Publié le 13 Jan 2022 - 10:16
CAN-2021 - ABDOULAYE BAR DIOUF SUR LES DEBUTS DES LIONS

‘’Contre la Guinée, le Sénégal doit être patient et jouer intelligent’’

 

Compte tenu du contexte dans lequel s’est joué le match contre le Zimbabwe, seule la victoire comptait. C’est l’avis du consultant, spécialisé du Calcio italien et agent de joueurs Abdoulaye Bâr Diouf. Selon lui, la rencontre face à la Guinée doit être abordée avec patience, intelligence et tranquillité.

 

Quelle analyse faites-vous de la victoire du Sénégal (1-0) face au Zimbabwe ?

C’est un match qui n’était pas facile. Le Sénégal avait fini de perdre devant son premier adversaire qui est la Covid-19. Donc, il fallait être costaud devant les Zimbabwéens. Avant le coup d’envoi, avec tous les forfaits que le Sénégal a enregistrés, bien que l’effectif reste riche, le Zimbabwe était venu avec une confiance décuplée. C’est une équipe qui n’avait rien à perdre. Le Sénégal, avec son statut de première nation africaine au classement de la Fifa, était dos au mur. On a senti une équipe crispée, qui devait accepter de souffrir pour acquérir le résultat. Ç’aurait été catastrophique pour l’avenir de cette équipe, si le match s’était soldé par un nul ou une victoire du Zimbabwe. Ce qui compte, ce n’est pas le contenu de la rencontre, mais le résultat. On a déjà trois points et on est devant.

Que dire des choix tactiques du coach ?

On a vu un Bouna Sarr extraordinaire dans sa position d’excentré droit, dans le 4-3-3 d’Aliou Cissé qui s’est transformé par moments en un 4-4-2. Il a retrouvé son poste de prédilection au début de sa carrière. Avec Sadio Mané, ils ont pu réaliser quelque chose d’extraordinaire. Aliou a pu jouer la prudence, en abandonnant son 4-2-3-1 et adopter le 4-3-3 pour sécuriser sa défense et son entrejeu, comme il lui manquait des cadres comme Kalidou Koulibaly.

En face, le Zimbabwe jouait dans un 3-5-2 pour gonfler le milieu et arrêter le Sénégal. Concernant les gardiens, on est bien loti. C’est Edouard qui est le numéro un. Mais lors de la dernière Can, c’est Alfred Gomis qui avait gardé les buts et il l’a bien fait. Hier (lundi) c’est Seyni, un gardien qu’on connaissait peu, qui a joué un seul match en tant que titulaire contre l’Eswatini. Ce n’était pas facile de le juger. Sur le banc, il y avait le gardien du Casa Sport, qui manque d’expérience internationale, un seul attaquant, et le Sénégal s’en sort avec ce résultat. On ne peut qu’applaudir.

Cela augure de bonnes choses…

Le Sénégal, pour l’instant, a les pieds sur terre. Avec plus de concentration, il pourra faire de belles choses. Je rappelle que quand le Sénégal n’avait pas son effectif au complet, lors de la Coupe du monde 2002, lorsqu’il y avait des changements contre la Suède, l’équipe a fait de bons résultats. Mais avec le retour des titulaires, elle avait des difficultés. Il faut que ceux qui gravitent autour de la sélection, l’entraineur, la direction technique, qu’ils puissent travailler sur le mental des joueurs, parce que l’équipe va changer au fur et à mesure du tournoi. On a un effectif riche et tout peut arriver avec cet adversaire qui est la Covid-19. A chaque match sa réalité. On ne peut pas prédire ce qui arrivera demain. Il est important de nous focaliser sur les adversaires du moment et y aller étape par étape. Cette fois-ci, si on arrive en finale, on gagnera le trophée. Je viens de regarder l’Algérie championne d’Afrique en titre qui vient d’être tenue en échec par la Sierra Leone. Tout cela montre que dans un tournoi, rien ne se décrète. On doit jouer match par match et arriver avec un mental de fer devant toutes les situations et accepter de souffrir pour aller chercher le résultat, même dans les dernières secondes, comme le Sénégal l’a fait hier (lundi). Ce penalty était délicat pour le joueur, parce que c’était dans les derniers instants et le Sénégal avait besoin de ce résultat. Et finalement Sadio Mané a pris ses responsabilités en tant que leader pour donner cette victoire à ses coéquipiers et au peuple sénégalais.

