L’axe routier Tambacounda – Kidira, construit durant le règne des socialistes et inauguré en 1999 par le président Abdou Diouf, n’a plus de route que de nom. Cet axe croule sous le poids de l’âge, car n’ayant jamais été réhabilité. Usée, la route est très défectueuse. Lancés depuis le 9 août 2018, les travaux de reconstruction de ce tronçon tardent à démarrer, alors que le financement est déjà acquis.

‘’L’axe Tamba – Kidira - Bakel joue un rôle important dans nos échanges commerciaux et permettra de consolider l’intégration nationale, promouvoir le développement de nos territoires, faciliter l’accès de nos produits locaux aux marchés. Le projet de réhabilitation de la route Tamba - Kidira rentre dans le cadre du Programme prioritaire de désenclavement qui vise à développer les corridors, à désenclaver les localités à fortes potentialités économiques par la mise en œuvre d’axes structurants’’.

Ainsi s’exprimait, le 9 août 2018, Abdoulaye Daouda Diallo, ancien ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, au moment de lancer les travaux de réhabilitation du tronçon Tamba – Kidira - Bakel d’un coût global de 95 milliards de F Cfa. Depuis, le projet est resté mort-né.

Sur tout le long de cet axe, pas l’ombre d’un engin ou autre matériel de construction. Rien ne signale aux usagers qu’un chantier va démarrer ici. La route, dont les travaux devaient finir au mois de novembre 2020 (ils sont prévus pour 20 mois), est un vrai supplice. Elle est accidentée, usée, jonchée partout de nids de poule profonds. Un véritable cauchemar pour les conducteurs.  Il faut être un as du volant pour arriver à bon port. Mabara Diop, chauffeur : ‘’Cette route gâte les organes des véhicules. Il urge de la réhabiliter.’’

Ce tronçon du corridor Dakar - Bamako, long de 250 km, est vital pour la circulation des personnes et des biens, entre le Sénégal et le Mali. Les gros-porteurs tombent souvent en panne dans cette partie orientale. Les accidents de la circulation y sont monnaie courante. Il est difficile, voire impossible de rouler sur dix kilomètres sans apercevoir un accident, et cela au grand désarroi des usagers.

Avec l’état très défectueux de cette route, il est difficile, voire impossible de procéder correctement à l’évacuation des patients au niveau du centre hospitalier régional de Tambacounda. Un agent de santé de Kidira confie : ‘’Là où, naguère, le chauffeur ambulancier faisait deux heures et demie de temps, il lui faut, maintenant, au moins 5 heures de temps. Et tout cela, à cause de l’état très cahoteux de cette route. Le malade souvent est très fatigué, lorsqu’il arrive à destination.’’

Dans cette partie du Sénégal, la nature verdoyante a laissé la place à une pollution qui fait que les arbres sont pour la plupart devenus rouges, couleur de la latérite. La réhabilitation de cette route, comme le soulignait le jeudi 12 octobre 2017 Amadou Ba, alors ministre de l'Economie, des Finances et du Plan, ‘’permettra notamment d'assurer un meilleur niveau de service du réseau routier existant pour faciliter l'accès aux capitales régionales et aux pays limitrophes’’.

Boucar Aliou Diallo