.
Viviane DIATTA