Liverpool couche Villarreal
Sans trembler, Liverpool s'est offert un petit matelas contre Villarreal (2-0) lors de sa demi-finale aller de Ligue des champions. Les Reds ont prouvé, une fois de plus, que leurs rêves d'un quadruplé historique sont bien vivaces.
Renversant et armé de ses meilleurs gants de chirurgien contre la Juventus puis le Bayern Munich, Villarreal pouvait écrire une nouvelle page de son épopée sortie tout droit des contes d'Andersen. Mais Liverpool a esquivé le piège en s'épargnant sueurs et souffrance. Sans être forcément brillants, les Reds ont maîtrisé les débats comme des grands, avant de faire le break en deux minutes, montre en main. N'en déplaise aux 3000 supporters de Villarreal ayant fait le déplacement, il faudra un exploit XXL dans la petite bourgade espagnole pour ne pas sortir - la tête haute - de la coupe aux grandes oreilles.
Éloge de la corrida
Venu sur les bords de la Mersey pour préserver ses chances de qualification intactes, Villarreal s'attaquait à un hydre de Lerne. En première mi-temps, l'ensemble sous-marin résiste tant bien que mal aux envolées écarlates. Mais ce n'est pas tant le maillage jaune qui est insubmersible, que Liverpool qui pêche dans le dernier geste face à un Gero Rulli plutôt fébrile (13 tirs, 2 cadrés en première période). Un coup, Sadio Mané est plus rapide que le cuir sur un centre de son compère Salah (12e), un coup le centre-tir de Jordan Henderson caresse le montant droit (22e) ; finalement, hormis les tentatives spontanées de Luis Díaz (14e et 31e), un pied ou une cuisse de Groguet est toujours là pour barrer la route à Sadio Mané (33e) et à ses copains.
Deux alertes auront toutefois une valeur prémonitoire. Sur une action d'une pureté éclatante, à une touche de balle, Andy Robertson délivre une transversale oblique à son pendant Trent Alexander-Arnold. Trouvé dans la zone de vérité par TAA, Mohamed Salah se trompe dans la surface de pied à utiliser et ne peut cadrer sa reprise (35e). Peu avant la réclame, Thiago Alcântara tambourine lui le poteau droit de Rulli d'une lointaine praline (42e). Le couperet n'est pas tombé, mais ce n'est qu'une question de temps.
Liverpool a un pied en finale
Puisqu'il ne faut pas s'y tromper, hormis une ouverture de Dani Parejo un poil longue à destination de Giovani Lo Celso (36e), Villarreal n'existe pas sur le front de l'attaque. Au point de se demander si Alisson a eu le temps de se griller une cartouche de Gauloises entre deux génuflexions. Dès le retour des cabines, les Scousers enchaînent les corners, et Fabinho caresse les filets, en position de hors-jeu (50e). Sur un énième centre dangereux, Jordan Henderson est contré par Pervis Estupiñán. Pris à contre-pied, Rulli se trompe également de timing sur son saut et prolonge la sphère dans ses cages (1-0, 53e).
Le travail de sape mené à bien, Liverpool enfonce son invité sur un grand classique : en balade entre les lignes, Mo Salah visualise l'appel de Mané, dont le pointu devance la sortie de Rulli (2-0, 55e). Un troisième but hors jeu, de Robertson sur un énième centre au cordeau d'Alexander-Arnold (64e), manque ensuite de couler définitivement le Submarino amarillo, une semaine avant le retour à la Cerámica. En jambes, Luis Díaz ne parvient pas non plus à inscrire son nom au tableau d'affichage, malgré deux opportunités en or (68e et 78e). Pas plus de réussite pour Virgil van Dijk de loin, via une mine flottante (68e). Toujours en lice pour un quadruplé du tonnerre, Liverpool est en position de force pour vivre un week-end en amoureux à Saint-Denis fin mai.
Liverpool (4-3-3) : Alisson - Alexander-Arnold (J. Gómez, 81e), I. Konaté, Van Dijk, Robertson - Henderson (N. Keita, 72e), Fabinho, Thiago - Salah, Mané (Jota, 73e), L. Díaz (Origi, 81e). Entraîneur : Jürgen Klopp.
Villarreal (4-4-2) : Rulli - Foyth, Albiol, P. Torres, Estupiñán (Trigueros, 72e) - Lo Celso, Capoue, Parejo (Aurier, 72e), Coquelin (Pedraza, 57e) - Chukwueze (B. Dia, 72e), Danjuma (Alcácer, 86e). Entraîneur : Unai Emery.
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