Publié le 6 Jan 2019 - 01:00
CHARLATANISME, ESCROQUERIE, EXTORSION DE FONDS

Ibrahima Ndao séquestre une femme mariée durant 5 jours

 

C’est une affaire incroyable qui a été jugée, hier, devant le tribunal de Grande instance de Mbour. Une affaire de séquestration, d’envoutement, de viol et d’extorsion de fonds qui met au prise une mareyeuse et un charlatan.

 

''Les femmes sont victimes de leur propre croyance''. C'est en ces termes qu’Ibrahima Ndao a justifié son acte envers K. Diop. Le charlatan, né en 1995, a extorqué la somme de 300.000 francs à la dame mariée et entretenu plusieurs rapports sexuels sans protection avec elle. Ils se sont rencontrés au restaurant que gère la sœur de la victime au quai de pêche de Mbour, au mois de novembre. La dame est une mareyeuse. Elle l'a alors sollicité pour des prières. ''Il est venu chez moi, parce qu'il m'avait dit qu'il pouvait prier pour que mon mari sorte des difficultés dans lesquelles il se trouve. Dans ma maison, il m'a dit que là où il avait posé son pied, il y avait un talisman qui était la cause des problèmes entre mon mari et moi'', explique K. Diop. Ainsi, elle l’a installé dans sa chambre.

Le charlatan lui a demandé la somme de 3025 francs pour une séance de ''istikhar'' (prière de consultation) en plus de 15 000 francs CFA. ''Mon fils est venu le saluer, il l'a appelé par son prénom, alors qu'il ne le connaissait même pas. Puis, une calebasse a atterri dans ma chambre, je ne sais par quel subterfuge. Il l'a remplie d'eau et j'ai vu mon mari couché dans le reflet de l'eau. Il m'a demandé une de mes mouchoirs de tête qu'il a attaché à la calebasse'', poursuit-elle. Deux jours après, le charlatan est revenu ivre mort, chez elle. Son fils l'a renvoyé. ''Quel âge a votre fils ? '', lui a demandé le juge. ''Il est né en 1998'', a-t-elle répondu. Avant d’ajouter que le 23 novembre, Ibrahima Ndao l'a appelée pour lui demander 205 000 francs qu'elle lui a remis. Puis, il lui a demandé de venir passer trois jours avec lui.

''J'ai refusé. Mais le 26 novembre, je ne sais pas par où je suis passée pour aller le voir, chez lui. Il m'a amenée dans une auberge. On y est resté pendant cinq jours. C'est au cinquième jours qu'il m'a dit de lui amener la somme de 300 000 francs CFA'', raconte-t-elle. En cours de route, K. Diop a rencontré sa petite sœur qu’elle n'a pas reconnue. Appelée à témoigner, A. Diop raconte que, pendant cinq jours, sa famille l’a cherchée. ''Elle ne sort jamais sans dire où elle va. Quand je lui ai dit qu'on la cherchait depuis des jours, elle m'a demandé qui j'étais. Je lui ai dit qu'elle était ma sœur. Mais, elle m'a dit qu'elle habitait dans la mer. On a essayé de la ramener chez nous, mais elle criait à tue-tête : ''j'habite dans l'eau''. Un marabout nous a aidés à la calmer'', témoigne A. Diop.

Entendu, le charlatan s'est défendu en déclarant qu'il entretenait une idylle avec sa victime. Et que leurs rapports étaient consentis. Ce qu'a réfuté K. Diop qui dit avoir été envoutée. ''Nous sommes sortis un mois. Ma famille connaissait notre relation, car, elle venait tout le temps à la maison. Elle m'offrait de l'argent moyennant chaque relation sexuelle qu'on entretenait. En un moment, j'étais trop fatigué. Je n'en pouvais plus d'entretenir des relations avec elle. Mon sexe ne bandait plus et je vomissais. Elle en demandait trop'', s'est-il dédouané. Puis, il a ajouté que K. Diop ne lui avait jamais dit qu'elle était mariée. ''Elle m'a dit que son mari est un dealer. Qu'ils avaient divorcé et qu'il est en prison. J'ai une usine de fabrication de sachets d'eau. Je ne suis pas un charlatan comme elle le prétend'', s’est-il défendu.

Une autre victime enfonce le prévenu

Selon le juge, la dame qui gère l'auberge a confié que le charlatan avait l'habitude d'amener des femmes à l'auberge. D’ailleurs, Mamour Ndiaye, un pêcheur qui avait, lui aussi, sollicité des prières auprès de Ibrahima Ndao, a présenté le charlatan comme un escroc. ''Je suis allé demander des prières. Ibrahima m'a dit de sacrifier trois moutons, soit 150 000 francs CFA. Je vais en mer et je voulais des prières pour que mes prises soient bonnes'', a déclaré Mamour Ndiaye. Qui a ensuite demandé à ce que le charlatan lui restitue ses 150 000 francs. Le procureur a requis 2 ans fermes. Le charlatan sera fixé sur son sort, le 11 février.

KHADY NDOYE (MBOUR)

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