Le chef de la Division de l’alimentation et de la nutrition, Docteur Maty Diagne, a fait le point sur les valeurs de l’allaitement maternel exclusif, dans le cadre de la semaine consacrée à cette pratique.

Pourquoi une semaine de l’allaitement maternel ? C’est la question que bons nombre de mamans se posent. La réponse a été donnée hier par le chef de la Division de l’alimentation et de la nutrition, Docteur Maty Diagne.

‘’Quand un enfant nait, il faut lui donner le cholestérol. C’est  le  premier  liquide  qui sort  du  sein  de  la  maman. Ce liquide est souvent appelé le premier vaccin, parce que c’est à travers que l’enfant  reçoit les  anticorps que  sa  maman  a développés. Cela permet aussi à l’enfant de sortir les premières selles. Cela permet aussi à la mère de favoriser la rétraction utérine et diminue les hémorragies du post-partum  qui  peut  engendrer  le décès de la mère’’, explique-t-elle.

A son avis, c’est très bien pour un bon développement, une bonne croissance de l’enfant.  Il y va de même  de  ses  capacités cognitives (cerveau)  et  donc  sa  réflexion  et  son intelligence qui ne peuvent  qu’être  bénéfiques  à la  population. C’est   pour cette  raison  que  l’Oms  et  l’Unicef  recommandent  de  donner  le  lait,  dès  la  première heure  de  l’enfant.

Le taux de l’allaitement maternel au Sénégal  est  à  42 % , alors  que  l’objectif  est  de  50 %  en  2025. D’où le thème ‘’Autonomiser les parents pour favoriser  l’allaitement  maternel’’.  ‘’Le blocage  est  que  les  grand-mères  donnent de  l’eau  aux enfants. Elles doivent comprendre que le dixième du lait est  de  l’eau  et  suffit  largement  pour  le nourrisson. Pour trouver la solution à  ce  problème, nous  envisageons  une  campagne de  sensibilisation  sur  l’allaitement  maternel  exclusif’’, précise le Dr Diagne.

Selon le médecin, il  faut  pratiquer  l’allaitement  maternel  exclusif   pendant  six  mois.  Cela consiste à nourrir  l’enfant   uniquement  avec  le  lait, sans eau et  autres  aliments,  sauf  les  médicaments. Cependant, dit-elle, la mise  au  sein  précoce  est  confrontée,  dans  nos  communautés, à  des  croyances  (eau bénite).  ‘’Le problème est que quand les mamans viennent accoucher, elles ne viennent pas avec cette eau. Elles attendent pendant deux heures pour qu’un accompagnant arrive avec, et l’enfant peut facilement tomber dans l’hypoglycémie qui peut entrainer le décès’’.

Par ailleurs, Dr Maty Diagne se désole du fait que les  femmes retournent au travail, juste  deux mois après l’accouchement.  Cela, à son avis, pose problème pour un pays qui veut  promouvoir l’allaitement  maternel,  l’allaitement  exclusif. Parce que, souligne-t-elle, dans ce contexte, la  femme risque  de  substituer  le  lait  maternel  à d’autres  laits. ‘’Il faut un  plaidoyer  pour  que la femme puisse  rester  dans  la  maison  pendant  les  périodes  de  six  mois, pour  pouvoir  allaiter  exclusivement  son  enfant.  Ceci  lui  permettra  d’avoir  de  bonnes notes  à  l’école,  d’être  performant  et  de  devenir  un  cadre  pour  la  société,  demain’’. 

A l’en croire, pendant les six mois, l’allaitement  maternel peut  être  une  méthode  efficace  de  planification  familiale. Parce que le réflexe qui produit le lait  va  provoquer  une intuition  qui  va  provoquer les  ovules  et  empêcher  la  maman de  contracter  une  grossesse.  ‘’C’est très efficace et ne coûte rien’’.

 VIVIANE DIATTA