On a vu un axe inédit Abdou Cissé-Abdou Diallo. Cette paire défensive a-t-elle assuré, à votre avis ?

Cet axe-là, c’est la quatrième option du coach. C’est juste qu’il n’avait pas d’autres solutions. A défaut d’avoir l’axe Koulibaly-Diallo ou Koulibaly-Kouyaté, Koulibaly-Cissé, il a pu inventer quelque chose. Comme ils n’ont pas pris de but, on ne peut que leur donner une bonne note. Devant toute situation, il faut présenter quelque chose. Ils l’ont fait, même si dans un match de football on ne peut pas tout le temps être parfait. L’axe Koulibaly-Diallo, souvent, fait face à des difficultés dans un match. Le travail continue, c’est l’essentiel. 

En première période, l'équipe a manqué beaucoup d'occasions. C'est ce qui a rendu le reste de la rencontre difficile. On a eu cette même configuration lors de la seconde période du match retour contre le Congo (2-0) au stade Lat Dior. N'est-ce pas un peu inquiétant ?

Avoir les occasions et ne pas les concrétiser, c’est inquiétant. Cela peut tourner en défaveur de l’équipe, parce que l’adversaire qui est en difficulté, qui est en train de subir durant son temps faible, a toujours des moments de réaction. Marquer quand on a la possibilité de le faire et marquer encore pour fermer le match, c’est toujours une sécurité. Comme le disent les Italiens ‘’Chiudere la partita’’, c’est valider le résultat avant la fin du match. Dans le football actuel où les équipes mettent des buts dans les dernières minutes, les arrêts de jeu, une grande équipe doit avoir un mental de fer, de la patience et accepter la souffrance sans nervosité. Même si des occasions sont ratées, le résultat peut arriver à tout moment, comme le Sénégal l’a fait contre le Zimbabwe. Ils ont cru jusqu’à la dernière minute. Ils ne se sont pas découragés.

Face à un adversaire pour qui un match nul est une victoire, c’est crispant, c’est dur. Pour nous, les observateurs ou les supporters, c’est inquiétant quand l’équipe ne concrétise pas ses occasions. Mais pour un joueur, cela ne doit pas poser de problème, parce qu’une grande équipe ou une équipe qui veut gagner un tournoi, doit traverser toutes les situations. Rater des occasions, jouer des prolongations, aller aux tirs au but, prendre en premier un but et chercher à égaliser, alors que le temps presse. Tous ces facteurs font partie du football. Une équipe qui veut gagner doit l’accepter et le prendre en compte. Manquer des occasions, se retrouver dans une situation compliquée et aller arracher un résultat à la dernière minute, c’est l’affaire d’une grande équipe.  

Comment le Sénégal doit aborder le prochain match qui sera très disputé contre la Guinée ?

Le match contre la Guinée, le Sénégal doit l’aborder avec patience, intelligence et tranquillité. Le Sénégal, par son ranking continental et premier de sa poule, doit éviter de se compliquer la tâche et rendre difficile son tournoi. Les deux équipes ont gagné leur premier match. Ce ne sera pas facile. On ne doit pas oublier la Coupe d’Afrique 2015. Au début, le Sénégal avait gagné devant le Ghana, fait match nul contre l’Afrique du Sud et finalement l’équipe est éliminée avec la défaite contre l’Algérie. La Guinée reste une grande équipe sur le terrain.

C’est un pays qui joue au football et a une équipe motivée. C’est toujours un derby, une rivalité entre des pays qui se connaissent à travers leurs populations. Ce sera un grand match de football. Au Sénégal, il y a les Guinéens qui sont un peu plus fair-play dans la discussion. Mais ailleurs, les gens te disent : ‘’Vous les Sénégalais, vous pensez être meilleurs que tous ; vous allez voir.’’ Ce n’est pas méchant, chaque peuple défend ses couleurs. C’est le même peuple. Mais sur le plan de la rivalité, c’est valable partout dans le monde, c’est toujours difficile. C’est un match que le Sénégal jouera peut-être avec quelques-uns de ses piliers comme Koulibaly qui peut revenir, Edouard. Sénégal-Guinée, ce ne sera pas facile pour les deux équipes.

Donc, l’équipe qui sera plus calme, plus sereine et plus agile devant le but l’emportera. Ce sera un match dur qui déterminera la suite dans cette poule et même dans ce tournoi, parce que c’est un choc comme celui d’hier entre le Ghana et le Maroc.

LOUIS GEORGES DIATTA

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