Les enseignants accusent le recteur
Les travaux d’extension de l’Institut de prévoyance médico-social (Ipms) ont été bloqués, depuis presque trois mois. Le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/Enseignement supérieur et recherche, dénonce cette situation et accuse le recteur. Il menace de bloquer les activités pédagogiques.
Le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/Enseignement supérieur et recherche (Sudes/Esr) attire l’attention des autorités sur la crise qui prévaut depuis bientôt trois mois à l’Institut de prévoyance médico-social (Ipms) et sur les graves menaces que cette dernière fait peser sur la santé des personnels de l’Ucad. Ces syndicalistes ne comprennent pas comment cet outil, qui a donné tant de satisfaction à l’écrasante majorité des travailleurs de l’Ucad, soit presque totalement mis à l’arrêt, depuis trois mois, et que les engagements pris par le recteur Ibrahima Thioub, le 3 juin 2019, devant une délégation du Sudes/Esr, pour un redémarrage imminent, ne soient toujours pas matérialisés.
En cas de non satisfaction des exigences minimales de redémarrage des services de la polyclinique, le Sudes/Esr se réserve le droit de bloquer les activités pédagogiques et scientifiques de l’Ucad.
Selon le secrétaire général du Sudes/Esr, Oumar Dia, ‘’derrière ce blocage criminel de la polyclinique de l’Ipms, se cache une mafia interne à l’Ucad et dont l’intérêt objectif est la disparition pure et simple de cet important outil qui a permis de faciliter l’accès aux soins aux enseignants et à leurs familles’’.
En ce moment, beaucoup peinent à être pris en charge. Déçus du fonctionnement de l’institut, les enseignants ne comptent pas se laisser faire. Le Sg, Oumar Dia, souligne ‘’qu’en début mai, il y avait des travaux d’extension à l’Ipms, pour stocker du matériel acquis, car l’Ipms n’avait pas assez d’espace. Il y a eu de gros bras qui sont venus sommer ceux qui faisaient les travaux d’extension d’arrêter. Le directeur de la polyclinique, Abdoul Kâne, a été appelé justement par ses collaborateurs. De retour, il a cherché à comprendre ceux qui sont à l’origine de cet ordre. Ces derniers ont dû répondre qu’ils sont de l’université. Ils n’étaient identifiables ni par la tenue ni par un quelconque badge. Ils ont dit que c’est leur hiérarchie universitaire qui les a envoyés. Le directeur leur a demandé leur hiérarchie. Ils répondent qu’ils ne sont pas tenus de dire leur hiérarchie, mais il faut que les travaux s’arrêtent’’, dit-il.
M. Dia de soutenir que ‘’la direction de l’Ipms avait suivi toutes les procédures aux normes indiquées au sein de l’Ucad pour entamer les travaux. Ainsi, par la suite, le directeur, Pr. Kane, a porté plainte au commissariat du Point E contre X et a écrit au recteur Ibrahima Thioub pour se plaindre de la situation’’. Le secrétaire général du Sudes souligne qu’ils ont cherché à comprendre le fond du problème, par des rencontres avec le recteur et son secrétaire général, parce que la communauté exige que les services redémarrent à la polyclinique. On leur a dit ‘’qu’il y a un malentendu entre le directeur de l’institut de la polyclinique, Pr. Kane, et le secrétaire général de l’université, Leroux Drame. C’est ce malentendu qui serait à l’origine de ce blocage’’, signale M. Dia.
Compte tenu de tout cela, les syndicalistes exigent le cantonnement de l’administration universitaire à un seul rôle de facilitateur des projets de l’université. ‘’Le secrétaire n’a pas à avoir de volonté. Il doit accompagner les projets de l’institution. Les prérogatives et les attributions du Sg sont de faciliter les projets, ce n’est pas de décider le projet qu’il faut porter. Le seul responsable, c’est le recteur’’, dit-il.
AIDA DIENE