D. Doué ou L. Yamal : qui est le plus fort ?

Désiré Doué, 19 ans, et Lamine Yamal, 17 ans, sont deux des têtes d’affiche de la soirée de Ligue des champions. Ces deux grands talents enflamment le monde du foot depuis quelques mois, mais il est temps de trancher la question que tout le monde se pose : qui est vraiment le meilleur ?
Désiré Doué : l’acharné de travail
Étincelant depuis quelques mois sur le terrain, Désiré Doué montre que les efforts payent. Après un début d’aventure mitigé au sein de cette grande institution, sûrement la plus importante du pays, celui qui a quitté son club formateur avant ses vingt ans s’est enfin habitué aux nouvelles attentes qui l’entourent. Adulé pour ses dribbles fantasques, notamment dans le couloir gauche, Doué est surtout un stakhanoviste. « C’est un jeune joueur pétri de talent, je pense qu’il va aller très loin, il est très mature malgré son jeune âge, il est très professionnel, on l’a bien accueilli et on l’encourage à continuer ainsi. Ce qui m’impressionne le plus chez lui ? Son professionnalisme à cet âge-là », a même loué un de ses coéquipiers en conférence de presse.
Adepte des siestes (trois par jour, paraît-il), il est le premier arrivé à l’entraînement et le dernier à quitter le pré. C’est ce qui différencie les grands champions du reste, le goût de l’effort et cette capacité à répéter ses gammes, comme un musicien avant un concert. En ce moment, un autre joueur semble lui faire de l’ombre : Lamine Yamal. De deux ans son benjamin, le Barcelonais est souvent présenté comme ayant un talent intrinsèque beaucoup plus remarquable que celui de Doué. Mais ce dernier compense par sa formidable soif d’accomplissements et sa rigueur qu’on pourrait presque qualifier de militaire. Son meilleur ennemi, lui, se repose peut-être un peu trop sur le don que lui ont donné les dieux du foot. D’ailleurs, Doué ne se concentre que sur lui-même, pas question de s’attarder sur le Catalan. « Pour progresser, je ne me compare qu’avec moi-même, assure-t-il dans une communication parfaitement maîtrisée. La chose à faire pour progresser, c’est ça, j’analyse beaucoup mes matchs, mes entraînements. J’essaie de me remettre en question, de garder une discipline et j’espère que cela m’amènera au plus haut niveau. » Qu’importe si ses célébrations dégoulinent de confiance en lui : c’est aussi ça qui l’amènera vers les sommets
Lamine Yamal : le gaucher magnifique
Face au droitier qui passe sa vie à travailler se présente l’insolent gaucher, dont le talent ne cesse d’éblouir la planète football (ou bien le « football circus » comme l’aime à l’appeler Stéphane Guy). À l’heure du bain, les entités divines n’ont pas lésiné avec Yamal, sans doute né pour caresser un ballon et l’expédier à peu près là où il le désire. Si tout le monde regarde le FC Barcelone en ce moment, ce n’est pas seulement pour son entraîneur qui est en train de redonner une vraie identité au club, c’est aussi et surtout pour ce petit prodige, même pas majeur, qui peut déjà prétendre au Ballon d’or, à la force de sa grâce et d’un don magnifiquement exploité.
Ce qui est dingue avec Yamal, c’est qu’il voit des choses que personne n’avait vues. Comme si le temps s’arrêtait lorsque le cuir est massé par ses pieds. Facteur X de son équipe, c’est souvent lui qui décide du dénouement d’une rencontre, en pouvant être à l’origine ou à la conclusion des actions décisives. « Je pense que mon meilleur talent est le jeu en un contre un. C’est quelque chose qui me vient naturellement et que j’aime faire, ainsi que les tirs en dehors de la surface et peut-être ma vision », expliquait-il. Ses accélérations dévastatrices et son crochet ravageur ont déjà brisé les reins d’un paquet de défenseurs, qui s’en remettent sans doute plus à la prière qu’au marquage pour arrêter le gaucher.
Conclusion
Chacun est libre de préférer un style plutôt que l’autre. Le travail d’un côté, le talent de l’autre. Mais soyons francs, il vaut mieux profiter de ces deux monstres plutôt que de sans cesse les comparer. Grâce à eux et à leur duel, d’incroyables saisons s’annoncent. Ce serait tellement beau s’ils jouaient dans le même championnat…
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